Cette faible croissance de ce premier semestreétait prévue depuis la fin de 2014 par le ministère de l’Industrie et duCommerce. Cette année, l’économie mondiale s’est rétablie, d’où uneabondance de marchandises commercialisées sur le marché mondial. Lesproduits vietnamiens doivent donc faire face à une concurrence plusdure. Par ailleurs, le volume des produits agricoles majeurs du Vietnam aatteint un pic, rendant difficile toute croissance des exportations ences termes. Tous ses facteurs expliquent la baisse constatée du chiffred’affaires à l’export, selon le ministère de l’Industrie et du Commerce.Ce dernier a toutefois estimé que les exportations vont reprendre leurprogression dans les mois à venir pour atteindre l’objectif decroissance de 10% fixé par l’Assemblée nationale pour cette année. Unetelle progression des exportations a déjà été observée les annéesprécédentes.
Selon Phan Van Chinh, directeur du Départementde l’import-export du ministère de l’Industrie et du Commerce, lesexportations en juin atteindront 14,7 milliards de dollars, soit unehausse de 9,5% sur un mois. Au cours de ce premier semestre, le chiffred’affaires à l’export représentera 47% du plan annuel. Selon Hoàng TuânKhai, directeur général de la compagnie d’import-export 1, sur les cinqpremiers mois de l’année, la croissance des exportations des produitsmajeurs tels que riz, manioc, textile et habillement, poivre... s’esttoujours maintenue, même si des difficultés ont été constatées pourcertains d’entre eux comme le riz et les produits aquatiques. Pour cesderniers, rien d’inquiétant car, comme d’habitude, après un premiertemps de recul lors des deux premiers trimestres, le chiffre d’affairesaugmentera durant le troisième et, surtout, le dernier.
D’aprèsles statistiques du Département général des Douanes, entre janvier etmai 2015, le pays a exporté pour 63,45 milliards de dollars pour unecroissance de 7,7% en glissement annuel. Dans cette même période de cinqmois, les importations de 14,94 milliards de dollars ont généré undéficit commercial de 1,24 milliard de dollars. Ces importations sont,pour l’essentiel, des matériaux et matières premières, ainsi que desmachines industrielles. Dans son rapport sur les perspectivesmacroéconomiques du Vietnam récemment publié par la banque HSBC,celle-ci prévoit que le déficit se maintiendra à 3,5 milliards dedollars pour toute l’année. Toutefois, malgré ce déficit, le comptecourant du Vietnam sera toujours «en léger excédent».
Mesures pour une croissance plus régulière dans l’année
Unerestructuration des marchés d’export est impérative pour développer lesdébouchés du pays dans l’ambition de parvenir à accroître lesexportations de 10 à 11% par an pendant la période 2016-2020. Mais lesentreprises domestiques devront remédier à bon nombre de leurs lacunes.Pêle-mêle, augmenter le taux de localisation des produits, mieuxexploiter la diversité des produits exportés, développer l’industrieauxiliaire, ce qui permettra de réduire la sous-traitance, améliorer lagestion des risques... Et surtout, mieux évaluer les potentiels etl’importance du marché domestique, ainsi que le rôle des associationsprofessionnelles.
Selon la vice-ministre de l’Industrie etdu Commerce, Hô Thi Kim Thoa, la faible valeur ajoutée à l’’export desproduits vietnamiens résulte de leur nature : pour l’essentiel, desproduits bruts issus de l’emploi non effectif des matières premièreslocales, ou fabriqués dans le cadre d’une sous-traitance pour uneentreprise étrangère. Le manque d’une industrie auxiliaire grève aussiles marges réalisées avec les importations inévitables de matièrespremières, de machines et, plus généralement, de technologiesétrangères.
Avec la signature prévue en fin d’année duPartenariat transpacifique (TPP) et de l’accord de libre-échangeVietnam-Union européenne, le Vietnam bénéficiera de nouveaux débouchéspour ses produits agricoles, ce qui le rendra moins tributaire de sesgrands marchés traditionnels. En d’autres termes, une avancée clairevers des exportations agricoles plus régulières. Afin d’être en mesurede diversifier leurs marchés, les exportateurs doivent adopter unenouvelle approche. Selon lui, il leur faut améliorer la qualité de leursproduits pour maintenir leurs parts de marché sur les débouchéstraditionnels, et augmenter leurs investissements dans le renouvellementde leurs technologies de transformation. La diversification des marchésd’export doit aussi être au centre des efforts, notamment en Afrique eten Amérique.
Le secteur agricole du Vietnam est confronté àde nombreuses difficultés comme la baisse notable des cours desproduits agricoles sur le marché mondial, l’instabilité de ce dernier,ou encore les barrières au commerce imposées par nombre de pays. LeVietnam s’emploie par ailleurs à diversifier ses marchés d’export touten améliorant la qualité de ses produits agricoles afin de mieux ciblerles besoins de tel ou tel marché. Il est cependant indispensable deprocéder à une restructuration profonde de ce secteur afin d’améliorerla compétitivité des produits agricoles vietnamiens. La prioritéreviendra donc à l’élévation de la qualité, de l’hygiène et de lasécurité alimentaires, ainsi qu’à la visibilité des produits agricolesvietnamiens par une meilleure labellisation. -CVN/VNA