Hô Chi Minh-Ville (VNA) - À l’approche de la fin de l’année 2025, l’économie vietnamienne s’engage dans la période charnière du nouveau cycle de développement 2026-2030, avec un esprit d’initiative et une volonté d’accélération. Malgré un contexte mondial encore empreint d’incertitudes, les experts estiment que le Vietnam dispose toujours de bases solides pour maintenir une dynamique de croissance vigoureuse en 2026.
C’est ce qui ressort du Forum de l’investissement Vietnam 2026 (VIF 2026), organisé le 4 novembre à Hô Chi Minh-Ville par les sites VietnamBiz et Việt Nam Mới.
Pour 2026, le gouvernement fixe un objectif de croissance du PIB à deux chiffres, en mettant l’accent sur le seuil symbolique de 10 % – un objectif ambitieux mais porteur de sens pour la phase de reprise et d’accélération de l’économie vietnamienne. Pour y parvenir, une série de grandes décisions politiques est en cours d’adoption, visant à renforcer les capacités endogènes et à lever les goulets d’étranglement institutionnels.
Selon le docteur Le Duy Binh, directeur d’Economica Vietnam, la croissance de 2026 sera supérieure à celle de 2025 si le Vietnam adopte une politique macroéconomique flexible tout en maîtrisant les risques liés à la monnaie, à l’inflation et à la dette publique.
S’appuyant sur le taux de croissance de 8,2 % du PIB au troisième trimestre 2025, Sacha Dray, économiste principal à la Banque mondiale, affirme que l’économie vietnamienne démontre une capacité d’adaptation notable face aux fluctuations du commerce mondial et à la hausse des risques tarifaires. Les politiques de soutien du gouvernement ont contribué à apaiser les inquiétudes, à normaliser les échanges commerciaux et à stimuler les exportations. L’expert prévoit une nette reprise des exportations vietnamiennes dans les prochaines années, apportant une contribution positive à la croissance de 2026.
Bien que les perspectives de croissance soient jugées favorables, plusieurs spécialistes estiment que le Vietnam doit désormais réorienter ses politiques de « stimulation de l’offre » vers une stratégie de « stimulation de la demande » afin d’assurer une croissance durable.
Selon Đang Van Thanh, président du Conseil d’administration du groupe TTC, les mesures actuelles visent surtout à soutenir l’offre tandis qu’il manque encore de dispositifs suffisamment puissants pour stimuler la consommation intérieure. Il propose que le gouvernement encourage la consommation privée par des réductions de l’impôt sur le revenu ou par des programmes de subventions sous forme de bons d’achat (vouchers) à durée limitée, plutôt qu’en numéraire, afin d’inciter les ménages à dépenser.
Soulignant le rôle clé de l’investissement public dans la phase de transition du modèle de croissance, le docteur Le Duy Binh rappelle que les capitaux publics sont essentiels pour élargir l’espace économique et répondre aux besoins en infrastructures. Toutefois, il avertit qu’un recours excessif à l’investissement public pourrait entraîner un effet d’éviction vis-à-vis des investissements privés.
Du point de vue des marchés financiers, le docteur Le Anh Tuan, directeur général de Dragon Capital, estime que le risque d’inflation reste faible à cette période, en raison d’une reprise encore incomplète de la consommation.
Le taux de change demeure un facteur sensible à suivre de près dans un contexte où la dollarisation reste élevée. Si la stabilité du taux de change est maintenue, la politique monétaire de 2026 devrait poursuivre son orientation accommodante. Cela créerait un environnement favorable pour l’expansion de la production, l’investissement des entreprises et la création d’emplois. - VNA