Les accords de libre-échange etles accords de commerce sont l’occasion pour le Vietnam d’accéder à degrands marchés dans d’excellentes conditions. Ils entraîneront notammentune plus grande compétitivité, et donc l’investissement au Vietnam.
Le point le plus remarquable de 2014 dansl’intégration du Vietnam au monde a été l’accélération desnégociations de plusieurs accords de libre-échange (ALE), six pour êtreprécis. Les négociations de trois d’entre eux sont achevées pourl’essentiel : les accords avec l’Union douanièreRussie-Biélorussie-Kazakhstan (VCUFTA), l’Union européenne (EVFTA), etla République de Corée (VKFTA).
Ces accords, denouvelle génération, portent sur divers domaines dont le commerce desbiens, l’origine des produits, le commerce des services,l’investissement, la propriété intellectuelle, les mesuresphytosanitaires, les barrières techniques au commerce, la concurrence,le développement durable, et des questions institutionnelles etjuridiques. «Ils continueront d’être perfectionnés sur le plan techniqueet les procédures nécessaires seront parachevées afin d’être signésdans le courant de ce premier semestre», a déclaré le vice-ministre del’Industrie et du Commerce, Trân Quôc Khanh.
Un meilleur accès au marché vietnamien
S’agissant du VKFTA, la République de Corée et le Vietnam l’ontparaphé fin mars 2015 en vue de promouvoir le commerce bilatéral grâce àla suppression des barrières tarifaires et non tarifaires.
Selon les prévisions, son entrée en vigueur est prévue en fin d’année envue de porter les échanges à 70 milliards de dollars d’ici à 2020, soittrois fois plus qu’actuellement.
Cet accord offriraaux PME sud-coréennes un meilleur accès au marché vietnamien, notammentdans les secteurs du textile et de l’habillement, les pièces détachéesautomobiles, les cosmétiques et l’électronique. Cependant, il neconcerne pas le riz, un produit «assez sensible» pour la République deCorée.
Le VKFTA couvre, entre autres, le commercedes biens et des services, l’investissement, la propriétéintellectuelle, la sécurité alimentaire et la quarantaine vétérinaire etphytosanitaire, l’e-commerce, la concurrence, la coopérationéconomique.
La partie sud-coréenne accordera auVietnam des privilèges douaniers, favorisera l’exportation de produitsvietnamiens majeurs dont les produits agricoles, aquatiques et dutextile et de l’habillement. Elle s’engage à promouvoir la coopérationéconomique et à accorder des assistances techniques dans plusieursdomaines.
À noter que c’est la première fois que laRépublique de Corée ouvre son marché pour l’ail, le gingembre, le mielet la crevette du Vietnam. Quant au Vietnam, il accordera des privilègesà la partie sud-coréenne pour ses produits industriels, notamment lesmatériaux et matières premières des secteurs du textile et de laplasturgie, le matériel électronique, et les câbles électriques.Concernant les lignes tarifaires, la République de Corée a libéralisé95,43 % des produits, et le Vietnam, 89,75%.
LeVCUFTA porte sur le commerce des biens et des services, les règlesd’origine, l’investissement, la propriété intellectuelle, les mesuresphytosanitaires, les barrières techniques au commerce, etc. L’Uniondouanière a décidé de faciliter les exportations vietnamiennes deproduits agricoles et aquatiques, du textile et de l’habillement, dechaussures et de bois. Le Vietnam lui ouvrira son marché pour certainsproduits industriels et de l’élevage, les machines et les véhicules. Lesautres engagements portent sur les services, l’investissement, lapropriété intellectuelle, le traitement des différends, etc., sur labase des règles de l’Organisation mondiale du commerce afin d’assurerl’équilibre des intérêts. Ils sont conformes aux lois vietnamiennes dansles secteurs concernés et n’affectent pas les autres négociationsauxquelles le Vietnam participe.
Un marché de 170 millions de consommateurs
L’Union douanière Russie - Biélorussie - Kazakhstan est un marchétraditionnel pour les produits vietnamiens de 170 millions deconsommateurs. Ses atouts et potentiels sont considérables, etl’investissement vietnamien y a augmenté ces derniers temps. Ce sera lepremier accord de libre-échange que l’Union douanière signe avec unpays. Il contribuera au développement de la coopération comme derelations économiques mutuellement avantageuses. Sa signatureinterviendra cette année après le règlement de quelques pointstechniques et l’accomplissement de toutes les formalités nécessaires.
Selon le vice-ministre vietnamien Trân Quôc Khanh, cetaccord est complet et permettra aux parties de développer leursrelations, mais aussi celles de l’Union douanière avec l’ASEAN. Lecommerce bilatéral est estimé devoir augmenter annuellement de 18% à 20%en moyenne pour s’établir vers 10 à 12 milliards de dollars en 2020,contre environ 4 milliards de dollars en 2014.
Concernant l’EVFTA, les parties ont officiellement engagé sesnégociations en juin 2012 à Bruxelles, en Belgique. À ce jour, lespoints importants en matière de douane, de libéralisation du commerce -notamment de barrières techniques, de règlement des litiges et decoopération ont été convenus. Les deux parties se consacrent auxquelques questions clef pour achever officiellement les négociations. LeVietnam est l’un des pays les plus développés de l’ASEAN et un bonexemple d’économie ouverte. Aussi l’UE donne-t-elle une priorité à lapromotion des relations de commerce avec ce pays, notamment en convenantd’un accord de libre-échange qui s’avère être un acte très ambitieux etcomplet sur les biens, les services, l’investissement et les achatspublics.
En dehors des perspectives d’accélérationde la croissance et de nouveaux emplois au Vietnam comme dans l’UE,l’EVFTA contribuera à renforcer davantage les relations bilatérales dansle commerce et l’investissement tout en offrant de nombreusesopportunités d’affaires. Les économies de l’UE et du Vietnam pourrontêtre dopées à condition que les parties mènent une coopérationeffective.
L’UE exporte au Vietnam, pourl’essentiel, des produits de hautes technologies tels que machines,équipements électriques, avions, automobiles et produitspharmaceutiques. À l’inverse, elle importe du Vietnam sandales etchaussures, textile-habillement, café, riz, produits aquatiques, bois etses dérivés. Point notable, une fois cet accord en vigueur, le Vietnamdevra développer des ressources humaines qualifiées, protéger et gérerla biodiversité, la sylviculture et les produits halieutiques, ainsi quese prémunir du changement climatique. – VNA