L'Agence vietnamienne d'Information (VNA) a interviewé le vice-président du Comité populaire de Nghe An, M. Thai Van Hang, sur la position des autorités locales concernant l'affaire survenue le 30 août et les 3 et 4 septembre dans la paroisse-fille de Trai Gao de la paroisse de My Yen, commune de Nghi Phuong du district de Nghi Loc.

Reporter de la VNA : garantir le respect de la liberté de croyance et de la religion du citoyen est une politique constante du Parti et de l'Etat. Pourriez-vous nous parler de l'application de l'Ordonnance sur les croyances et les religions à Nghe An?

M. Thai Van Hang : les autorités de Nghe An attachent toujours de l'importance à l'amélioration du niveau de vie de la population, dont les catholiques. En général, les demandes légitimes et conformes à la réalité et à la loi vietnamienne sont traitées de façon opportune selon la réglementation.

Conformément à l'Ordonnance sur les croyances et les religions, le Comité populaire de Nghe An a favorisé la réparation et la construction de plusieurs églises et lieux de culte. Il a soutenu la création de plusieurs dizaines de paroisses et les a aidées à bénéficier de terres et à agrandir leurs établissements. Des permis de construire ont été remis à plus de 70 églises et autres établissements religieux. Environ 97 % des établissements religieux se sont vus octroyer une licence d'occupation foncière et plus de 25 établissements ont été agrandis. Actuellement, le Comité populaire provincial étudie l'agrandissement de l'église Saint-Antoine de la paroisse secondaire de Trai Gao dans la commune de Nghi Phuong du district de Nghi Loc.

La province soutient également la formation de dignitaires, le catéchisme ainsi que l'organisation des cérémonies religieuses importantes.

Nghe An a en outre lancé de nombreux projets et programmes dans les zones peuplées par les catholiques afin de développer les infrastructures, l'agriculture et la formation professionnelle... A ce jour, une soixantaine de villages de métiers, ainsi que des centaines de coopératives et entreprises privées, aident des dizaines de milliers de catholiques à sortir de la pauvreté.

Avec l'attention des autorités locales et les efforts des catholiques, le taux de ménages riches chez les catholiques s'est élevé à 41 % en 2011, le taux de pauvreté ayant été ramené à 16,63 % en 2012, et les communes démunies ont diminué avec neuf communes au lieu de 27 en 2006. Le revenu per capita actuel est de 12,4 millions de dôngs (plus de 590 dollars), contre 8,6 millions de dôngs (409 dolllars) en 2006.

Reporter de la VNA : le rassemblement collectif afin de troubler l'ordre public dans la paroisse-fille de Trai Gao de la paroisse de My Yen a porté une grave atteinte à la stabilité sociopolitique du district de Nghi Loc et de Nghe An. Quelle est la position des autorités provinciales quant à ces évènements ?

M. Thai Van Hang : l'affaire survenue récemment est l'une de celles où des actes extrémistes de certains dignitaires et catholiques sont commis sur incitation des forces réactionnaires à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.

On peut affirmer que le siège des bâtiments de l'administration locale, la détention illégale de personnes, l'attaque de fonctionnaires et la destruction de biens menés par ces catholiques sont des infractions du Code pénal de la République socialiste du Vietnam. Il est nécessaire de traiter ces actes conformément à celui-ci.

La mobilisation de policiers pour protéger le siège du Comité du parti et du Conseil populaire de la commune de Nghi Phuong était indispensable et adéquat. Les policiers en mission n'ont pas employé d'armes. C'est une action légitime et légale, conforme à la loi vietnamienne comme aux pratiques internationales.

Reporter de la VNA : quelles sont les mesures que vont prendre les autorités et les dignitaires religieux afin que les catholiques de cette paroisse et, plus généralement, la population locale, puissent retrouver une vie normale, ainsi que pour consolider le bloc d'union locale ?

M. Thai Van Hang : le Comité populaire de la province de Nghe An a proposé à l'évêché du diocèse de Vinh de coopérer dans le règlement de cette affaire. Il compte également demander aux dignitaires religieux d'organiser des dialogues sur cette affaire afin d'en tirer un enseignement et de mieux coopérer au développement socioéconomique local.

Nous demandons aussi à la presse vietnamienne et étrangères de couvrir cet événement avec objectivité et exactitude. Le Comité populaire du Nghe An demande également aux dignitaires religieux de s'absenter de tout acte d'incitation à violer la loi.

Nghe An poursuivra ses projets de développement socioéconomique à Nghi Phuong et Nghi Loc, et s'efforcera d'aider la population locale à mieux comprendre la loi afin qu'elle puisse continuer de travailler dans la tranquillité, d'améliorer son niveau de vie et de contribuer au développement de leur localité.

Reporter de la VNA : afin d'éviter tout cas similaire, quel est le message que les autorités locales entendent adresser aux catholiques de Nghe An et, plus particulièrement, à ceux de la paroisse de My Yen, monsieur ?

M. Thai Van Hang : au long de l'histoire nationale, les catholiques ont considérablement contribué à la défense et à l'édification du pays, en particulier à Nghe An. Ces troubles de l'ordre public dans la paroisse-fille de Trai Gao sont survenus à cause de certaines personnes qui, faute de connaissance de la loi, ont été impliquées par des organisations et individus à l'intérieur comme à l'extérieur du pays par l'intermédiaire de dignitaires religieux. Nous demandons aux dignitaires religieux d'agir dans l'intérêt du peuple, d'observer l'instruction du pape Benoît XVI "Un bon catholique est aussi un bon citoyen", ainsi que la consigne donnée par le première lettre de la Conférence épiscopale du Vietnam, "Vivre l'Evangile au sein de la nation".

Tous les citoyens doivent respecter la loi de leur pays. Nous sommes Vietnamiens et nous devons tous vivre et travailler suivant la Constitution et la loi du Vietnam. -VNA