L’enquête a été menée par le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales (MoLISA) et l’Office général des statistiques avec l’appui technique de l’Organisation internationale du travail (OIT) de novembre à décembre 2018.
Elle identifie environ 9,1% d’enfants âgés de 5 à 17 ans utilisés pour des activités économiques et 5,3% (ou plus d’un million) dans le travail des enfants.
Par rapport aux résultats de la première enquête nationale sur le travail des enfants menée en 2012, les derniers chiffres indiquent une diminution encourageante de la prévalence des enfants qui travaillent, qui est passée de 15,5% des enfants en 2012 à 9,1% en 2018.
Sans grande surprise, 84% des enfants concernés au Vietnam travaillent dans les zones rurales et un peu plus de la moitié d’entre eux dans le secteur agricole, sylvicole et aquacole.
Les autres secteurs qui les emploient comprennent les services et l’industrie et la construction. 40,5% des enfants qui travaillent sans rémunération au sein d’une structure familiale et non pour un employeur.
L’enquête estime que près de 520.000 enfants au Vietnam sont encore utilisés pour des travaux, qui soit sont dangeureux soit présentent des risques importants pour la santé, la sécurité ou la moralité d’un enfant.
Les enfants victimes de travaux dangereux sont plus susceptibles de travailler dans l’industrie et la construction, et leurs heures de travail ont tendance à être élevées, 40,6% des enfants de ce groupe travaillant plus de 40 heures par semaine.
L’enquête met en lumière les impacts négatifs de l’engagement économique sur la fréquentation scolaire des enfants, le pourcentage d’enfants scolarisés diminuant à mesure que l’intensité de l’engagement économique augmente.
Par rapport à la fréquentation scolaire moyenne nationale de 94,4%, seule la moitié des enfants concernés vont à l’école. Cependant, les chiffres indiquent une tendance positive du pourcentage global d’enfants travailleurs scolarisés, qui est passé à 63% contre seulement 43,6% en 2012.
S’exprimant lors de l’événement, la vice-ministre du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, Nguyên Thi Hà, a souligné que l’engagement dans le travail à un âge précoce a laissé de graves conséquences sur les enfants.
Cela affecte leur développement harmonieux, les empêchant d’accéder et de bénéficier d’une éducation appropriée et de droits légitimes, et exerce un impact négatif sur le développement socio-économique en particulier et la qualité des ressources humaines à l’avenir.
Le directeur de l’OIT au Vietnam, Chang Hee Lee, a déclaré que bien que les résultats de l’enquête indiquent des signes prometteurs de progrès entre 2012 et 2018, le risque de travail des enfants a maintenant été intensifié par les impacts socio-économiques du Covid-19.
Aujourd’hui, au Vietnam et dans le monde, de plus en plus de familles sont contraintes de recourir au travail des enfants comme stratégie pour faire face à la perte de revenus et aux contraintes de moyens de subsistance résultant des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et des mesures de distanciation sociale.
À la lumière des inondations dévastatrices qui ont touché le Centre du Vietnam cette année, ce risque s’est encore intensifié pour les familles touchées, qui font face au double fardeau de la pandémie et des catastrophes naturelles, a-t-il indiqué.
Chang Hee Lee a insisté pour que des mesures soient prises pour atténuer les effets néfastes de la pandémie et la menace croissante de catastrophes naturelles, qui risquent de compromettre les acquis durement acquis dans la lutte contre le travail des enfants, et peuvent conduire à une augmentation de nouveaux cas.
À ce titre, les efforts nationaux doivent être accélérés de toute urgence vers la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD) pour mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes. En tant que pays pionnier de l’Alliance mondiale 8.7, le Vietnam s’est engagé à mener des recherches, à partager ses connaissances et à stimuler l’innovation vers cet objectif. – VNA