Hanoi (VNA) - "Malgré mon succès aux États-Unis, j’ai choisi de rentrer au Vietnam pour y développer l’art de la prestidigitation", confie le magicien Viêt kiêu Palmas Nguyên. Un retour aux sources guidé par la passion.
 
L’illusionniste Palmas Nguyen reve d’un Vietnam plus magique hinh anh 1Numéro de lévitation de Palmas Nguyên dans l’émission Asia’s Got Talent. Photo : CTV/CVN

Membre de l’Union internationale des magiciens et de l’association The Magic Castle (Hollywood), président d’IBM RING 397 (International Brotherhood of Magicians - États-Unis) et président d’IMS RING 327 (International Magicians Society - Vietnam).

Voici quelques exemples des postes importants que Palmas Nguyên assume actuellement qui en disent long sur son talent, ainsi que ses contributions notables pour le développement de cet art au Vietnam et dans le monde. 

Un art supérieur

Alors qu’il n’était qu’un bébé, la famille de Palmas Nguyên (de son nom de naissance Nguyên Minh Phuong) quitta le Vietnam pour s’installer dans le Colorado (États-Unis). Un jour qu’il regardait la télévision en famille, il tomba sur un spectacle de magie. Comme ensorcelé, il fut d’emblée hypnotisé par ce monde féerique et se mit à étudier cet art énigmatique. Et puis, malgré la forte désapprobation de ses parents qui espéraient voir leur fils devenir médecin ou avocat, le jeune aventureux décida de partir pour la Californie où il apprit le métier auprès de magiciens expérimentés. "Plus je m’adonnais aux exercices de manipulation, plus je me sentais attiré par cet art", avoue-t-il.

Sa passion infinie, sa dextérité innée et ses efforts inlassables ont fini par porter leurs fruits. En seulement deux ans, le magicien a su se faire une réputation en Californie dans un premier temps, puis dans l’ensemble du pays par la suite. Plus d’une fois, il a été invité à se produire lors de festivals de magie aux États-Unis. C’est à cette époque qu’il eût l’honneur d’adhérer à l’IBM RING 397 - États Unis, devenant ainsi le plus jeune membre de cette société de prestidigitation professionnelle.

Malheureusement, le parcours du jeune homme n’a pas été sans embûches. À la fleur de l’âge, le magicien est victime d’un grave accident de la route qui le laisse presque infirme. Loin de se décourager, plein de vie et d’énergie, il se surpasse par tous les moyens et enchaîne les séances de rééducation afin de reprendre des forces et revenir à sa passion de toujours. "Étrangement, c’est dans ces moments-là que l’image de mon pays natal me revenait obstinément à l’esprit. Le Vietnam me manquait énormément, c’était presque devenu une obsession…", confie-t-il.

Ainsi, en 2012, accompagné de sa femme et de son fils, Palmas Nguyên quitte les États-Unis, où vivent toujours ses parents, pour le Vietnam.

"Dans les premiers temps, il a fallu que je pratique des métiers alimentaires afin de subvenir à ma famille, tout en attendant l’occasion de pouvoir reprendre le chemin de la magie", partage-t-il. Tout sourit à qui sait attendre, et malgré des débuts et une adaptation difficiles, Palmas Nguyên garda espoir.     

"Dans l’esprit des Vietnamiens, la prestidigitation est quelque chose de vague, obscur", observe-t-il. Et d’expliquer: "Nombreux sont ceux qui associent la magie à une sorte d’escroquerie, de simples tours de passe-passe qui servent uniquement à duper les spectateurs". 

Pour le jeune passionné cependant, "il s’agit vraiment d’un art de catégorie supérieure, capable d’apporter à tous rire, euphorie et une pléthore d’émotion: surprise, frayeur, parfois enchantement ou joie. Cela représente un grand avantage qu’aucun autre art ne dispose".

Néanmoins, dans une certaine mesure, "les spectateurs vietnamiens sont plus difficiles que les Américains. Aux États-Unis, un spectacle de magie est un spectacle de divertissement, tout simplement. L’audience est bon public et se réjouit mêmes des numéros les plus simples. Tandis qu’au Vietnam, il faut que les numéros soient compliqués et insolites. Pour être à la hauteur et conquérir les cœurs, je choisis souvent d’exécuter des numéros dits high-tech ".

Encore des projets prometteurs

Le souhait ultime de Palmas est de créer au Vietnam un environnement plus professionnel pour l’art de la prestidigitation et de lui donner une dimension internationale.      

L’illusionniste croit fermement que la prestidigitation vietnamienne doit aussi faire écho à l’actualité du pays. "Je voudrais que chaque numéro présenté porte un message significatif. Il doit raconter une histoire aux spectateurs", explique le Viêt kiêu. Animé par cette idée, il s’emploie également à organiser des spectacles à des fins caritatives. Récemment à l’initiative du programme "Solidarité pour le Centre", Palmas Nguyên a déclenché une collecte de fonds au profit des victimes de catastrophes naturelles au Centre du pays.

Cela fait maintenant sept ans que le magicien au grand cœur s’est établi au Vietnam et s’est affirmé dans la profession.  

En 2018, il a été invité, en tant que membre du jury,  au concours télévisé "Supers Magiciens", qui a attiré nombre de magiciens en herbe.

En avril 2019, au nom d’IBM RING 397 - Vietnam et d’IMS RING 327 - États Unis, Palmas Nguyên a organisé un Festival international de prestidigitation au Vietnam. Cet événement d’envergure a réuni une centaine de magiciens de renom, venus des quatre coins du monde dont le Vietnam, les États-Unis, le Japon, l’Iran, la Thaïlande, la Chine et Singapour, notamment.

Le magicien Viêt kiêu ne se repose pas sur ses lauriers pour autant et continue de nourrir nombre de projets. Dans un avenir proche, il ambitionne la création d’un spectacle de variétés combinant divers arts dont la prestidigitation naturellement, mais aussi la musique, la danse et la comédie.

Un peu plus loin dans l’avenir, Palmas rêve de l’ouverture d’une école de formation professionnelle, où les élèves pourront apprendre simultanément l’art de l’illusionnisme et l’anglais, sous la guidance de prestidigitateurs de renommée internationale. "L’idée est que, dans le futur, les jeunes magiciens vietnamiens pourront rivaliser de talent avec leurs confrères étrangers aux festivals internationaux", confie-t-il, plein d’espoir. – CVN/VNA