
Par une belle matinée ensoleillée, nous sommes allés à l’Institut bouddhique vietnamien à Hanoi. La route bétonnée y menant est sinueuse, ombragée par des arbres majestueux qui résonnent du chant mélodieux des oiseaux. Vu de loin, cet établissement ressemble à un grand lotus sur le mont Vê Linh, où se trouvent la pagode Non Nuoc - l’une des plus vieilles du Vietnam, construite il y a plus de 1.000 ans - et le temple Soc qui rend hommage au saint Giong (Thanh Giong), l’un des quatre Immortels du Vietnam.
Le plus grand institut bouddhique du Nord
L’Institut bouddhique vietnamien à Hanoi, qui se cache derrière de nombreux banians et pins, est le premier du système de l’éducation et de la formation bouddhique de l’Église bouddhique du Vietnam. Ici, la chaleur est moins oppressante. Le silence est total. Dans l’amphithéâtre, une cinquantaine de bonzes-étudiants, en costume brun sombre, suivent un cours sur l’histoire du bouddhisme, animé par le bonze supérieur Thich Minh Tin, chef du Comité de l’éducation bouddhique de Hanoi, relevant de l’Église bouddhique du Vietnam. Sa voix chaude est pleine de bonté.
Au deuxième étage, c’est une autre classe universitaire, réservée celle-là aux bonzesses. Le cours du jour porte sur la philosophie.
Le bonze supérieur Thich Minh Quang, directeur adjoint de l’Institut bouddhique vietnamien à Hanoi, nous accueille avec des sourires amicaux. "Notre établissement est le plus grand dans le Nord du pays. Il a été créé en 1981 pour répondre aux besoins de servir le Dharma et la nation de l’Église bouddhique du Vietnam à tous les échelons. Les premiers temps, le siège de l’institut était installé à la pagode Quan Su, avec seulement deux salles de classe. Grâce au soutien du gouvernement et du Comité populaire de Hanoi, notre établissement a vu le jour en 2006 sur plus de 10 ha dans la montagne Vê Linh, district de Soc Son. Depuis, il a formé plus de 2.000 bonzes et bonzesses", dévoile-t-il.
Selon lui, l’année 2018 a marqué un tournant dans l’histoire du développement de l’éducation bouddhique nationale avec notamment la mise en œuvre d’une formation postuniversitaire par des Instituts bouddhiques vietnamiens dont celui de Hanoi. "Le fait que le Parti, le gouvernement et l’Église bouddhique du Vietnam nous aient autorisé à dispenser cette formation prouve leur confiance sur la qualité de l’éducation de notre institut. Désormais, nous avons un système complet en éducation bouddhique, de la formation secondaire à universitaire et maintenant post-universitaire", se réjouit le bonze supérieur Thich Minh Quang.
Nouveau souffle chez les bonzes
Comme leurs camarades, pour entrer à l’Institut bouddhique à Hanoi, Thich Giac Hop et Thich Nu An Dinh ont passé un examen comportant trois matières: bouddhisme élémentaire, littérature historique du bouddhisme et langue étrangère (les candidats peuvent choisir l’une de ces trois langues: anglais, chinois et le han cô - écriture en idéogrammes chinois et sino-vietnamiens d’autrefois, Ndlr). Les bonzes-étudiants et bonzesses-étudiantes ont deux cours par jour, rythmés par les sons de cloche, et sont hébergés au sein du domaine. Afin de dynamiser le programme d’études, l’institut a invité des professeurs d’autres universités pour animer certains cours.
Ces dernières années, le gouvernement a accordé une attention particulière à la formation des bonzes et bonzesses de "haut niveau", en donnant le feu vert à l’ouverture d’écoles pour dignitaires. L’effectif d’étudiants y est croissant. Parallèlement aux quatre instituts bouddhiques de Hanoi, Huê (Centre), Hô Chi Minh-Ville et Cân Tho (Sud), le système éducatif secondaire et supérieur s’est de plus en plus perfectionné. Actuellement, le pays compte une quarantaine d’écoles secondaires et supérieures, avec des milliers de bonzes et bonzesses. Les diplômés de ces établissements ont apporté leurs concours à diverses commissions et branches ainsi qu’au sein du conseil d’administration bouddhique des provinces et villes. En outre, ils assument parfaitement leurs responsabilités civiques vis-à-vis de la Patrie. – CVN/VNA