Plus de 2,4 millions de dollars pour un projet contre l'exploitation des enfants au Vietnam hinh anh 1Photo: World Vision/ Vietnamplus

Le travail des enfants existe sous des formes de plus en plus sophistiquées et imprévisibles. En particulier, le fort développement de la technologie accroît le risque d'exploitation et de de maltraitance chez les enfants.

Un projet contre l'exploitation des enfants au Vietnam, d’un budget de plus de 2,4 millions de dollars accordés par le Département américain du travail, seramis en œuvre jusqu’en septembre 2024 dans les provinces de Dien Bien, Quang Nam et la ville de Da Nang.

Ces informations ont été rendues publiques lors d’un séminaire organisé le 18 août à Hanoï par le bureau au Vietnam de l'organisation internationale axée sur les enfants World Vision pour lancer son projet « Contre l'exploitation des enfants » (Against Child Exploitation - ACE).

Le projet ACE vise à renforcer les capacités du gouvernement vietnamien de lutter contre les pires formes de travail des enfants (PFTE), y compris l'exploitation sexuelle des enfants en ligne (OSEC) et les violations des conditions de travail acceptables. Le projet sera placé sous les auspices de Département des affaires liées aux enfants (relevant du ministère vietnamien du Travail, des Invalides et des Affaires sociales), des Services du Travail, des Invalides et des Affaires sociales et des Comités populaires des localités où le projet sera mis en œuvre.

Au cours des dernières années, le Vietnam a fait des progrès significatifs dans la lutte contre le travail des enfants en développant un cadre juridique solide aligné sur les normes internationales du travail et en menant plusieurs programmes et projets pour lutter contre le travail des enfants aux niveaux national et local. Cependant, quelques formes du travail des enfants existent toujours, en particulier dans le secteur économique informel.

Au Vietnam, le recensement national du travail des enfants effectué en 2018 faisait état de plus d’un million d’enfants âgés de 5 à 17 ans participant au marché du travail. Cela représentait 5,4% des enfants de cette tranche d’âge, soit un chiffre inférieur à la moyenne des pays d’Asie-Pacifique et à la moyenne mondiale de 2016. Sur ce total, 20,1% devaient travailler plus de 40 heures par semaine et 50,4% travaillaient dans des environnements difficiles, toxiques ou dangereux.

Outre les formes traditionnelles, le travail des enfants existe aujourd’hui sous des formes plus sophistiquées et imprévisibles. En particulier, le fort développement de la révolution technologique au Vietnam a accru la vulnérabilité des enfants aux risques d'exploitation et d'abus dans le cyberespace, y compris le risque d'exploitation sexuelle. Ce type d’agissement dans l'environnement numérique pose de nouveaux défis pour le Vietnam.

« Le risque accru de travail des enfants exige que le gouvernement et les parties concernées fassent des efforts collectifs supplémentaires si l’on veut atteindre l'objectif de zéro travail des enfants », a déclaré Doseba Tua Sinay, directeur national de World Vision Vietnam.

« Des mesures immédiates doivent être prises pour fournir un soutien à ces enfants engagés malgré eux dans des formes d’exploitation. Ce sera un signal fort émis dans l’optique de respecter les droits des enfants et d'assurer une vie épanouie à tous les enfants », a-t-il indiqué.

Selon Nguyen Thi Kim Hoa, cheffe de la Division de protection des enfants du Département des affaires liées aux enfants, le Vietnam est le premier pays en Asie et deuxième au monde à avoir ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (CIDE). Le pays a également ratifié la convention N°182 de l’OIT en s’engageant à prendre des mesures immédiates pour protéger les enfants de moins de 18 ans des pires formes de travail,  la convention N°138 de l’OIT sur l’âge minimum d’accès à l’emploi, les conventions N°29 et N°105 sur l’abolition du travail forcé et obligatoire. Le pays a rejoint l'Alliance 8.7-Partenariat mondial contre le travail des enfants, le travail forcé, la traite des êtres humains et l’esclavage contemporain.

En outre, le Vietnam a développé des politiques de bien-être social pour réduire la pauvreté et accélérer le développement socio-économique des localités défavorisées. Le gouvernement vietnamien a débloqué des subventions ou la prise en charge des orphelins, enfants sans défense, handicapés; l'universalisation de l'enseignement primaire; l'exonération et la réduction des frais scolaires pour les enfants en situation particulière difficile ou issus de ménages pauvres pour les empêcher de devenir victimes du travail. -Vietnamplus