Le Vietnam face au défi du déclin de la biodiversité

Le Vietnam fait partie des pays dotés d’une riche biodiversité. Cependant, cette dernière est compromise, en dépit d’une attention médiatique et politique croissante.
Hanoi (VNA) - Le Vietnam fait partie des pays dotés d’une riche biodiversité. Cependant, cette dernière est compromise, en dépit d’une attention médiatique et politique croissante.
Le Vietnam face au défi du déclin de la biodiversité ảnh 1Le Vietnam est un grand pays agricole où la vie de la population dépend beaucoup des conditions naturelles. Photo : CVN

La diversité biologique ou biodiversité est le terme qui désigne la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.

Un patrimoine naturel extrêmement diversifié

La nature a doté le Vietnam d’un patrimoine naturel extrêmement diversifié. Il figure parmi les 10 plus grands centres de biodiversité du monde et est le 16e pays du monde en termes de diversité des ressources génétiques, selon le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement.
Le Vietnam face au défi du déclin de la biodiversité ảnh 2Les activités anthropiques et le dérèglement climatique sont principalement responsables du déclin de la biodiversité. Photo : VNA

À l’heure actuelle, ont été recensées 49.000 espèces d’organismes vivants et 7.500 espèces de micro-organismes, dont 20.000 espèces végétales terrestres et aquatiques, 10.500 espèces de vertébrés, 2.000 espèces d’invertébrés et poissons d’eau douce, ainsi que plus de 11.000 espèces d’organismes marins vivants.

La plupart est concentrée dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (Hauts Plateaux du Centre) et Sud oriental.

Dès 1994, lié à ses engagements pris lors de la Convention sur la diversité biologique, le Vietnam a marqué sa volonté de faire entrer la biodiversité dans le champ de toutes les politiques publiques. Il a publié de nombreux textes juridiques et politiques pour tenter de freiner sa mise en danger, avec notamment les lois sur les produits aquatiques, les ressources en eau, la protection de l’environnement et la sylviculture.

Particulièrement, la Loi sur la biodiversité, entrée en vigueur le 1er juillet 2009, ainsi que l’arrêté d’application N°65/2010 du gouvernement ont permis plusieurs d’avancées. Outre le renforcement des outils de protection des espèces en danger, via la création de zones prioritaires pour la biodiversité, elles ont contribué à gérer la biodiversité de façon cohérente. Auparavant, cette question était traitée partiellement dans différentes lois sur la protection de l’environnement, la protection et le développement des forêts, etc.

Par ailleurs, de nouvelles dispositions ont été abordées dans la loi sur la biodiversité, à savoir l’accès aux ressources génétiques ou le contrôle des espèces exotiques envahissantes.

Au niveau international, de nombreuses actions ont été mises en œuvre pour lutter contre le déclin de la biodiversité. Le Vietnam a également ratifié en 2014 le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation lors de la Convention sur la diversité biologique (APA).
Le Vietnam face au défi du déclin de la biodiversité ảnh 3Le Parc national de Phong Nha - Ke Bàng est l'un des dix Parcs du patrimoine de l'ASEAN. Photo: VOV

Le Vietnam est le pays ayant le plus grand nombre de Parcs du patrimoine de l’ASEAN avec dix parcs à ce jour. L’appellation "Parc du patrimoine de l’ASEAN" a été lancée en 2003 dans le but de protéger les écosystèmes importants, uniques et riches d’un point de vue culturel et historique.

Alors que la biodiversité connaît une crise sur tous les continents, mettant en péril l’humanité, le Vietnam n’est pas épargné. Comme il est un grand pays agricole et que la vie de sa population dépend beaucoup des conditions naturelles, les changements d’usage des sols du Vietnam, suivis des changements climatiques, sont la première cause de menace de la biodiversité. Parmi les autres principaux facteurs de pression figurent l’urbanisation, la déforestation, la pollution, l’extraction minière et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.

"Le rythme de déclin dans le pays est largement attribuable aux activités humaines. Les causes se conjuguent fréquemment", estime le professeur-Docteur en sciences Dang Huy Huynh, président de l’Association vietnamienne de zoologie et vice-président de l’Association vietnamienne de la conservation de la nature et de l’environnement (VACNE).

Par exemple, les récifs coralliens ont fortement régressé sur certaines plages à cause des pollutions marines, de la pêche intensive et des changements climatiques.

Il est nécessaire d’évaluer les espèces en termes de valeurs socio-économiques et culturelles pour classer s’il s’agit d’espèces sauvages ou cultivées.

Des services écologiques importants

En ce qui concerne les micro-organismes et les espèces bactériennes, bien que le Vietnam ait commencé ses recherches il y a peu, il a trouvé de nombreuses espèces, à la fois nuisibles et utiles.

Il mène également des recherches sur les différentes variétés  d’une même espèce. Les espèces les plus mentionnées sont les végétaux et les animaux élevés ou plantés dans différentes localités, avec les expériences des différents groupes ethniques. Il existe de nombreuses variétés, souches et plants d’une même espèce.
Le Vietnam face au défi du déclin de la biodiversité ảnh 4l y a 14 races de porcs élevés au Vietnam. Photo : VNA

Par exemple, il y a 14 races de porcs élevés au Vietnam, et cinq de vaches, 16 de poulets et cinq de canards. Concernant les cultures vivrières, il existe 75 variétés de riz, 58 de maïs et 9 de soja.

Le professeur-Docteur en sciences Dang Huy Huynh fait savoir que la biodiversité a un impact particulièrement important tant d’un point de vue économique, social, culturel qu’environnemental : nourriture, vêtements, hébergement, vie quotidienne, soins médicaux... Les besoins des populations et la production destinée à l’export sont tous satisfaits par les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche.

Les effets de la biodiversité en termes  de régulation du climat, de lutte contre les inondations et la sécheresse, l’absorption des gaz à effet de serre, l’accumulation de carbone, la purification de l’eau, la décomposition des déchets et l’atténuation des catastrophes naturelles sont de plus en plus importants dans des conditions variables, en particulier dans le contexte de changements climatiques et d’élévation du niveau de la mer.

Dang Huy Huynh souligne également le rôle important des services de soutien (amélioration de la qualité des sols, création de bio-productivité pour les écosystèmes) et des services de divertissement culturel et de soins de santé. – CVN/VNA

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