Hanoi (VNA) – Parallèlement au développement économique, le Vietnam attache toujours une attention particulière à la réduction de la pauvreté. Malgré les difficultés, le pays a obtenu des résultats remarquables, même faisant figure d’exemple dans le monde.
Hô Khua, président de l’Association des agriculteurs de la commune de Thanh, district de Huong Hoa, dans la province de Quang Tri (Centre), cultive quelque 500 bananiers sur son terrain.
Changer de méthodes de culture
“Le bananier est un modèle efficace d’éradication de la faim et de réduction de la pauvreté. 800 ménages de la commune en cultivent”, partage M. Khua. À cause du Covid-19, l’exportation de certains produits a été suspendue. Ces deux dernières années, ma famille a quand même gagné des centaines de millions de dôngs chaque année grâce aux bananiers”, ajoute-t-il.
Hormis les bananiers, sa famille est la première à cultiver des hévéas conformément à la politique du district. Son terrain de 2 ha commence à donner du latex. Récemment, il a aussi cultivé 2.500 m² de Cà gai leo (Solanum procumbens), une plante médicinale qui pourrait encore améliorer les revenus de sa famille. Sa ferme est en train de devenir un exemple pour les minorités ethniques de la région qui peuvent s’inspirer de ses expériences.
En dehors de Quang Tri, la pauvreté a aussi reculé dans les régions montagneuses frontalières du Nord.
Dans la province de Son La, grâce au programme de réduction de la pauvreté, la commune de Phiêng Khoai est devenue le “royaume de la prune”.
Trang Lao Khai, chef du village de Lao Kho 1, commune de Phiêng Khoai, district de Yên Châu, déclare que la vie des agriculteurs s’est nettement améliorée après avoir commencé la culture des pruniers. La commune compte même déjà des milliardaires (en dông) !
Malgré ces grandes réussites, il reste encore du chemin pour éradiquer complètement la pauvreté au Vietnam.
L’écart entre riches et pauvres se creuse dans certaines régions. Le taux de pauvreté reste élevé dans de nombreux endroits et les minorités ethniques sont particulièrement touchées. Un rapport national montre que plusieurs mécanismes et politiques spécifiques aux zones pauvres, et aux zones peuplées de minorités ethniques, n’ont pas été mis en œuvre efficacement.
Efforts du gouvernement
Ces dernières années, malgré de nombreuses catastrophes naturelles et la pandémie de Covid-19, le gouvernement a doublé les investissements pour la réduction de la pauvreté par rapport aux années précédentes.
Les investissements pour la réduction de la pauvreté représentent 2% du budget de l’État, le taux le plus élevé parmi les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Le Vietnam a rapidement atteint les objectifs du Millénaire pour le développement fixés par des Nations unies sur l’éradication de la faim et la réduction de la pauvreté, et est considéré comme un exemple par la communauté internationale.
Les données du ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales montrent que le taux de pauvreté a considérablement diminué, de 58,1% en 1993 à 2,23% en 2021.
Alors que la pandémie de Covid-19 a fortement affecté l’emploi et affaibli la sécurité sociale, le risque de tomber dans la pauvreté s’est accru. Le gouvernement a alors pris de nombreuses mesures pour maintenir la sécurité sociale, notamment une politique visant à soutenir directement 13 millions de personnes défavorisées touchées par la pandémie.
Le 10 octobre 2021, le gouvernement a publié la Résolution N°128 relative à une adaptation sûre et flexible et à un contrôle efficace de la pandémie de Covid-19. La résolution est censée réduire les risques de perturbation de la chaîne d’approvisionnement de main-d’œuvre.
Les localités ont dépensé un budget total de 83,7 billions de dôngs (3,4 milliards de dollars) pour soutenir 50,8 millions d’ouvriers et d’autres personnes touchées par la pandémie dans le pays.
De plus, au début de cette année, le Premier ministre Pham Minh Chinh a approuvé le programme national cible pour la réduction durable de la pauvreté pour la période 2021-2025. Le programme se concentre sur l’identification des causes de la pauvreté pour résoudre le problème en profondeur.
Le capital total du programme est estimé à au moins 75.000 milliards de dôngs (3 milliards de dollars), dont 48.000 milliards (1,95 milliard de dollars) du budget central, plus de 12,6.000 milliards (514 millions de dollars) du budget local et le restant d’autres sources.
L’objectif est de parvenir à une réduction durable de la pauvreté, de limiter la rechute, d’aider les ménages pauvres à accéder aux services sociaux de base et à améliorer leur qualité de vie.
Le programme fixe des objectifs annuels selon lesquels le taux de ménages pauvres diminuera entre 1 et 1,5 point, les ménages pauvres des minorités ethniques de 3 points et les ménages des quartiers pauvres de 4 à 5 points. Sur l’ensemble de la période, 30% des quartiers pauvres et 30% des communes en difficulté devraient sortir de la pauvreté.
Le Secrétariat du Parti communiste du Vietnam a publié aussi une directive sur le renforcement de la direction du Parti pour une réduction durable de la pauvreté, de sorte que d’ici 2030, il n’y aura plus de districts ou de communes pauvres au Vietnam. Le pays a, pour l’instant, atteint son objectif de réduire le taux de pauvreté multidimensionnelle de 1 à 1,5 point chaque année conformément à la résolution du XIIIe Congrès du Parti. - CVN/VNA