Lors d’une soirée organisée en janvier dernier à Paris pour la promotionde l’image du Vietnam en France, nombreux sont les représentantsd'agences de voyage et tours opérateurs français et vietnamiens qui ontfait part de leurs avis sur ce qui est déjà bien et ce qu’il faudraitaméliorer pour mieux attirer les touristes français au Vietnam. Voiciquelques-uns de ces avis.
Le Vietnam est une destinationde choix pour plus de 200.000 touristes français chaque année, ce quifait de la France l'un des premiers partenaires occidentaux du pays ence domaine. Ce résultat pourrait être bien meilleur si le Vietnam avaitune bonne stratégie de communication, disposait de meilleuresinfrastructures hôtelières et proposait des circuits variés permettantde mieux découvrir les richesses culturelles et naturelles du pays.Telle est la constatation commune des agences de voyage lors de lacérémonie marquant le coup d’envoi de la campagne d'envergure depromotion du tourisme vietnamien.
De l’avis de ceux qui travaillentsur le marché français, il y a plusieurs raisons qui amènent lestouristes français à visiter le Vietnam, à savoir l’histoire commune quilie les deux peuples, les paysages exotiques des régions montagneuses,le soleil et la chaleur des plages du Centre, le patrimoine culturel, lavie quotidienne des gens…, tous constituant un profond attrait et degrands charmes pour les touristes.
Berteau Kim,représentante en France de la compagnie Intimate Asia, a confié que laréorientation des activités de sa compagnie sur le marché françaisdepuis quelques années a été un bon choix, car le nombre de touristesfrançais qui passe par sa compagnie ne cesse d’augmenter. Pour elle, lestouristes français sont souvent ravis de leur séjour. « Ilss’intéressent à tout : les vieux quartiers des villes, le mode de vieurbain, le paysage des montagnes, les traditions et les modes de vie desminorités dans les montagnes… Tout les surprend, tout les passionne.Beaucoup de jeunes aiment s’aventurer dans les terres lointaines. Cesrandonnées sont toujours un coup de cœur pour eux ».
Soazig Lemoine, directrice des ventes en France de la compagnie PhoenixVoyages dont le siège social est à Ho Chi Minh-Ville, a estimé que lesFrançais lors de leur séjoursont bien sûr à la recherche du patrimoineculturel vietnamien, mais ils aiment aussi les paysages qui varientd’une région à l’autre, et sont très intéressés d'aller à la rencontredes minorités du Nord du Vietnam, notamment du côté de Sa Pa. Pourvisiter le Vietnam avec ses 2.000 km de longueur du Nord au Sud, lestouristes passent en moyenne de 12 à 15 nuits sur place. Soazig Lemoine aaussi remarqué une tendance qui se dessine depuis quelques années : «De plus en plus, on s’aperçoit que les touristes français aiment bienterminer leurs voyages par 3 à 4 nuits à la plage, histoire de sedétendre, de rentrer un petit peu bronzé à la maison et de se relaxer àla fin de leurs vacances».
François Gaudard, un médecinqui s’est associé à la compagnie vietnamienne «Insolite Voyage» pourl’achat et l’exploitation de quatre jonques dans la baie de Ha Long, necache pas satisfaction : « Nos quatre jonques sont de petits bateauxavec de vraies voiles qui peuvent transporter au maximum 20 personnes.Nous avons en général une trentaine de croisières par mois, avec cela,nos affaires marchent bien».
Sur le secret de sessuccès, il a confié : « Nous, on est basé à l’île de Cat Ba, ce qui nouspermet d’avoir des circuits très différents des circuits classiques -des bateaux qui partent de la baie de Ha Long et qui y reviennent. Nousfaisons voyager les gens sur les baies de Lan Ha et de Bai Tu Long. Quelémerveillement ! Pendant deux ou trois jours, les touristes ne voientpresque aucune jonque, ce qui donne l’impression qu’on est seul dans labaie de Ha Long. Ils sont contents de retrouver l’authenticité de touteune région, de ne pas rencontrer des dizaines et des dizaines de jonquesà côté d’eux et de faire la queue pour visiter les grottes.
Mme Nguyen Thi Van, directrice commerciale de la compagnie «La Maisonde l’Indochine », est fière du fait que sa compagnie était une despremières à envoyer des touristes français au Vietnam, en 1991, etqu’elle possède maintenant une clientèle de 5.000 passagers par an pourle Vietnam et toute l’Indochine.
D’après elle, auVietnam, il y a des circuits incontournables comme la baie de Ha Long,l’ancienne cité impériale de Hue, la cité de Hoi An, le delta du Mékong…Mais il faut aussi sortir des sentiers battus pour se montrerpassionnants et innovants. « Cela fait 25 ans que les gens voyagent auVietnam. Le patrimoine culturel, la majorité des voyageurs l’ont déjàdécouvert. Maintenant, nous assistons pour les 2e et 3e voyages à untourisme davantage de loisir. Les gens ont envie d’aller voir lesminorités, d’avoir des voyages un peu thématiques, mais cela n’existepas actuellement, hormis le festival de Hue. Ils viennent beaucoup pourdes séjours de loisirs et balnéaires. Certains passent 10 jours auVietnam rien que sur les plages de Hoi An, Phan Thiet, Nha Trang ou dePhu Quoc. C’est assez nouveau, mais c’est quelque chose que nousconstatons ».
Louant les progrès réalisés du tourismevietnamien, elle se plaint pourtant que les voyagistes vietnamiens neprésentent pas assez le Centre du pays, qu’il n’y a pas assez decommunication là-dessus, et souligne le côté authentique qu'il fautavancer pour toucher la clientèle française: « Il y a plein de sitesextraordinaires au Centre, notamment à partir de My Son. C’est un peudommage qu’on ne parle pas beaucoup de la civilisation Cham et que toutela région des Hauts-Plateaux du Centre reste à l’écart des circuits.Par ailleurs, le Vietnam devrait mettre l’accent sur l’écotourisme quiest à la mode depuis quelques années, car les touristes français aimentbien voir des gens authentiques en zone rurale.
Ellesuggère aussi de faire attention à la communication sur les richessesculturelles du Vietnam en rappelant que la Chine vient d’organiser aumusée Guimet à Paris une exposition sur les splendeurs de la dynastiedes Han, que le Cambodge et le Laos polarisent bien leurs patrimoinescomme les temples d’Angkor et l’ancienne cité impériale Luang Prabang.
A vrai dire, ces dernières années, le secteur du tourisme du Vietnam afait de gros efforts, ce qui lui a permis de réaliser d’importantesperformances. L’année dernière, malgré les nombreuses difficultésconjoncturelles, il est parvenu quand même à maintenir sa croissance enaccueillant 7,87 millions de visiteurs étrangers et en générant 11milliards de dollars de chiffre d’affaires. Cependant, ces effortsdoivent être poursuivis en vue d’atteindre des objectifs plus ambitieuxdans l’avenir.
En effet, pour faire du Vietnam unedestination favorite des touristes étrangers, le tourisme nationalaurait intérêt à mieux exploiter les multiples atouts du pays en matièrede nature et de richesse culturelle, tout en proposant des offres plusmodernes, plus diversifiées, plus compétitives et mieux adaptées auxexigences des voyageurs. -VNA