Les Vietnamiens de Roumanie, une communauté solidaire

La communauté vietnamienne en Roumanie compte environ 600 personnes. Une communauté soudée pour laquelle la solidarité, l’entraide et la générosité ne sont pas de vains mots.

Bucarest (VNA) - Parmi les pays de l’Est et du Centre de l’Europe, la Roumanie compte le plus petit nombre de Vietnamiens - environ 600 personnes. Une communauté soudée pour laquelle la solidarité, l’entraide et la générosité ne sont pas de vains mots.

Les Vietnamiens de Roumanie, une communauté solidaire ảnh 1Les stands de marchandises des commerçants vietnamiens au marché Dragonul Rosu à Bucarest. Photo : CVN

Tous les jours, Pham Thi Lan se lève vers 06h30 et se rend en voiture au marché Dragonul Rosu où elle dispose d’un stand de vêtements. C’est sa source de revenu principale. Installée à Bucarest depuis une vingtaine d’années, cette veuve sexagénaire originaire de la province vietnamienne de Thai Binh (Nord) est très connue au sein de la communauté vietnamienne pour sa générosité et surtout son énergie. Son appartement en banlieue de la capitale roumaine accueille souvent des compatriotes.

Le centre commercial Dragonul Rosu se situe à 10 km du centre de Bucarest. Ce marché de gros est le plus important d’Europe centrale et du Sud-Est. On y trouve surtout des vêtements, des chaussures, des jouets… importés de Chine, de Turquie et du Vietnam. Il fait vivre la plupart des Vietnamiens de la ville.

Dragonul Rosu est ouvert chaque jour de 07h00 à 16h00, du lundi au samedi. «Il y a quelques années, le commerce était florissant mais maintenant, c’est beaucoup plus difficile», déplore Pham Thi Lan.

Les commerçants vietnamiens de Bucarest viennent de différents horizons. Certains furent envoyés dans les années 1980 par le gouvernement vietnamien pour y faire des études, puis ils y restèrent après la chute des régimes communistes d’Europe de l’Est en 1991. Après, ils firent venir leurs proches. Actuellement, la diaspora vietnamienne compte environ 600 personnes, dont des étudiants boursiers du gouvernement vietnamien.

Les enfants, fierté de la disaspora vietnamienne

Si les Vietnamiens de Roumanie ne roulent pas sur l’or, ce n’est pas une raison pour négliger les études de leurs enfants, bien au contraire. Le couple Trân Van Lu et Bach Thi Hà en est un bel exemple.

Les Vietnamiens de Roumanie, une communauté solidaire ảnh 2Trân Van Lu et Bach Thi Hà dans leur stand. Photo : CVN

Lu et Hà furent parmi les premiers Vietnamiens à s’installer à Bucarest après 1991. Leur trois fils ont été parmi les meilleurs élèves de Roumanie. Le premier étudie actuellement aux États-Unis, les 2e et 3e ont fait partie de la sélection nationale de Roumanie aux Olympiades de mathématiques des Balkans, où ils ont remporté l’or.

«J’ai fait mes études universitaires en Roumanie de 1975 à 1981, puis j’ai travaillé à Hanoï pour le ministère vietnamien de la Construction. Lors d’un retour à Bucarest dans les années 1990, j’ai rencontré d’anciens professeurs et amis. L’affection pour ce pays qui m’avait offert des connaissances précieuses, les difficultés de la vie au Vietnam à l’époque et les aides de mes amis m’ont poussé à m’installer à Bucarest. C’était en 1993», raconte Trân Van Lu, originaire de la province de Nghê An (Centre).

«Moi, après une semaine à Bucarest, je voulais regagner immédiatement le Vietnam. J’avais un boulot stable à la Banque d’État. Ici, je me suis sentie seule», ajoute Bach Thi Hà, son épouse. Mais pour l’avenir de ses enfants, le couple s’est efforcé de surmonter toutes les difficultés.

Comme Lu et Hà, Nguyên Ngoc Bao, 56 ans, vit à Bucarest depuis 1993. Son fils aîné, de 22 ans, travaille au Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Son second fils est étudiant à l’Université d’économie de Bucarest.

