Hanoi (VNA) - Selon l’objectif fixé en 2011 par le secteur aquacole, le Vietnam devra dégager 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export concernant les produits aquatiques en 2020. Pour ce faire, le pays doit déjà importer un million de tonnes de matières premières pour satisfaire sa production aquacole (alevins, larves, etc.), le Vietnam n’étant plus autosuffisant pour s’approvisionner.
Le Vietnam a importé en 2015 une centaine de tonnes de matières premières aquatiques de l’étranger pour la production aquacole et pour des compléments de commandes au service des réexportations, selon la Douane du Vietnam. Mais les prix des produits exportés ayant fortement chuté, l’Association des exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP) s’inquiète pour la santé des entreprises du secteur. Les principaux marchés d’exportation des produits aquatiques du Vietnam sont l’Inde, Taïwan (Chine), la Norvège, le Japon, la République de Corée, la Chine, la Russie, le Chili, l’Indonésie et l’Angleterre, notamment pour le thon, les crabes, les crevettes et les crustacés.
Depuis 2010 en effet, le montant d’importation de ces matières premières ne cesse d’augmenter, passant de 3,25 millions de dollars à cette époque-là à 1,06 milliard de dollars. Et les importations de matières premières destinées à la production représentent depuis cinq ans entre 7% et 14% de la valeur à l’exportation.
Pénurie de matières premières
Selon un rapport de la VASEP, les entreprises domestiques spécialisées dans la production de produits aquatiques manquent en moyenne de 30-40% de matières premières nécessaires à la transformation pour la réexportation.
Depuis le début de l’année, nombre d’entreprises de la province de Kiên Giang (Sud) n’arrivent pas à s’approvisionner, les pêcheurs peinant à leur livrer des quantités suffisantes.
«Les matières premières destinées à la transformation ont chuté de 50% en volume, et avec la forte concurrence qui règne entre les entreprises, nous subissons des pertes», a affirmé Huynh Châu Sang, directeur de la société par actions de transformation et d’exportation des produits aquatiques Ngô Quyên.
C’est également le cas pour la Sarl AOKI. Selon Phu Thanh Nha, son directeur général adjoint, la surpêche fait que les ressources halieutiques sont épuisées. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, la pénurie de matières premières sera encore plus sévère. En attendant, aucune autre alternative que celle de l’importation ne s’offre aux entreprises aquacoles.
Mme Lê Hang, directrice adjointe du Centre des informations de l’Association des exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP.PRO), préfère voir le bon côté des choses : «L’augmentation des importations de matières premières permet de créer plus d’emplois pour les Vietnamiens vivant à la campagne. Il est évident que les importations constituent également un objectif d’augmentation des réexportations. De plus, ces importations permettront de résoudre la question de l’offre et de la demande au bénéfice des entreprises».
Par conséquent, elle a demandé au ministère de l’Agriculture et du Développement rural de promulguer un mécanisme d’évaluation et de classification favorable pour les entreprises en question, notamment en ce qui concerne la traçabilité de produits aquatiques importés. -CVN/VNA