An Giang (VNA) - La commune de Long Diên B, district de Cho Moi, province d’An Giang (delta du Mékong), est connue pour son art de la peinture sous verre (ou peinture sur verre inversé), transmis depuis des générations.

Peinture sur verre inverse, une tradition a conserver hinh anh 1Nguyên Thanh Hoà dans son atelier au village de Long Tân, province d’An Giang (deltadu Mékong). Photo:Dang Duong/CVN

Non loin du centre de la province d’An Giang, le village de Long Tân, de la commune de Long Diên B, est réputé depuis un siècle pour ses peintures sur verre inversé. Les dizaines d’ateliers de production bordent la route principale.

Après avoir connu une période difficile, cet art populaire prospère de nouveau, grâce notamment aux nombreux visiteurs venus acheter des produits traditionnels. Pour les habitants du delta du Mékong, la peinture sur verre inversé est une noble tradition. À la différence des mosaïques, ces œuvres sont dessinées à la main par des artistes, qui sont à la fois peintres et verriers. Plusieurs procédés permettent à la couleur d’adhérer au verre. Des motifs sont ainsi créés, à la demande des clients.

La famille de Nguyên Thanh Hòa vit de ce métier depuis des décennies. Sa femme, Lê Thi Tám, propriétaire de l’un des plus grands ateliers du hameau, est la 3e génération de fabricants de peintures sous verre. Cette femme de 54 ans a commencé à apprendre les techniques il y a une trentaine d’années. Elle vend chaque mois des centaines d’œuvres, chacune nécessitant plusieurs journées de travail.

Peinture sur verre inverse, une tradition a conserver hinh anh 2Une artisaneau travail. Photo: Nguyên Tùng/CVN

D’après Nguyên Thanh Hoà, ces peintures sur verre inversé servent en premier lieu des buts rituels. "Les produits se différencient par leur composition: certains comprennent une seule plaque de verre, alors que d’autres en ont besoin d’une dizaine… Les habitants préfèrent placer ces peintures au centre des autels des ancêtres. Il y a aussi ceux qui les achètent pour décorer. Les œuvres comprenant à la fois des dessins et des lettres sont les favorites", informe-t-il.

Bùi Thi Hang, 42 ans, habitante du village de Binh Chuong, est une cliente fidèle de cet atelier. "Mes parents achètent toujours des peintures sous verre pour pratiquer le culte. C’est une belle tradition à respecter. Je choisis cet atelier car ses produits sont de qualité et les prix corrects", explique-t-elle.

Regain d’intérêt pour cet art

Peinture sur verre inverse, une tradition a conserver hinh anh 3La premièreétape consisteà imprimersur le verreles contourset détails. Photo: Nguyên Tùng/CVN

Les peintures sur verre inversé ont connu des périodes difficiles. L’industrialisation réduit la durée de la fabrication des plaques de verre et simplifie les techniques. Mais cette production en masse fait perdre aux œuvres leur âme, et les peintures non vendues mettent directement les artisans au chômage.

À l’atelier de Nguyên Thanh Hòa et Lê Thi Tám, où tous les produits sont créés à la main, le métier a failli disparaître. "On a connu certaines périodes difficiles. Mais récemment, j’ai remarqué un certain regain d’intérêt. Auparavant, seules les personnes âgées s’intéressaient à ce genre de peinture. Maintenant, de jeunes clients viennent ici, animés par la curiosité", raconte Lê Thi Tám.

Peinture sur verre inverse, une tradition a conserver hinh anh 4Encadrementd’un produit fini. Photo:Nguyên Tùng/CVN

Ceux-ci adorent l’habileté de ces artisans expérimentés. "Tous les jours, de jeunes curieux viennent à l’atelier, soit pour acheter des produits, soit pour observer les techniques artisanales", ajoute Nguyên Thanh Hoà.

Ainsi, l’atelier connaît un nouveau souffle, ce qui devrait pérenniser ce métier traditionnel. "Au fil des années, le sens esthétique du peuple progresse. Pour vivre de ce métier, nous devons à la fois chercher de nouveaux éléments et apprendre de nouveaux styles. Notre objectif est d’apporter aux clients des produits raffinés à des prix modérés", confie Nguyên Thanh Hòa. Et d’ajouter: "Notre atelier comprend moins de dix travailleurs. À la haute saison, on en embauche une vingtaine de plus".

"Ce métier nous permet de vivre, mais il nous apporte aussi de la joie, celle d’exprimer l’esprit et la tradition des habitants d’ici, s’exclame Nguyên Thanh Hòa. J’espère que les jeunes générations comprendront et développeront cet art traditionnel". -CVN/VNA