Cette deuxième génération de Vietnamiens en Roumanie fait non seulement la fierté de leurs parents mais encore de toute la communauté vietnamienne.

Un toit commun pour les Vietnamiens de Roumanie

Fondée dans les années 1990, l’Association des Vietnamiens de Roumanie organise régulièrement des activités lors des grandes fêtes vietnamiennes comme le Têt, la Réunification nationale (30 avril 1975), la Fête nationale (2 septembre 1945)…

«Notre but est de relier toute la diaspora sous un même toit, comme une grande maison familiale où joies et peines sont partagées. Cela nous aide à resserrer la solidarité entre nous et à apaiser notre nostalgie du pays de notre enfance», confie Diên Van Hùng, son président.

Cette association attache aussi de l’importance au maintien de la langue maternelle au sein de la jeune génération née en Roumanie en organisant des classes d’apprentissage du vietnamien. «Parler couramment la langue de leurs parents permettra aux jeunes de ne jamais couper le fil avec leur pays d’origine», indique M. Hùng.

Les activités efficaces de l’association sont appuyées par l’ambassade du Vietnam en Roumanie. Pour la communauté vietnamienne, l’ambassade ressemble aussi à une maison commune dont les portes sont toujours grandes ouvertes. «Nous apprécions beaucoup cette association pour ses efforts de valorisation de la culture nationale et le rôle de pont qu’elle joue entre tous les membres de la communauté», affirme Trân Quang Viêt, ministre conseiller de l’ambassade du Vietnam à Bucarest. – CVN/VNA

Voir plus

Le Premier ministre Pham Minh Chinh (4e à partir de la gauche) donne le coup d’envoi du mouvement «Alphabétisation numérique pour tous». Photo : VNA

L’«alphabétisation numérique pour tous» améliore les compétences numériques de la population

Le mouvement «Alphabétisation numérique pour tous» a pour mission urgente de populariser les connaissances et les compétences numériques à l’échelle nationale, permettant ainsi à tous les citoyens d’accéder aux services et plateformes numériques et de les utiliser efficacement, et de devenir des citoyens numériques contribuant à la transformation numérique du pays.

Mariage collectif de 80 couples, l’un des temps forts de la Fête du Bonheur du Vietnam - Vietnam Happy Fest 2025, à Hanoi. Le déséquilibre démographique se chiffre à 1,3 million de femmes manquantes au Vietnam d’ici 2049. Photo : CTV

Les femmes de moins en moins nombreuses que les hommes à marier d’ici 2049

Depuis 2005, le Vietnam connaît un déséquilibre du rapport de masculinité à la naissance, entraînant un excédent croissant d’hommes en âge de se marier. D’ici 2029, selon le scénario de fécondité moyen, sur 100 hommes en âge de se marier, plus de trois n’auront pas de partenaire potentielle en raison des déséquilibres passés.

Depuis le début de l'année 2025, la province de Dak Lak a enregistré 11 620 mouvements d'entrée et de sortie de navires de pêche, pour un total de près de 11 000 tonnes de produits halieutiques débarqués. Photo : VNA

Dak Lak : la lutte contre la pêche INN axée sur la sensibilisation des pêcheurs

Afin de lutter contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), la province de Dak Lak privilégie la sensibilisation des pêcheurs. Les armateurs et les équipages prennent désormais pleinement conscience que le respect des normes est essentiel pour lever le "carton jaune" de la Commission européenne (CE) et bâtir une industrie halieutique moderne, transparente et durable.

En tant que l’un des célèbres villages artisanaux traditionnels de Hanoi, le village de soie de Van Phuc a une longue histoire, existant depuis plus de 10 siècles. Photo: CTV

Les villages artisanaux s’intègrent à la chaîne de valeur des industries culturelles

Dans la Stratégie de développement des industries culturelles à l’horizon 2030, l’artisanat figure parmi les 12 secteurs piliers. Cette orientation marque une évolution majeure de la vision vietnamienne du développement culturel : passer d’une logique de simple "préservation" à un "développement fondé sur la créativité", en valorisant non seulement les valeurs patrimoniales, mais aussi le potentiel économique du patrimoine.