Situésà 7 km de Viêt Trì, chef-lieu de Phú Tho, et à 80 km de Hanoï, les temples desrois Hùng ont été construits pendant cinq siècles. Les travaux ont commencé au10e siècle, sous la dynastie de Dinh Tiên Hoàng, et ont été achevés au 15e siècle,à l’époque des Lê-postérieur. La porte d’entrée est beaucoup plus récente etdate de 1917, sous le règne du roi Khai Dinh (dynastie des Nguyen). Repérablede loin par sa couleur rouge claire, le bâtiment est couvert par une grandetoiture à quatre pans sur deux niveaux, ornée de motifs de dragons et de lions.Deux bas reliefs de gardiens sont sculptés de chaque côté de la porte.
S’étendantsur 845 hectares au sommet de la montagne Nghia Linh, le complexe comprendquatre temples, une pagode, un mausolée, un musée et beaucoup de petitsmonuments éparpillés dans la nature. Nguyên Mai Huong, une responsable ducomplexe, précise : « Les trois temples sont Ha (intérieur), Trung (centre),Thuong (supérieur) et Giêng (puit). Les dix-huit rois Hùng sont honorés dansles trois premiers temples. Le dernier est dédié aux princesses Tiên Dung etNgoc Hoa, les deux filles du dernier roi Hùng. »
Lavisite commence par le temple Ha qui symbolise la solidarité. Selon la légende,c’est ici qu’Âu Co, la mère de tous les Vietnamiens, donna naissance à centœufs qui devinrent cents fils. C’est également ici que le 18 septembre 1954, leprésident Hô Chi Minh a déclaré aux soldats de la brigade Tiên Phong avant leurarrivée à Hanoï : « Les rois Hùng ont fondé le pays et nous devons le défendreà tout prix ».
Si vousempruntez les marches, vous arrivez au temple Trung, réputé pour la légende desbánh chung et bánh dày, les deux fameux traditionnels gâteaux de riz carré etrond. C’est sous le règne du sixième roiHùng, que contrairement à la tradition, le roi décida de céder son trône augagnant d’un concours culinaire plutôt qu’à son fils aîné. Le prince cadet Lang Liêu inventa la recettede ces deux gâteaux de riz et devint l’héritier.
Letroisième temple, celui de Thuong, se trouve au sommet de la montagne NghiaLinh. Nguyên Thi Mai Huong explique : « Dans ce temple, on rend hommage auxforces célestes et surtout au génie du riz. À l’époque, les rois Hùng aontmonté des tambours de bronze jusqu’au sommet pour procéder à des prières pourune année clémente. Les habitants ont érigé ce temple en gage de reconnaissanceà l’égard des rois. C’est là-où ont lieu les rituels les plus importantspendant la fête des rois Hùng. »
Ami-chemin entre les temples Ha et Trung, vous admirerez également la pagodeThiên Quang, le mausolée du sixième roi, situé en contrebas du temple Thuong,deux temples dédiés à Âu Co sur le mont Ôc et à Lac Long Quân sur la collineSim.
Chaqueannée, le complexe accueille des dizaines de millions de pèlerins, dont huitmillions lors de la seule fête des rois fondateurs. Trân Liêt Oanh, un anciencombattant nonagénaire, en fait partie.
« C’estpeut-être la dernière fois que je fais ce pèlerinage. C’est émouvant à chaquefois. C’est un devoir sacré de revenir à ses origines, de rendre hommage auxancêtres qui ont fondé le premier État vietnamien. Je vois beaucoup de jeunesici qui viennent honorer les rois fondateurs. La tradition vietnamienne seperpétue, j’en suis sûr ! », dit-il.
Reconnupatrimoine culturel immatériel représentatif de l’humanité par l’UNESCO, leculte des rois Hùng est l’occasion pour les Vietnamiens de montrer leurattachement aux origines de leur identité culturelle et morale.-VOV/VNA