Les nouveaux accords de libre-échange viendront soutenir le changement de modèle de croissance au Vietnam et le perfectionnement de son économie socialiste de marché. Interview du vice-ministre ministre de l’Industrie et du Commerce, Trân Quôc Khanh.
- À ce jour, le Vietnam a pris part à huit accords de libre-échange (ALE) régionaux. Il semble toutefois qu’ils n’aient pas été profitables à notre économie. Qu’en est-il exactement ?
Fin 2013, le Vietnam était partie à huit ALE : six accords régionaux que sont ASEAN, ASEAN-Chine, ASEAN-République de Corée, ASEAN-Japon, ASEAN-Australie-Nouvelle Zélande, et ASEAN-Inde ; et deux autres bilatéraux, Vietnam-Japon et Vietnam-Chili. Selon les statistiques, à partir de leur entrée en vigueur, les échanges commerciaux ont progressé d’année en année. Ainsi, les échanges entre parties à l’ALE ASEAN-République de Corée ont connu une croissance moyenne annuelle de 29,1% entre 2007 et 2012 contre 14,9% auparavant.
Dans l’ensemble, les ALE ont répondu à ce que l’on en attendait, de manière variable toutefois. Les plus réussis sont les ALE avec le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée, en raison de conditions d’import-export convenant à notre pays. Avec d’autres, notamment ASEAN-Chine et ASEAN-Inde, les résultats sont plus mitigés. Par exemple, ces dernières années, le commerce bilatéral avec la Chine est fortement déficitaire pour notre pays. Mais les causes de ce déficit sont nombreuses, et je pense qu’il nous faut les étudier soigneusement avant de l’imputer à l’ALE.
- Les ALE de nouvelle génération sont désormais une priorité pour notre pays. Quelles sont les attentes ?
Un ALE «classique» porte sur l’import-export de biens, quelques-uns sur certains services et l’investissement, outre des dispositions en matière d’origine des produits et de propriété intellectuelle pour une majorité d’entre eux. Depuis quelques années, de nouveaux ALE sont apparus : leur portée est globale, comprenant de nouveaux domaines comme l’environnement, la circulation de personnels, les entreprises et les achats publics, des dispositions plus complètes en matière d’origine et de propriété intellectuelle.
Les engagements sont plus complets et profonds. Par exemple, sur le plan fiscal, ils comprennent une suppression presque totale de toutes les taxes d’import et d’export de biens neufs ou d’occasion. Autant dire que ce genre d’ALE - en tant qu’accord global et intégré - a une incidence directe sur les institutions des pays qui en sont partie. Négociés convenablement, ils permettront effectivement à notre pays d’accélérer la restructuration et l’amélioration du modèle de croissance de notre économie, c’est-à-dire, en d’autres termes, à l’amélioration de notre économie socialiste de marché.
- Quel est l’avantage majeur des ALE en cours de négociations pour notre commerce extérieur ?
Les ALE auxquels nous sommes partie s’inscrivent majoritairement dans la région de l’Asie de l’Est : ASEAN, Chine, Taïwan (Chine), Hongkong (Chine), Japon et République de Corée, pays qui représentent l’essentiel du montant de notre commerce extérieur, de l’ordre de 60% à 75%. C’est-à-dire que ce dernier est exposé à des risques en cas de crise économique dans la région, ce qui est déjà arrivé au début de la décennie 1990. Ces ALE que nous négocions actuellement ne sont pas seulement de nouvelle génération, ils impliquent des pays qui ne sont pas dans notre région, et non pas des moindres : États-Unis, Union européenne, etc. Cette diversification, et dans les conditions de tels accords, réduira les risques auxquels notre commerce extérieur est soumis aujourd’hui. C’est à l’évidence un avantage majeur.
- Le Vietnam négocie justement le Partenariat trans-pacifique (TPP). Votre analyse sur cet accord particulièrement important ?
Demeurant ce qui précède, le TPP a pour intérêt de rééquilibrer notre commerce extérieur avec la plupart de nos premiers marchés traditionnels, mais aussi de réduire une trop grande dépendance à l’un ou à l’autre. De même, ses dispositions précises en matière d’amélioration de l’environnement d’investissement et de protection des droits de propriété intellectuelle permettront au Vietnam, à terme, d’être encore plus attrayant aux yeux des grands investisseurs étrangers, en sus de l’attrait que représente le régime fiscal de l’import-export. Sur ce plan, plus conventionnel, il donnera un nouvel essor à nos exportations vers de grands marchés traditionnels comme les États-Unis, le Canada et l’Australie sans le spectre d’action anti-dumping ou antisubventions comme actuellement, ou comme le Japon qui supprimera la majeure partie de ses taxes d’importation sur les produits agricoles.
Le TPP, ainsi que l’accord avec l’Union européenne d’ailleurs, est un accord majeur qui permettra de multiplier nos produits d’export et nos exportations, d’améliorer notre compétitivité comme nos capacités concurrentielles à l’international, et de créer de l’emploi dans notre pays. Bref, ils seront un facteur d’un développement plus équilibré de notre économie sur le plan domestique - je le rappelle : restructuration, modèle de croissance et fonctionnement d’une économie socialiste de marché, ainsi que d’une meilleure intégration au niveau régional comme mondial. – CVN/VNA
- À ce jour, le Vietnam a pris part à huit accords de libre-échange (ALE) régionaux. Il semble toutefois qu’ils n’aient pas été profitables à notre économie. Qu’en est-il exactement ?
