Phong Nha-Ke Bàng en safari au lever du soleil
Phong Nha-Ke Bàng
est un parc national situé dans les districts de Bô Trach et Minh Hoá de
la province de Quang Binh (Centre), à environ 500 km au sud de Hanoi.
Couvrant une superficie totale de 85.754 ha avec une zone-tampon de
195.400 ha, il a été créé en 2001 pour protéger une des plus grandes
régions karstiques du monde ainsi que son écosystème de forêt sur
calcaire de la région de la cordillère de Truong Son sur la côte
centrale du Nord du Vietnam.
Il tient son
nom de la caverne de Phong Nha, qui abrite de nombreuses formations
rocheuses spectaculaires, et de la forêt de Ke Bàng. Le plateau sur
lequel il est situé est probablement, par ailleurs, l’un des plus
remarquables exemples de relief karstique complexe de l’Asie du Sud-Est.
Phong Nha-Ke Bàng se distingue par son magnifique
réseau de cavernes et de grottes au nombre de 300. Il abrite également
des sites archéologiques, des vestiges historiques précieux et une forêt
vierge tropicale d’une grande biodiversité. Cette dernière abrite en
effet quelque 750 espèces végétales, dont 36 inscrites dans le Livre
Rouge du Vietnam, et 381 espèces animales.
Un patrimoine mondial
Selon l’Association de spéléologie du Royaume-Uni, le parc détient
plusieurs records du monde, du plus long fleuve souterrain, de la plus
haute et de la plus large entrée de grotte, du banc de sable le plus
vaste et le plus beau, des stalactites et stalagmites les plus
magnifiques.
La formation karstique de ce parc, qui
date du Paléozoïque (400 millions d’années avant notre ère), est la
plus ancienne des grandes régions karstiques d’Asie. Suite aux
importants changements tectoniques, son paysage karstique extrêmement
complexe présente de nombreuses caractéristiques géomorphologiques très
importantes.
Phong Nha-Ke Bàng a été inscrit au
patrimoine mondial lors de la 27e session plénière du Comité
international du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies
pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui a eu lieu à
Paris du 30 juin au 5 juillet 2003. L’UNESCO estime qu’il «présente un
nombre impressionnant de témoignages de l’histoire de la Terre» et qu’il
«s’agit d’un site d’une importance considérable pour améliorer nos
connaissances de l’histoire géologique, géomorphique et géochronologique
de la région». Le parc figure sur la liste de 174 sites naturels
répartis dans les 186 États ayant ratifié la convention du patrimoine
mondial de l’UNESCO.
En janvier 2009, le Los Angeles
Times a inscrit le Parc national de Phong Nha-Ke Bàng sur sa liste des
«29 destinations à visiter en 2009».
Son Doòng, la plus grande caverne du monde
En avril 2009, la grotte Son Doòng, longue de 6,5 km pour une largeur
de 150 m, a été découverte par une équipe d’explorateurs britanniques. À
la suite de cette mission spéléologique, la longueur totale du réseau
de cavernes et de grottes du Parc national de Phong Nha-Ke Bàng a été
évaluée à 126 km.
La plus grande salle de Son Doòng,
dont le nom vietnamien est «Hang Son Đoòng», c’est-à-dire la «Caverne
de la montagne», mesure plus de 5 km de long, 200 m de haut et 150 m de
large. Ces dimensions lui ont permis de ravir le titre de plus grande
caverne du monde à la Deer Cave du Parc national du Gunung Mulu en
Malaisie.
En fait, cette caverne a été découverte
en 1991 par une personne de cette localité, Hô Khanh, qui cependant n’a
pu se rappeler le chemin d’accès avant janvier 2008. De fin mars au 14
avril 2009, il a aidé les explorateurs de l’Association de spéléologie
du Royaume-Uni à traverser 10 km de forêt pour aboutir à l’entrée de
cette caverne, proclamée depuis la plus grande du monde. Le témoignage
de son travail remarquable, digne d’être inscrit dans les annales
historiques des grottes du monde, ne consiste pas en des certificats
pleins de tampons et de signatures, mais en une simple plaque en bois
accrochée devant son café populaire portant «MOUNTAIN RIVER CAFE, HO
KHANH, Discovered The World’s Biggest Cave !» (Café de la rivière de
montagne Hô Khanh, qui a découvert la plus grande grotte du monde),
écrit par le chef de l’équipe de spéléologues de l’Association royale de
Grande-Bretagne, Howard Limbert.
Hô Khanh est en
train de construire lui-même une maison dans le style original de la
localité. Il s’agira de la première maison «homestay» (séjour chez
l’habitant) de Phong Nha. «La maison est presque achevée afin de pouvoir
accueillir des visiteurs dès la fin de cette année», informe-t-il.
Encore peu de touristes
Phong Nha-Ke Bàng a fêté en juillet le 10e anniversaire de son
inscription sur la liste des patrimoines mondiaux, opportunité donnée
par l’UNESCO à Quang Binh de développer son tourisme écologique et
d’aventure.
Le nombre de touristes a augmenté
considérablement depuis que le parc a été classé par l’UNESCO, mais les
activités proposées par les agences de voyages locales sont encore peu
variées. En dehors de l’écotourisme, de la découverte de la flore et de
la faune dans les forêts, il s’agit seulement de visites des cavernes et
grottes en bateau, en employant des moyens de spéléologie
professionnels. Phong Nha ne peut accueillir les voyageurs que d’avril à
septembre, les mois restants correspondant à la saison des pluies et
crues durant laquelle les risques sont trop élevés. Les services de
tourisme tels qu’hôtels et restaurants sont toujours modestes aussi.
Actuellement, et mis à part une société publique - le Centre du
tourisme de Phong Nha, relevant du Parc national de Phong Nha-Ke Bàng -
seule une autre entreprise, privée, exploite des circuits dans les
grottes, les quelques autres se contentant de services de voyage,
d’accueil des visiteurs, d’hébergement, de restauration...
«Actuellement, nous sommes encore bien loin d’exploiter les potentiels
de ce patrimoine naturel mondial», reconnaît Nguyên Huu Hoài, président
du Comité populaire de la province de Quang Binh. – VNA