Dans lepassé, la province d’An Giang abritait un champ de pierres de plusieursmilliers de mètres carrés. Expansion démographique oblige, cette zone setrouve aujourd’hui dans le village de Phu Tây, commune de Phu Thuân,district de Thoai Son.
«Thoai Son s’étend sur une grandesuperficie mais ce n’est qu’ici, au village de Phu Tây, que l’on trouveces gros cailloux», informe Vang Công Trac, un habitant âgé de 45 ans. «Les gens pensent que ces pierres ont été amenées par l’eau, au gréd’anciens cours d’eau ou d’inondations. Ils se trompent ! Ces pierresviennent directement de la terre», s’emporte-t-il, comme envoûté. Et depoursuivre : «Comme vous pouvez le voir, elles sont entassées à certainsendroits et forment un petit monticule. D’autres, esseulées, arborentdiverses formes : carrée, ronde ou plate. Sous le sol, certaines sontvertes et blanches. Cependant, dès qu’on les déterre, le vert disparaîtcomme par enchantement». Pour lui, c’est sûr, le phénomène estsurnaturel.
Des traces de la culture Oc Eo
Une croyance partagée par tous - ou presque - ici. Personne n’ose lestoucher. Surtout depuis que Muoi Thi, l’un des villageois, a tentél’expérience en ramenant quelques pierres chez lui. Sitôt fait, lemalheureux est tombé gravement malade, sans raison apparente. Sesproches, interloqués, ont remis les objets à leur place et, miracle,Muoi Thi s’est rapidement remis sur pied. Depuis lors, les villageoisinterdisent aux plus jeunes tout acte susceptible de «porter offense»aux pierres.
Il y a un peu plus de 70 ans, les villageoisont construit un pagodon dédié à ces dernières. Une attractiontouristique locale aujourd’hui. Chaque année, les 9e, 10e et 11e joursdu 3e mois lunaire, des milliers des personnes affluent pour y pratiquerle culte.
En mars 1985, le Musée d’An Giang, encoordination avec l’Institut des sciences sociales de Hô Chi Minh-Ville,a mené des fouilles à Phu Thuân. Résultat : 331 objets ont été exhumés,dont 317 en or. La plupart des motifs et autres gravures qui yapparaissent sont à l’effigie de l’homme, d’animaux, de plantes, etc. Onpeut aussi y lire d’anciennes écritures.
Selon NguyênHuu Riêng, vice-président du Front de la Patrie de la province d’AnGiang, la zone des pierres, pagodon inclus, fait partie des vestiges dela culture Oc Eo à An Giang. Et si c’était cela en fait, le mystère despierres de Phu Tây ? -CVN/VNA