Hanoi (VNA) – De centaines de chiens et de chats abandonnés ou malades sont accueillis et soignés gratuitement dans une S.P.A de la banlieue de Hanoi. Cet établissement est tenu par vingt-cinq étudiants de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université d’agriculture de Hanoi qui, fidèles en cela à leur devise, «traitent les animaux comme des membres de leur famille».

«Nous traitons les animaux comme les membres de notre famille» hinh anh 1Des bénévoles devant leur S.P.A. Photo: Kênh 14

Cachée dans la rue Ngô Xuân Quang, à côté de l’Université d’agriculture de Hanoi, cette petite S.P.A a été créée en 2016 par des enseignants et des étudiants de la faculté de médecine vétérinaire, comme l’explique Nguyên Van Khanh, étudiant en dernière année.

«Ça fait donc cinq ans que nous sommes actifs. Notre mission consiste à accueillir les chiens et les chats abandonnés. Si quelqu’un rencontre un animal errant ou en détresse, il nous téléphone et nous nous déplaçons pour porter secours à la pauvre bête», dit-il.   

Pour attraper les chiens de grand gabarit, les bergers allemands par exemple, il faut beaucoup de courage et de patience. Les bénévoles utilisent une technique de nœud anti-étranglement avec une corde et un bâton pour stabiliser l’animal avant de l’endormir.

«Je reçois très souvent un bon coup de griffe ou une morsure. Ça arrive et ça fait partie de notre métier de vétérinaire. Maintenant, je maîtrise différentes techniques pour me protéger sans faire peur ni blesser l’animal», raconte Pham Thu Trang, une autre étudiante.  

«Nous traitons les animaux comme les membres de notre famille» hinh anh 2Pham Thu Trang nettoie les yeux d'un chat. Photo: VOV

Aujourd’hui, Trang et les vingt-quatre autres membres de la S.P.A s’occupent d’une dizaine de chats et de sept chiens. Quatre parmi eux ont des problèmes dermatologiques alors que six autres ont contracté des maladies transmissibles dangereuses comme la parvovirose canine pour les chiens ou la maladie de Carré pour les chats. Mais il y a également des petites bêtes paralysées, comme le vieux pékinois que tient Nguyên Quang Tuân.


«Nous fabriquons des fauteuils roulants à base d’objets recyclés comme des petits tuyaux en PVC, des tablettes en plastique et des roulettes. Même s’il est rudimentaire, il permet à l’animal handicapé de pouvoir se déplacer», explique-t-il.   

Nguyên Trung Hiêu, un autre bénévole, sort la litière d’un petit chat roux, tout maigre, placé dans une petite cage avec des croquettes et de l’eau propre. 

«C’est notre plus récent pensionnaire», raconte-t-il. «C’est une commerçante du vieux quartier qui l’a trouvé dans la rue Hàng Ma et qui nous a contactés. Aujourd’hui, il est en bonne santé...  Ici, la journée commence par le nettoyage des cages. Il faut également nourrir les animaux. Viennent ensuite des traitements médicaux. Il faut désinfecter les blessures ou donner des médicaments selon les besoins.»

Vu Manh Hiêu, lui, s’est complètement familiarisé avec ce quotidien dévolu à la cause animale. «Au départ, j’avais peur de nettoyer les cages et de sortir la litière, car les odeurs étaient terribles. Aujourd’hui, c’est devenu mon quotidien et je peux le faire les yeux bandés. Ce qui m’inquiète le plus c’est le budget. Comme c’est limite, on ne peut pas offrir les meilleures conditions de vie à nos petits protégés», ajoute Vu Manh Hiêu, un autre membre.  

«Nous traitons les animaux comme les membres de notre famille» hinh anh 3Dans la salle de consultation générale. Photo: VOV

À l’inverse des S.P.A européennes, les locaux et les équipements de celle-ci sont vieux et rudimentaires. L’équipe a configuré les 80 mètres carrés que compte l’établissement en six compartiments séparés : une salle de consultation générale, une autre pour la consultation interne, deux chambres de traitement des maladies infectieuses et non-infectieuses, une salle de garde et une cuisine. Avec un loyer mensuel de deux millions de dôngs et un budget modique, on ne peut pas être trop exigeant… 

«Le budget provient directement de nos poches. Chacun cotise en moyenne 100.000 dôngs par mois. Mais en hiver, il faut en donner beaucoup plus parce que la facture d’électricité est doublée ou triplée en raison des radiateurs qui fonctionnent 24 heures sur 24», précise Nguyên Van Khanh.

Le manque de finances n’empêche pas les bénévoles d’être généreux. Ils reçoivent tous les animaux malades dont les maîtres sont incapables de payer le traitement. Ils dispensent également des conseils gratuits. 

«C’est un immense bonheur de voir tous des animaux en forme et adoptés par des personnes qui les considèrent comme leurs propres enfants», dit Vu Manh Hiêu.

«Je vais chercher un emploi à proximité de la S.P.A pour pouvoir y continuer à y travailler. J’essayerai aussi de recruter de nouveaux étudiants pour maintenir l’activité», ajoute Nguyên Van Khanh.

Les super héros ne doivent pas forcément avoir un super pouvoir. Parfois, il suffit d’avoir un bon cœur. Ceux qui sont prêts à accueillir les animaux en détresse méritent le respect car ils sont de véritables héros du quotidien. – VOV/VNA