Marchandises vietnamiennes exportees vers l'Algerie: Loin d'atteindre leur potentiel hinh anh 1L'Algérie est un marché potentiel pour l’exportation de café vietnamien. Photo: VNA

Avec la plus grande superficie d'Afrique et une grande population, l'Algérie est un marché potentiel pour les produits vietnamiens. Cependant, pour pouvoir vraiment promouvoir les exportations vers ce marché, les entreprises vietnamiennes doivent surmonter des difficultés liées à l'éloignement géographique, aux coûts de transport élevés et à la barrière linguistique.

Selon Hoang Minh Chien, directeur adjoint du Département de la promotion commerciale (ministère de l'Industrie et du Commerce), ces dernières années, l'Algérie a prôné la diversification de l'économie, la relance des exportations et la limitation des importations. Cependant, ce marché a toujours une demande de produits du Vietnam tels que café, poivre, noix de cajou et produits aquatiques d'eau douce, car ce sont des produits que l'Algérie ne peut pas produire.

Les dirigeants de l'Agence de promotion du commerce ont reconnu qu'en dépit d'être un marché potentiel, le commerce bilatéral est encore assez modeste. Selon les données du ministère de l'Industrie et du Commerce, en 2021, la valeur des exportations du Vietnam vers ce marché n'a atteint que 151,1 millions de dollars. Au cours des cinq premiers mois de 2022, elle est estimée à 65,2 millions de dollars, en hausse de 17,6% en rythme annuel.

Concernant les questions liées au commerce et les opportunités de promotion de la coopération commerciale entre les entreprises vietnamiennes et algériennes, Hoang Duc Nhuan, conseiller commercial au Bureau commercial du Vietnam en Algérie, a déclaré que les échanges bilatéraux ne reflètent pas le véritable potentiel du commerce bilatéral. Au cours de la période 2016-2021, les exportations du Vietnam vers l'Algérie ont considérablement diminué en raison de la pandémie de COVID-19.

Soulignant les perspectives de promouvoir le commerce bilatéral dans les temps à venir, Hoang Duc Nhuan a déclaré que les entreprises vietnamiennes s'intéressent de plus en plus au potentiel économique et commercial de ce pays africain et que le nombre de transactions est en augmentation. Notamment, bien des entreprises vietnamiennes ont pensé à investir en Algérie.

La structure des biens d'exportation entre les deux pays n'est pas concurrentielle mais complémentaire. Le Vietnam compte près de 100 millions d'habitants et l'Algérie, 44 millions, tous deux occupent des positions économiques stratégiques et sont des "portes d'entrée" de leur région respective.

"Les deux pays ont un grand potentiel de coopération dans les domaines de la construction, du tourisme, de la transformation des produits agricoles et aquatiques et des biens de consommation. Les produits potentiels pour le commerce sont les produits agricoles, les emballages, le café, le poivre, le thé, les machines et équipements, le pétrole brut, le gaz et les minéraux", a déclaré Hoang Duc Nhuan.

Outre le potentiel, selon le conseiller commercial vietnamien, la promotion de la coopération bilatérale au développement économique se heurte également à certaines difficultés. La distance géographique entre les deux pays est assez grande, plus de 10.000 km, ce qui signifie que les coûts de transport sont élevés. De plus, les droits de douane en Algérie sont élevés, totalisant jusqu'à 83%. Les investisseurs algériens sont moins intéressés par le marché vietnamien en raison d'un manque d'information. Les entreprises des deux pays utilisent principalement la méthode d'exportation par le biais d'entreprises intermédiaires.

"La barrière de la langue est aussi une difficulté importante. Les entreprises algériennes utilisent principalement le français tandis que les entreprises vietnamiennes utilisent l'anglais", a-t-il ajouté.

Afin d'aider les entreprises des deux pays à trouver des partenaires fiables et à surmonter les obstacles, les gouvernements des deux pays doivent améliorer le cadre juridique, établir le Conseil d'affaires Vietnam-Algérie, et consolider le rôle des ministères et des branches, a-t-il proposé. En outre il est nécessaire d'accroître la sensibilisation du public au potentiel de coopération bilatérale grâce à l'organisation de forums, de séminaires et d'activités de promotion commerciale.

Hoang Duc Nhuan a recommandé que les entreprises renforcent leurs contacts avec les agences diplomatiques, les ministères, les secteurs et les organisations de promotion du commerce pour trouver des opportunités d'affaires. En même temps, elles doivent participer activement aux activités de promotion commerciale et veiller à bien se renseigner sur les goûts et la culture des consommateurs algériens.

"Les entreprises exportatrices doivent se renseigner attentivement sur le marché ainsi que sur les politiques tarifaires, le droit du travail, les méthodes de paiement, les litiges, le non-paiement et le retrait de la dette", a constaté le directeur adjoint du Département de la promotion commerciale Hoang Minh Chien. -VNA