Parmi les minoritaires, ce sont les Muong qui sont majoritaires ! En d’autres termes, les Muong constituent la plus importante des 53 ethnies dites minoritaires du Vietnam, avec tout de même plus d’un million de personnes qui habitent les régions montagneuses du Nord, essentiellement dans la province de Hoa Binh et dans les districts montagneux de celle de Thanh Hoa.
Ils sont les lointains descendants des hommes de l’ère du hoabinhien, le terme « hoabinhien » désignant une industrie lithique ayant connu son apogée en Asie du Sud-Est à l’époque du paléolithique.
On peut dire que les Muong sont ethniquement et linguistiquement proches des Kinh. Le muong est étroitement apparenté au vietnamien, avec lequel il fait partie du groupe dit des langues Viet-Muong de la famille austroasiatique. Ces deux langues ont environ 75 % de leur vocabulaire de base en commun.
Les Muong s’établissent donc dans des régions certes montagneuses, mais favorables aux travaux champêtres. Ils pratiquent d’ailleurs la riziculture inondée, en dignes cousins des Kinh. Pour se prémunir des attaques d’animaux sauvages, ils vivent dans des maisons sur pilotis, bâties à flanc de montagne, l’espace qui se trouve sous le plancher servant d’abri aux animaux domestiques et aux volailles.
Côté vêtements, les Muong ont vraiment du style ! Les hommes arborent un chemisier fendu sur la poitrine, avec un col rond et deux pochettes, et un pantalon à larges jambes. Ils utilisent un grand foulard en guise de ceinture. Et ils sont coiffés d’un foulard blanc. Mais pour peu qu’il y ait une festivité, ils revêtent des couleurs plus vives : chemisiers jaunes ou pourpres, foulards bleu marine foncés, manteaux noirs avec des boutons sur le côté. Quach Van Suong, un Muong de Hoà Binh, est très fier des costumes de son ethnie : « Je porte des costumes traditionnels depuis que je suis tout petit. L’identité culturelle de mon ethnie se perpétue par ces vêtements. Du coup, j’aime beaucoup les porter, aussi bien dans la vie de tous les jours que pour les festivités. Il faut donner exemple aux jeunes ! »
Quant aux femmes, elles portent une veste courte à longues manches en blanc ou en brun, et en-dessous, un yếm, un cache-seins traditionnel chez les Kinh également. Il s’agit d’un carré de soie ou de coton dont les extrémités sont fixées par des cordons lacés dans le dos au niveau du cou. Pour le bas, elles se vêtent d’une longue jupe noire et se coiffent d’un simple foulard, soit blanc, soit vert. Mais ce qui apporte de la grâce et du charme aux femmes Muong, ce sont les motifs brodés qui décorent la ceinture et la bordure de la jupe. Il convient d’ailleurs de préciser qu’une bordure de jupe ne peut pas être réalisée par n’importe qui ! Il faut de l’habileté et du sens esthétique afin que les motifs soient parfaitement associés. Il existe une bonne quarantaine de motifs traditionnels, mais c’est le dragon qui reste dominant, comme nous l’explique Quach Thi Lan, un autre Muong de Hoa Binh : "C’est très difficile ! Il faut être très précis et choisir des fils différents pour chaque partie du dragon : un fil pour la tête, un autre pour la queue, un autre encore pour le corps ondulé... Et puis il faut aussi savoir créer une harmonie entre toutes les couleurs".
Les Muong possèdent un très riche patrimoine, notamment littéraire, avec de longs poèmes, des légendes, des contes, des proverbes, des berceuses, mais aussi musical, avec de très nombreuses chansons folkloriques. D’après Bui Thi Xuan, qui fait partie d’un club voué à la préservation de l’identité culturelle Muong, les chants folkloriques se divisent en plusieurs catégories, selon les circonstances dans lesquelles ils sont chantés. Mais les Muong ont également des épopées, dont la plus célèbre est sans doute « De dat de nuoc » - La naissance des terres et des eaux, en français.
« Notre club essaie de remettre au goût du jour d’anciens chants folkloriques pour les apprendre aux jeunes. Par exemple, on chante des « ram thuong » et des « dum » pendant les mariages. Quand j’étais encore jeune, on travaillait en chantant toute la journée. Les chants folkloriques Muong sont tellement riches et variés ! » dit Bui Thi Xuan.
