Situé dans lacommune de Giao Thinh, district de Giao Thuy, le village de Binh Dicomprend trois hameaux de près de 2.000 personnes qui vivent de lariziculture. Après la récolte, les hommes quittent le village pourtravailler comme maçons et menuisiers, alors que les femmes restent à lamaison pour s'occuper des enfants tout en exerçant un métiersecondaire.
En 1991, le général Hoang Kien, un fils duvillage dirigeant le 83e Régiment du génie, est retourné dans sonvillage natal. A cette époque, il était en charge de la surveillance desprojets de construction sur l'île de Nam Yet relevant de l'archipel deTruong Sa, raison pour laquelle il a encouragé ses villageois à sejoindre à cette tâche.
"Ce n'est pas uniquement untravail pour gagner sa vie, il a une grande signification pour laprotection de la souveraineté du pays sur son territoire maritime etinsulaire", a déclaré Hoang Kien.
Reconnaissantl'importance de cette tâche, Le Van Bien, né en 1950, a réuni un groupede villageois pour travailler sur un chantier, devenant ainsi lespremières personnes du village à mettre le pied sur l'archipel de TruongSa.
Le Van Bien se rappelle que ce premier groupecomprenait 21 personnes dont sept maçons, 10 menuisiers et quatreporteurs et ferronniers. "Nous avons dû transporter chaque pierre,chaque sac de ciment, chaque sac de sable et tous autres matériaux".
"Notre travail consistait à construire des maisons, des pagodes, desmurs de clôture, des abris, des tranchées et des digues, au profit decivils comme de militaires. En trois mois, nous avons achevé ce travailet sommes retournés chez nous".
En ce moment, il n'yavait personne sur l'île excepté des soldats, a-t-il ajouté. Tout étaitdifficile, notamment en raison du manque d'eau potable. Nous devionsmanger de la nourriture séchée ou des nouilles instantanées.
Actuellement, les personnes âgées du village de Binh Di ne sont plusassez fortes pour aller sur ces îles, mais les plus jeunes, généralementâgés de 18 à 40 ans, continuent le travail de leurs aînés.
Bien que tous les travailleurs sélectionnés passent un examen de santé,certains ne peuvent pas s'adapter aux conditions climatiques difficilesde ces îles. Selon Nguyen Ngoc Phong, chef du hameau No 6, les travauxsont dépendants des flux des marées. Par conséquent, chaque année, ilsvont habituellement sur les îles durant deux périodes, d'abord dupremier mois lunaire au huitième mois lunaire, puis du dixième moislunaire jusqu'au Têt traditionnel.
Ils passent enmoyenne de six à huit mois sur l'archipel de Truong Sa. Lorsque letravail est achevé ou le temps trop mauvais, ils rentrent chez eux.Parfois, ils passent le Têt sur les îles.
Aujourd'hui, levillage de Binh Di comprend quatre groupes de travailleurs quiparticipent aux constructions sur l'archipel, chacun de près de 50personnes. L'année dernière, un groupe de plus de 30 membres dirigé parPhan Bon est resté sur l'île jusqu'au Têt.
Les coquillesd'escargot et d'huîtres de toutes tailles qu'ils rapportent pour lesoffrir à leurs enfants qui sont un témoignage de leurs journées detravail sur les îles comme de leur amour pour la mer et les îles de laPatrie.
Pour les habitants de Binh Di, le gain financierest secondaire, moins important que construire les îles. L'amour deTruong Sa, de la mer et des îles de la Patrie sont une force lesemmenant en des endroits éloignés de leur lieu natal. -VNA