Profitant des opportunités ouvertes par les accords de libre-échange (ALE) en vigueur, les entreprises exportatrices sont parfaitement en mesure d’atteindre une croissance de 13% cette année.

Selon les spécialistes, ce sont les produits agricoles lato sensu qui ont les plus belles perspectives et ce sur le long terme. D’après le ministère de l’Industrie et du Commerce, le chiffre d’affaires que ce groupe de marchandises pourrait dégager en 2012 est de l’ordre de 20,2 milliards de dollars, soit une croissance de 2,6% sur un an et une participation de 18,6% au montant des exportations nationales.

Toutefois, la valeur ajoutée de ces produits demeure encore faible, de sorte que les entreprises de ce secteur doivent s’attacher à améliorer la qualité de leurs produits pour une meilleure croissance de leur chiffre d’affaires à l’exportation. Par segments, le riz dégagera 3,5 milliards de dollars pour un recul de 3,9% sur un an, et le café, 2,6 milliards de dollars, pour une progression de 5,2%.

Les spécialistes prévoient des difficultés pour les produits aquatiques en raison de l’application par nombre de pays importateurs de nouvelles barrières techniques, et de normes vétérinaires plus rigoureuses. Ainsi, le chiffre d’affaires de ceux-ci ne devrait être que de 6,7 milliards de dollars en 2012, ce qui correspond néanmoins à une croissance annuelle de 9,7%.

Les ressources naturelles appor-teraient environ 12 milliards de dollars pour une progression de 10,5% sur 2011. Le pays s’efforce ici aussi de diminuer les produits bruts et d’augmenter ceux transformés afin d’améliorer leurs résultats. En ce qui concerne l’industrie de transformation agroalimentaire, selon les esti-mations, ce secteur devrait réaliser 67,5 milliards de dollars pour une croissance de 17,9% et une participation de 62,2% aux exportations nationales.

Par ailleurs, selon les estimations du ministère de l’Industrie et du Commerce, la croissance attendue de 19% des articles du textile-habillement permettrait de réaliser 16,5 milliards de dollars, faisant de ceux-ci le premier des exportations majeures du Vietnam.

Les chaussures et sandales visent une croissance de 11,9% pour 7,3 milliards de dollars. Une forte hausse de 40-50% est attendue pour les sacs en cuir, a estimé le président de l’Association des producteurs des chaussures et des produits en cuir du Vietnam, Nguyên Duc Thuân.

Enfin, un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars est prévu pour les téléphones portables, et de 5 milliards de dollars pour l’électronique et les accessoires d’ordinateurs.

Les ALE, terres promises aux entreprises

Le Vietnam a signé neuf accords de libre-échange (ALE) avec des pays de la région et de l’ASEAN, lesquels confèrent de larges possibilités aux exportateurs vietnamiens, a déclaré Phan Van Chinh, directeur du Département de l’import-export (ministère de l’Industrie et du Commerce).

Ainsi, en 2012, plus de 90 groupes fiscaux de produits de toutes catégories seront exemptés ou taxé à un taux maximum de 5%. Une situation d’autant plus intéressantes que les neuf ALE précités sont de grands marchés pour le Vietnam, ceux-ci important chaque année pour près de 3.300 milliards de dollars, soit 25% des importations dans le monde. L’an dernier, ils ont importé pour 44 milliards de dollars de marchandises vietnamiennes.

Le chiffre d’affaires à l’exportation du pays a atteint près de 63 milliards de dollars en 2008, soit le double de celui de 2005, et a continué d’augmenter pour atteindre plus de 70,8 milliards de dollars en 2010. Les ALE ont également contribué à améliorer de façon spectaculaire les relations de coopération économique entre le Vietnam et ces partenaires.

Les effets de l’accord de commerce bilatéral Vietnam-États-Unis - dont la portée est moindre qu’un ALE - sur les relations économiques entre les deux pays en sont un exemple. Leurs échanges qui n’étaient que de 450 millions de dollars en 1995 sont passés à plus de 18 milliards en 2010. Les exportations aux États-Unis de 2009 ont atteint plus de 12 milliards de dollars, soit dix fois plus qu’en 2002, année où cet accord est entré en vigueur. Les États-Unis sont désormais l’un des premiers marchés du Vietnam, ainsi que l’un des plus importants investisseurs du pays.

Vient ensuite l’ASEAN, région avec laquelle le chiffre d’affaires à l’exportation a connu une augmentation notable en atteignant 11 milliards de dollars en 2010, soit une croissance annuelle de 19%. Raison : exonérations et réductions fiscales à 5% sur la quasi-totalité des produits d’exportation du Vietnam par l’application de l’accord de libre-échange ASEAN-Chine depuis début 2010.

De même, les engagements préférentiels figurant dans l’accord de partenariat économique Vietnam-Japon, entré en vigueur en octobre 2009, ont permis au secteur du textile-habillement de réaliser pour la première fois un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars avec ce pays, ce qui représente une croissance annuelle de 20%. - AVI