Les souvenirs et l’emotion d’un chauffeur de l’armee se rememorant le General Giap hinh anh 1Chaque fois que Nguyên Duy Khoa regarde les photos prises avec le Général Giap, le vétéran est rempli de larmes d'émotion.
Photo : DT/CVN
 
Hanoï (VNA) - La période de 10 ans (entre 1979 et 1989) qu’a passé Nguyên Duy Khoa au service du Général Vo Nguyên Giap est inoubliable pour ce vétéran de 67 ans, originaire de la province de Quang Binh, Centre. À l’occasion du 110e anniversaire de la naissance du Général Vo Nguyên Giap (25 août 1911 - 25 août 2021), Nguyên Duy Khoa se rappelle les souvenirs de son général bien aimé.

En 1978, après avoir été diplômé de l’École de formation en hydraulique agricole, Nguyên Duy Khoa a rejoint l'armée et s'est entraîné dans le Nord. Il a été envoyé pour apprendre le métier de chauffeur dans un centre de formation situé dans la province de Hai Duong (Nord).

En mai 1979, le jeune militaire est affecté au Département de l'administration de l'éducation de l'État-major général, relevant du ministère de la Défense. Deux mois plus tard, on lui confie la tâche d’être le conducteur d’une voiture privée au service de hauts cadres à la maison numéro 30, rue Hoàng Diêu, à Hanoï. En acceptant la tâche, Nguyên Duy Khoa ne savait pas qu'il avait été choisi pour être le chauffeur privé du Général Vo Nguyên Giap.

"Je me souviens encore du premier jour où j'ai été appelé par mon capitaine qui  me confiait alors la tâche de conduire une voiture à la maison du 30, rue Hoàng Diêu. À cette époque, j'étais jeune, je ne savais pas que la maison numéro 30 était la résidence du Général Vo Nguyên Giap. Quand je suis arrivé sur les lieux, je suis devenu nerveux, tout excité d’avoir l'honneur de servir le général", se souvient-il avec émotion.

Le Général qui disait "merci"

"Quelques instants après être arrivé sur place, j'ai été appelé par le général, qui voulait me rencontrer. Quand il a su que j'étais originaire de la province de Quang Binh, le Général a souri en disant : nous sommes du même pays natal , puis il m'a conseillé de faire de mon mieux dans mon travail. Ce qui m’impresssionne le plus, c’est que le général m’a dit de ne pas l'appeler chef, mais de l'appeler comme un grand camarade de l’armée, cela rend la communication et le travail plus facile, avait-il dit. Dès la première rencontre, il m’a donné la sensation que nous étions très proches", confie le vétéran.

En dix années à travailler auprès du général, entre 1979 et 1989, le chauffeur Nguyên Khoa a été considéré par le Général comme un membre de sa famille. Lors de plusieurs Têt (Nouvel an lunaire), en raison de la nature de son travail et de la distance avec son pays natal, Nguyên Duy Khoa est resté avec la famille du Général.

Pour le vétéran Khoa, "être chauffeur au service du Général fut la plus grande chance et le plus grand honneur de ma vie. La période de dix ans à vivre et travailler à côté du Général m'a aidé à tirer de nombreuses leçons précieuses. J’ai appris beaucoup de ses gestes, ses mots simples. Je les garde toujours à l’esprit et les prends comme les leçons sur la façon de traiter les gens. Il disait merci à chaque fois que nous accomplissions une mission".

Se remémorant le voyage à Diên Biên en 1984 pour célébrer le 30e anniversaire de la victoire de Diên Biên Phu, le vétéran raconte : "Lorsque le Général est arrivé à Diên Biên, beaucoup de monde était pressé pour l'accueillir. Dès qu'il fut sur place, les gens se précipitèrent pour le serrer dans leurs bras. J'ai bien vu les sourires et les larmes de joie des gens au contact du Général.  C'est à ce moment-là que j'ai vraiment pris conscience de l’amour que les gens avaient pour notre Général légendaire".

Des souvenirs indélébiles
 
Les souvenirs et l’emotion d’un chauffeur de l’armee se rememorant le General Giap hinh anh 2Le Général Vo Nguyên Giap visita Diên Biên en 1984, à l'occasion du 30e anniversaire de la victoire de Diên Biên Phu.
Photo : Kim Hùng/VNA/CVN

Etant un grand cadre de l'Armée populaire vietnamienne, le Général était bien occupé par de nombreuses affaires nationales, mais prenait toujours le temps de faire attention au traitement que recevait les militaires (nourriture et repos notamment). Avec son entourage, le Général était toujours proche, sans distinction. Le vétéran n'a ainsi jamais vu le Général gronder ou intimider qui que ce soit. Chaque fois que quelqu'un se rendait coupable d’une omission ou d’une négligence, le Général rappelait et instruisait gentiment.

En 1989, pour des raisons familiales - son père était alors âgé et malade et ses enfants étaient encore petits - le soldat Nguyên Duy Khoa demanda au Général la permission de revenir travailler dans son pays natal à Quang Binh. En recevant le consentement du Général, ses émotions étaient mêlées de tristesse et de joie. Il se souvient encore par coeur les instructions du Général ce jour-là.

"Le jour où j'étais sur le point de quitter Hanoï, le Général m'a rencontré et m'a dit de considérer sa maison comme ma deuxième famille. Chaque fois que tu auras l’occasion de te rendre à Hanoi, viens chez nous , a-t-il proposé, sincèrement. Ainsi, à chaque fois que j'ai un voyage d'affaires à Hanoï, je passe un peu de temps pour rendre visite à la famille du Général au 30 Hoàng Diêu", confie le vétéran.

Bien que le Général soit parti depuis quelques années, son souvenir reste indélébile  dans le coeur du vétéran Khoa. Dans le salon de sa petite maison, lui et sa femme consacrent un espace solennel pour conserver des photos et des souvenirs sur le Général Vo Nguyên Giap. Chaque fois qu'il regarde les photos prises avec le Général, le vétéran est rempli de larmes d'émotion. -CVN/VNA