À Hanoi, à l’occasion du Têt lunaire, de plus en plus de ménagères pressées optent pour les produits "home made" et "hand made" achetés tout fait. Des produits fait maison, pour retrouver les saveurs de la cuisine familiale traditionnelle, pleine de saveur.

La boutique Bê Ca, au 64, rue Tô Hiên Thành, arrondissement de Hai Bà Trung, Hanoi, est dirigée par Nguyên Thu Huong, 35 ans. C’est l’adresse de produits alimentaires «home made» (fait à la maison) et «hand made» (fait à la main) la plus courue de la capitale.

Cette boutique propose une liste variée, dominée à l’occasion du Têt lunaire par les plats traditionnels comme poissons à la saumure et aux galangas, viande de bœuf salée au nuoc mam, chè (dessert sucré) de kumquat, compote aux gingembres, banh chung (gâteau de riz gluant farci de viande de porc et de haricots verts poivrés), ciboule de Chine salée, marmelade de haricot… Bê Ca propose également de la soupe de turion de bambou aux pattes de porcs, une spécialité du Têt, mais en quantité très limitée. Bê Ca commence à recevoir les commandes 15 jours avant le Têt. Un repas copieux comprend jusqu’à 20 plats.

Odeur de la cuisine familiale

Mme Huong n’est pas une cuisinière professionnelle. La cuisine est juste sa passion. Elle est employée dans une société de consultation spécialisée dans la communication. Au début, elle faisait des plats pour ses proches, ses amis. Puis, sur conseil de ces derniers, les premiers clients sont venus passer des commandes, à l’approche du Têt. Sa boutique, située au fond d’une impasse, fait seulement 20 m². Elle est toujours bondée à l’approche du Nouvel An lunaire. Chez Bê Ca, les clients peuvent acheter des produits sans additifs alimentaires, ni conservateurs, ni produits de synthèses. Rien que des produits frais et naturels. Elle s’approvisionne en champignons du label Nâm Viêt, cultivés à la ferme de Ngoc Lan, en œufs et thé de la plantation familiale de Thu Trang, en pâté de foie au goût européen de Câm Tu, en chè de toutes sortes du label Huyên Trang...

Les clients de Bê Ca ont l’habitude de s’asseoir à même le plancher pour choisir des produits ou d’ouvrir le réfrigérateur comme chez eux pour découvrir des plats délicieux: pemmican de crevettes, pemmican de champignon, hachis frit de seiches, thé vert… «Je sens l’odeur de la cuisine familiale, pas des produits industriels. C’est pour cette raison que j’achète souvent les produits ici», a confié Vuong Mai Huong, 37 ans, domiciliée dans l’arrondissement Dông Da, Hanoi.

Une tendance à la mode


La qualité des matières premières est le point le plus important, selon Nguyên Thu Huong. La sécurité alimentaire est une condition sine qua non, a-t-elle ajouté. Pour cette raison, c’est elle qui se charge du choix des produits alimentaires. La prestige de la boutique Bê Ca a été reflété par la vente record de 13 kg de pemmican de champignon (l’équivalent de 65 sacs) après deux heures de présentation sur Facebook, de 70 boîtes de nuoc mam nhi (une sorte nuoc mam très spéciale produite une fois l’an) en 15 minutes. «J’ai mobilisé tous les membres de ma famille. Le revenu n’est pas élevé, mais ce qui importe, c’est la joie apporté aux participants : cultivateur, fournisseur, cuisinier, vendeur et clients», a considéré Nguyên Thu Huong. C’est un travail minutieux, a-t-elle ajouté. Par exemple, pour la compote aux kumquats, il faut deux jours au minimum. Rien que la marmite de marmelade d’haricots demande cinq heures.

Une autre adresse favorite, c’est Bepbacha, à l’adresse bepbacha.com sur le Net ou la ruelle 221, rue Tôn Duc Thang, arrondissement de Dông Da, Hanoi. Les prix des produits «home made» et «hand made » sont souvent plus élevés de 20% à 80% par rapport aux produits classiques. Le prix de la qualité et de la sécurité alimentaires.

Parce qu’aujourd’hui l’industrie agroalimentaire nous propose des produits aux compositions inquiétantes ou obscures, et que l’on n’a manifestement plus le temps de préparer des produits fait maison, ces boutiques sont là pour retrouver le goût de la cuisine familiale traditionnelle. -VNA