Hanoi (VNA) – Quoique démarrant l’année avec de nombreux avantages, l’industrie de la crevette se trouve confronté à de nombreux difficultés et défis provoqués notamment par l’abondance de l’offre au niveau mondial qui laisse présager une baisse des prix.

L’industrie de la crevette sous la pression irresistible de l’offre hinh anh 1Les États-Unis sont actuellement le 4e importateur de crevettes vietnamiennes. Photo: VNA

Au premier trimestre de cette année, les exportations de crevettes du pays ont été estimées à 719 millions de dollars, en hausse de 16% par rapport à la même période de 2017, a fait savoir l’Association des producteurs et exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP).

Des conditions météorologiques favorables, une production élevée de crevettes et une forte demande mondiale ont contribué à une forte augmentation de la production et des exportations de crevettes pendant cette période, a-t-elle expliqué.

Les exportations de crevettes pourraient gagner encore en compétitivité. Déjà soumis au régime douanier préférentiel du système de préférence généralisée (SPG), ce dont la Thaïlande et la Chine n’ont pas bénéficié, le Vietnam mise sur l’application prochaine de l’accord de libre-échange conclu avec l’Union européenne. 

La suppression des droits de douane sur les crevettes vietnamiennes devrait donner un coup de pouce aux ventes en Europe où elles poursuivent leur dynamique depuis 2017, alors que leurs concurrentes indiennes attendent les conclusions d’une mission de contrôle dépêchée en Inde par l’UE suite à la détection d’antibiotiques.

Les exportateurs vietnamiens ont également le vent en poupe au Japon, profitant d’une forte demande de ce marché exigeant et capitalisant sur des améliorations de la qualité et des normes de production mises en place durant ces derniers temps.

Le Vietnam a un énorme potentiel pour développer l’astaciculture. Si le problème des antibiotiques, de la traçabilité et des épizooties est bien résolu, les exportations de crevettes pourraient progresser d’environ 10% en 2018 pour atteindre 4,2 milliards de dollars, a indiqué le secrétaire général de la VASEP, Truong Dinh Hoe.
 
Cependant, l’abondance de l’offre mondiale, alimentée par une production soutenue des pays comme l’Équateur, le Vietnam, la Chine, la Thaïlande, l’Indonésie et l’Inde, ainsi que les stocks dans de nombreux pays pèseront sur les prix, ont prédit les experts.

L’industrie de la crevette vietnamienne devrait relever d’autres défis, notamment sur le marché américain. Début mars, le Département américain du commerce (DOC) a annoncé les résultats préliminaires du 12e réexamen administratif des droits antidumping frappant les importations de crevettes en provenance du Vietnam.

L’examen portait sur la période allant du 1er février 2016 au 31 janvier 2017. Le DOC a calculé un taux de 25,39% applicable à Sao Ta Foods Joint Stock Company (Fimex), seule défenderesse obligatoire, et à d’autres sociétés. 

Ce taux considérablement gonflé par rapport au réexamen précédent est constesté par les avocats de Fimex qui ont constaté qu’un facteur de conversion des crevettes entières aux queues de crevette décortiquée avait été incorrectement appliqué. Dans le cas contraire, la marge de dumping de Fimex s’est chiffrée à seulement 1,19%.

Récemment, le président américain Donald Trump a signé un projet de loi qui dispose que le Service national des pêches maritimes (NMFS) aura neuf mois pour mettre en œuvre le Programme de surveillance des importations de produits de la mer (SIMP) pour les crevettes et les ormeaux.

Le SIMP établit les exigences concernant la déclaration et la tenue de documents nécessaires pour empêcher l’importation sur le marché américain de produits issus de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) et/ou de la fraude aux produits de la mer. 

En conséquence, les crevettes importées aux États-Unis devront se conformer aux nouvelles dispositions sur la tenue des registres, ce qui dresse une barrière commerciale supplémentaire pour protéger leur production nationale. – VNA