Privilégiant d’abord leurs valeurs, valorisant la production des paysans, les coopératives ont démontré l’efficience de modèle économique qu’elles constituent, lequel continue de prospérer même dans la conjoncture actuelle difficile.

L’ONU a fait de 2012 l’Année internationale des coopératives par une résolution du 18 décembre 2009, avec pour thème «Les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur». Elle reconnaît que ce modèle est un facteur majeur du développement socioéconomique et invite gouvernements, institutions internationales, coopératives et autres intervenants à soutenir le développement et la croissance de celles-ci dans le monde entier.

Le Vietnam s’efforcera de coopérer avec l’Alliance coopérative internationale (ACI) comme avec d’autres pays afin d’améliorer l’efficience des coopératives, a affirmé le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural Nguyên Dang Khoa. Et d’insister sur les opportunités, les défis et les mesures de développement de ce modèle économique.

Concernant la place des coopératives agricoles au Vietnam, il a souligné leur apport à l’agriculture nationale, et notamment leur participation à la croissance des exportations de nombreux produits tels que riz, café, caoutchouc, noix de cajou..., mais aussi sur le plan social avec l’amélioration du niveau de vie de la population rurale et un recul du taux de pauvreté à 14,2%, a indiqué Nguyên Dang Khoa.

Le renforcement du secteur coopératif, en complémentarité de ceux de l’entreprise familiale et de la grande entreprise, est un important enjeu car il permet d’améliorer l’accès au marché de ses acteurs. Pour cela, les coopératives doivent développer leur production, améliorer leur rentabilité, créer davantage d’emplois, continuer de coopérer avec les ministères, services et localités dans la formation de cadres, ainsi que proposer au Parti comme à l’État de meilleures politiques de soutien en leur faveur.

En plus de 60 années d’existence au Vietnam, le mouvement coopératif a connu de grandes évolutions. La transition à une économie de marché dans le cadre d’une intégration à l’économie mondiale, avec notamment l’entrée du Vietnam à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), représente un véritable enjeu comme un réel défi auxquels les coopératives doivent répondre. Si, certes, il bénéficie de préoccupations particulières du Parti et de l’État qui ont défini des politiques et mesures de soutien de son développement, il n’est pas encore parvenu à faire valoir pleinement son rôle comme à remplir complètement ses missions.

Actuellement, la coopérative est perçue de deux façons opposées, une entreprise d’abord, ainsi qu’une organisation sociale, donc en relation avec l’État en tant que telle. Fin 2011, le pays recensait 19.500 coopératives, soit 610 de plus qu’en 2010, ainsi que 13 millions de coopérateurs. Les plus nombreuses sont les coopératives agricoles au sens large, dont sylviculture, aquaculture et saliculture : 9.246. Les 1.325 coopératives de commerce ont réalisé d’énormes efforts pour renouveler leur organisation et leurs activités.

Les coopératives ont en particulier eu un rôle très important dans les campagnes «Le Vietnamien consomme vietnamien» et de stabilisation des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Par ailleurs, le pays possède 1.074 caisses d’épargnes populaires qui, fin septembre 2011, ont mobilisé 31.954 milliards de dôngs et présente un taux de créances douteuses de seulement 0,54%.

Un des 19 plus importants critères du Programme national d’édification de la nouvelle campagne, c’est la création de coopératives de production marchande. C’est en effet un facteur clé pour aider les régions montagneuses et insulaires à sortir de la pauvreté. Celles-ci sont appelées à devenir des régions spécialisées dans la culture de plantes industrielles, un modèle qui a déjà fait ses preuves dans le delta du Mékong qui est arrivé à contrôler les crues tout en profitant des alluvions fertilisants. – AVI