Les Muong chantent aussi : « Bien que moi et vous soyons DEUX êtres, nous ne faisons qu'UN. Etant UN seul être, moi et vous pourrions être considérés toujours comme DEUX. » Autrement dit, bien qu’on soit issue de différentes ethnies, on cohabite dans un même pays ! -VNA
Ils sont les lointains descendants des hommes de l’ère du hoabinhien, le terme « hoabinhien » désignant une industrie lithique ayant connu son apogée en Asie du Sud-Est à l’époque du paléolithique.
On peut dire que les Muong sont ethniquement et linguistiquement proches des Kinh. Le muong est étroitement apparenté au vietnamien, avec lequel il fait partie du groupe dit des langues Viet-Muong de la famille austroasiatique. Ces deux langues ont environ 75 % de leur vocabulaire de base en commun.
Les Muong s’établissent donc dans des régions certes montagneuses, mais favorables aux travaux champêtres. Ils pratiquent d’ailleurs la riziculture inondée, en dignes cousins des Kinh. Pour se prémunir des attaques d’animaux sauvages, ils vivent dans des maisons sur pilotis, bâties à flanc de montagne, l’espace qui se trouve sous le plancher servant d’abri aux animaux domestiques et aux volailles.
Côté vêtements, les Muong ont vraiment du style ! Les hommes arborent un chemisier fendu sur la poitrine, avec un col rond et deux pochettes, et un pantalon à larges jambes. Ils utilisent un grand foulard en guise de ceinture. Et ils sont coiffés d’un foulard blanc. Mais pour peu qu’il y ait une festivité, ils revêtent des couleurs plus vives : chemisiers jaunes ou pourpres, foulards bleu marine foncés, manteaux noirs avec des boutons sur le côté. Quach Van Suong, un Muong de Hoà Binh, est très fier des costumes de son ethnie : « Je porte des costumes traditionnels depuis que je suis tout petit. L’identité culturelle de mon ethnie se perpétue par ces vêtements. Du coup, j’aime beaucoup les porter, aussi bien dans la vie de tous les jours que pour les festivités. Il faut donner exemple aux jeunes ! »
Quant aux femmes, elles portent une veste courte à longues manches en blanc ou en brun, et en-dessous, un yếm, un cache-seins traditionnel chez les Kinh également. Il s’agit d’un carré de soie ou de coton dont les extrémités sont fixées par des cordons lacés dans le dos au niveau du cou. Pour le bas, elles se vêtent d’une longue jupe noire et se coiffent d’un simple foulard, soit blanc, soit vert. Mais ce qui apporte de la grâce et du charme aux femmes Muong, ce sont les motifs brodés qui décorent la ceinture et la bordure de la jupe. Il convient d’ailleurs de préciser qu’une bordure de jupe ne peut pas être réalisée par n’importe qui ! Il faut de l’habileté et du sens esthétique afin que les motifs soient parfaitement associés. Il existe une bonne quarantaine de motifs traditionnels, mais c’est le dragon qui reste dominant, comme nous l’explique Quach Thi Lan, un autre Muong de Hoa Binh : "C’est très difficile ! Il faut être très précis et choisir des fils différents pour chaque partie du dragon : un fil pour la tête, un autre pour la queue, un autre encore pour le corps ondulé... Et puis il faut aussi savoir créer une harmonie entre toutes les couleurs".
Les Muong possèdent un très riche patrimoine, notamment littéraire, avec de longs poèmes, des légendes, des contes, des proverbes, des berceuses, mais aussi musical, avec de très nombreuses chansons folkloriques. D’après Bui Thi Xuan, qui fait partie d’un club voué à la préservation de l’identité culturelle Muong, les chants folkloriques se divisent en plusieurs catégories, selon les circonstances dans lesquelles ils sont chantés. Mais les Muong ont également des épopées, dont la plus célèbre est sans doute « De dat de nuoc » - La naissance des terres et des eaux, en français.
« Notre club essaie de remettre au goût du jour d’anciens chants folkloriques pour les apprendre aux jeunes. Par exemple, on chante des « ram thuong » et des « dum » pendant les mariages. Quand j’étais encore jeune, on travaillait en chantant toute la journée. Les chants folkloriques Muong sont tellement riches et variés ! » dit Bui Thi Xuan.
Les Muong chantent aussi : « Bien que moi et vous soyons DEUX êtres, nous ne faisons qu'UN. Etant UN seul être, moi et vous pourrions être considérés toujours comme DEUX. » Autrement dit, bien qu’on soit issue de différentes ethnies, on cohabite dans un même pays ! -VNA