Hanoi - Alors que les activités touristiques étaient l’arrêt et que de nombreuses entreprises ont fait faillite, un grand nombre de guides touristiques ont fini par perdre leur emploi. Ils devaient faire d’autres travaux pour gagner leur vie.
À la mi-mars, Thanh Trung s’est encore rendu en Inde et a présenté à une équipe d’une société la croyance en les déesses-mères des Trois Mondes à travers le pays. L’équipe est venue en Inde pour assister à un événement sur la musique sacrée.
Cependant, les choses ont basculé après le voyage. Le secteur du tourisme du Vietnam et du monde se fige dans un effet domino.
Comme la société de Thanh Trung a dû fermer, sa nouvelle journée ne commence pas par mettre son sac à dos familier pour se rendre dans un nouvel endroit comme d’habitude, mais par les pleurs de son fils de trois mois. Changer les couches, préparer le lait, s’occuper de son fils et faire la lessive, entre autres, sont devenus le travail quotidien du guide de 36 ans face au Covid-19.
Le cas de Thanh Trung n’est pas isolé. Des dizaines de milliers d’autres guides touristiques à travers le pays se trouvaient dans le pétrin.
Se serrer la ceinture et passer plus de temps en famille
En février, bien que la situation inquiétait en Chine, Thanh Trung a encore affiché des photos qu’il avait prises en emmenant des vacanciers à l’étranger.
Le 15 mars, il s’est fait photographier sur fond du Taj Hotel & Convention Center à Panjim, dans l’État indien de Goa.
«Au revoir Goa avec de merveilleux souvenirs de routes côtières venteuses et ensoleillées, d’anciens temples et de forteresses de grandes victoires. Les maisons colorées et les plats appétissants me manqueront énormément», a-t-il écrit.
Il a ajouté que le voyage contribuait à populariser le du culte des déesses-mères au Vietnam auprès d’amis internationaux et a permis de chanter des chansons vietnamiennes dans une terre aussi sacrée.
Le voyage s’est déroulé du 10 au 18 mars et Thanh Trung a été chargé d’emmener sept membres de l’équipe (15 autres ont annulé le voyage à cause du Covid-19) en Inde pour faire du tourisme et se joindre à un événement sur la musique sacrée dans lequel ils ont joué le "châu van"(musique spirituelle) dans l’adoration de la déesse-mère.
Juste après une période aussi joyeuse, lui et ses collègues ont dû rester chez eux car tous les voyages en République de Corée, en Inde et en Europe ont été temporairement suspendus.
Même si l’entreprise fournissait un salaire mensuel, les collègues de Thanh Trung sont tous passés à la vente en ligne. Certains offraient des spécialités et d’autres vendaient des importations car les compagnies aériennes transportaient encore des marchandises.
Pour sa part, bien qu’il soit sans emploi, Thanh Trung a dû payer des intérêts à la banque. Il espérait que la maladie serait maîtrisée d’ici l’été afin que la vie revienne à la normale et que les guides touristiques comme lui puissent continuer leur travail.
Le son d’un bébé qui pleure pouvait parfois être entendu lors de l’entretien téléphonique avec Thanh Trung. Il a dit que maintenant il s’est serré la ceinture et «a fait de l’exercice» régulièrement en prenant soin de son bébé. Il pouvait désormais passer davantage de temps avec sa famille.
Quand les guides touristiques changent de travail
Tran Tuan, un habitant de Hanoi âgé de 29 ans, n’a pas été aussi chanceux que Thanh Trung. Il faisait partie des 80% du personnel de l’entreprise qui ont été licenciés en raison de pertes de revenus depuis le début de l’année. Les autres devaient travailler à tour de rôle pour recevoir un salaire de base.
«Avant les vacances du Têt (Nouvel An lunaire), nous avons placé l’espoir sur d’autres marchés touristiques tels que la République de Corée, le Japon et l’Europe. Cependant, l’épidémie était partout dans le monde et a déclenché la fermeture des routes aériennes internationales. Les voyages ont été annulés et les guides ont perdu leur emploi», a-t-il fait savoir.
Poussant un soupir, il a déclaré que ses collègues étaient devenus les chauffeurs de Grab, service permettant de réserver un moto-taxi, et vendaient de la cuisine artisanale en ligne. Même le chef de son entreprise devait être un vendeur de suppléments vitaminiques pour joindre les deux bouts.
«Je n’ai jamais imaginé une telle période pendant laquelle le secteur du tourisme a des difficultés comme ça», a-t-il déclaré.
Le directeur d’une agence de voyages à Hanoi a déclaré que les voyages de la société à l’étranger et au pays avaient été annulés jusqu’en septembre et juillet, respectivement.
Cependant, les travailleurs de ce secteur ont déclaré qu’ils reprendraient leur travail une fois la crise du coronavirus maîtrisée et ont exprimé leur conviction qu’«après la pluie, le beau temps». – VietnamPlus