D’après vous, que faut-il faire en priorité pour valoriser et exploiter ce patrimoine culturel du monde ?
Commevous le savez, la plus grande attraction de la baie de Ha Long résidedans sa nature bénie des dieux. L’UNESCO ne s’y est d’ailleurs pastrompé, puisqu’elle l’a reconnue à deux reprises patrimoine culturelmondial, en 1994 et 2000. De même, la communauté internationale l’a élueen tant que l’une des sept Nouvelles Merveilles du monde en 2012. Enconséquence, la valorisation et l’exploitation de la baie ne pourrontqu’être plus efficaces si l’on préserve au mieux les valeurs originalesque la nature lui a données.
Et dans ce sens, quels sont les plus grands défis concernant les activités de préservation de la baie ?
D’abord,il faut vous parler des conditions d’environnement spécifiques de labaie de Ha Long. Nous avons ici une étendue d’eau de plus de 1.000 km²constellée de près de 2.000 îles et îlots calcaires monolithiques, touscouverts d’un épais tapis végétal. Outre leur riche biodiversité, ces«pains de sucre» cachent en leur sein des grottes de diverses formes ettailles. Et notre défi consiste à savoir comment faire pour préserverces dons de la nature.
De plus, la baie est le théâtred’un certain nombre d’activités économiques, activités qui semultiplient. Je pense au transport fluvial de marchandises, à l’élevagepiscicole, à la pêche et à la transformation des produits aquatiques. Demême pour les bateaux de tourisme, qui sont passés de 50 à plus de 500aujourd’hui, et les activités d’hôtellerie-restauration au bord de labaie. Cela pose un autre défi, et non des moindres : celui du traitementdes eaux usées et des déchets, le but étant de protéger au maximuml’environnement.
Quelles sont les mesures majeures envisagées pour relever ces défis ?
Pourpréserver ce patrimoine tout en développant les activitéssocioéconomiques et touristiques qui gravitent autour, quatre grandesmesures me paraissent nécessaires. Premièrement, protéger l’intégralitédu paysage, de la géologie et de la géomorphologie de la baie.Deuxièmement, protéger l’environnement marin, une tâche très compliquéenotamment en raison de la densité des établissements de commerce sur lelittoral et des zones d’aquaculture installées dans la baie.Troisièmement, protéger la biodiversité de la baie, et notammentinterdire la pêche recourant aux explosifs. Quatrièmement, protégerl’intégralité des vestiges ou des sites archéologiques qui ont unrapport avec la baie. -CVN/VNA