Fin 2013, le Vietnam était partie à huit ALE : six accords régionaux que sont ASEAN, ASEAN-Chine, ASEAN-République de Corée, ASEAN-Japon, ASEAN-Australie-Nouvelle Zélande, et ASEAN-Inde ; et deux autres bilatéraux, Vietnam-Japon et Vietnam-Chili. Selon les statistiques, à partir de leur entrée en vigueur, les échanges commerciaux ont progressé d’année en année. Ainsi, les échanges entre parties à l’ALE ASEAN-République de Corée ont connu une croissance moyenne annuelle de 29,1% entre 2007 et 2012 contre 14,9% auparavant.
Dans l’ensemble, les ALE ont répondu à ce que l’on en attendait, de manière variable toutefois. Les plus réussis sont les ALE avec le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée, en raison de conditions d’import-export convenant à notre pays. Avec d’autres, notamment ASEAN-Chine et ASEAN-Inde, les résultats sont plus mitigés. Par exemple, ces dernières années, le commerce bilatéral avec la Chine est fortement déficitaire pour notre pays. Mais les causes de ce déficit sont nombreuses, et je pense qu’il nous faut les étudier soigneusement avant de l’imputer à l’ALE.
- Les ALE de nouvelle génération sont désormais une priorité pour notre pays. Quelles sont les attentes ?
Un ALE «classique» porte sur l’import-export de biens, quelques-uns sur certains services et l’investissement, outre des dispositions en matière d’origine des produits et de propriété intellectuelle pour une majorité d’entre eux. Depuis quelques années, de nouveaux ALE sont apparus : leur portée est globale, comprenant de nouveaux domaines comme l’environnement, la circulation de personnels, les entreprises et les achats publics, des dispositions plus complètes en matière d’origine et de propriété intellectuelle.
Les engagements sont plus complets et profonds. Par exemple, sur le plan fiscal, ils comprennent une suppression presque totale de toutes les taxes d’import et d’export de biens neufs ou d’occasion. Autant dire que ce genre d’ALE - en tant qu’accord global et intégré - a une incidence directe sur les institutions des pays qui en sont partie. Négociés convenablement, ils permettront effectivement à notre pays d’accélérer la restructuration et l’amélioration du modèle de croissance de notre économie, c’est-à-dire, en d’autres termes, à l’amélioration de notre économie socialiste de marché.
- Quel est l’avantage majeur des ALE en cours de négociations pour notre commerce extérieur ?
Les ALE auxquels nous sommes partie s’inscrivent majoritairement dans la région de l’Asie de l’Est : ASEAN, Chine, Taïwan (Chine), Hongkong (Chine), Japon et République de Corée, pays qui représentent l’essentiel du montant de notre commerce extérieur, de l’ordre de 60% à 75%. C’est-à-dire que ce dernier est exposé à des risques en cas de crise économique dans la région, ce qui est déjà arrivé au début de la décennie 1990. Ces ALE que nous négocions actuellement ne sont pas seulement de nouvelle génération, ils impliquent des pays qui ne sont pas dans notre région, et non pas des moindres : États-Unis, Union européenne, etc. Cette diversification, et dans les conditions de tels accords, réduira les risques auxquels notre commerce extérieur est soumis aujourd’hui. C’est à l’évidence un avantage majeur.
- Le Vietnam négocie justement le Partenariat trans-pacifique (TPP). Votre analyse sur cet accord particulièrement important ?
Demeurant ce qui précède, le TPP a pour intérêt de rééquilibrer notre commerce extérieur avec la plupart de nos premiers marchés traditionnels, mais aussi de réduire une trop grande dépendance à l’un ou à l’autre. De même, ses dispositions précises en matière d’amélioration de l’environnement d’investissement et de protection des droits de propriété intellectuelle permettront au Vietnam, à terme, d’être encore plus attrayant aux yeux des grands investisseurs étrangers, en sus de l’attrait que représente le régime fiscal de l’import-export. Sur ce plan, plus conventionnel, il donnera un nouvel essor à nos exportations vers de grands marchés traditionnels comme les États-Unis, le Canada et l’Australie sans le spectre d’action anti-dumping ou antisubventions comme actuellement, ou comme le Japon qui supprimera la majeure partie de ses taxes d’importation sur les produits agricoles.
Le TPP, ainsi que l’accord avec l’Union européenne d’ailleurs, est un accord majeur qui permettra de multiplier nos produits d’export et nos exportations, d’améliorer notre compétitivité comme nos capacités concurrentielles à l’international, et de créer de l’emploi dans notre pays. Bref, ils seront un facteur d’un développement plus équilibré de notre économie sur le plan domestique - je le rappelle : restructuration, modèle de croissance et fonctionnement d’une économie socialiste de marché, ainsi que d’une meilleure intégration au niveau régional comme mondial. – CVN/VNA