Hanoi (VNA) - Le peintre français Jean-Charles Sarrazin fut étudiant de l’Ecole des beaux-arts industriels du Vietnam de 1987 à 1988. Il cultive depuis un amour spécial pour le «pays en forme d’un S», celle qu’il a dessinée dans plusieurs contes pour enfants. 

Petite histoire d’un illustrateur francais pour enfants vietnamiens hinh anh 1Le peintre Jean-Charles Sarrazin est auteur et illustrateur de l'Ecole des loisirs. Photo: VNP

«Les contes illustrés jouent un rôle important dans la formation du caractère des enfants, car ils stimulent leur curiosité et nourrissent leurs rêves», confie l’auteur-illustrateur de BD pour l’École des loisirs, un éditeur français de littérature d’enfance et de jeunesse.

Jean-Charles Sarrazin a signé trois livres traduits et publiés en vietnamien par la Société par actions de la culture et du média Nha Nam: «Parce que je t’aime», «La graine de l’amour» et «Qu’est-ce que c’est ?». Ce sont de petites histoires sur l’amour maternel, parfois plein d’esprit lorsqu’elles donnent une explication sur la formation des bébés.

Dans son dernier livre «C’est ici ma sagesse», il a mis en mots et dessiné la fable qui raconte l’histoire d’un tigre et d’un buffle dont le maître est un jeune garçon pour que les enfants puissent mieux s’y identifier. À travers le dialogue entre le garçon et le tigre demandant de changer l’esprit de l’homme contre la liberté du buffle, l’artiste veut envoyer un message que tout le monde est intelligent à sa façon, il faut juste savoir comment appliquer cette intelligence correctement. 

Ses créations qui ont pour but d’aider les enfants à former leur personnalité, se sont plus ou moins inspirées de la sculpture sur bois, de la laque ou encore de la peinture sur soie, des arts qu’il a appris pendant ses études au Vietnam. 

Petite histoire d’un illustrateur francais pour enfants vietnamiens hinh anh 2De retour au Vietnam, Jean-Charles Sarrazin a prodigué de nombreux conseils sur la bande dessinée aux enfants. Photo : CVN

En 1987, après une rencontre avec le vice-ministre vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme de l’époque, le poète Cù Huy Cân, Jean-Charles Sarrazin a reçu une bourse du gouvernement français pour étudier au Vietnam, la première depuis la fin de la guerre. Il n’a pas eu trop de difficultés à apprendre l’art vietnamien qui, selon  lui, a influencé des peintres occidentaux comme Pablo Picasso,  Henri Matisse...

Bien que ses études au Vietnam n’aient duré qu’une année, le peintre a eu l’occasion de rencontrer des artistes célèbres tels que Bùi Xuân Phai et Buu Chi, de se rendre dans des zones rurales, de visiter des temples, et d’assister à des fêtes populaires. De ces périples, Mai Châu, dans la province de Hoà Binh (Nord), l’a impressionné le plus avec ses paysages paisibles, ses plats traditionnels, ses ethnies minoritaires et ses  maisons sur pilotis.

«La vie a bien changé, la qualité de vie des gens s’est grandement améliorée, mais les Vietnamiens n’ont pas changé. Ce pays et ses habitants m’ont beaucoup apporté, et je tiens ici à les en remercier», fait-il savoir 30 ans après son départ du Vietnam.

Jean-Charles Sarrazin travaille actuellement dans la littérature d’enfance et de jeunesse, et ses travaux sont publiés par les éditions de l’Ecole des loisirs et Bayard. Des projets au Vietnam ? Il a noué des contacts avec l’ancien recteur de l’Université des beaux-arts du Vietnam, Nguyên Thu, en vue de développer un programme de coopération entre les universités de Paris et de Hanoi. – VNP/VNA