Le secteur textile et habillement du Vietnam affirme sa position sur les marches etrangers hinh anh 1Photo: VNA

Le secteur textile et habillement a fait de grands progrès et le Vietnam est l’un des plus grands pays producteurs et exportateurs de ces produits au monde.

Notamment, l’Accord global et progressif de partenariat transpacifique (CPTPP) devrait offrir de nombreuses opportunités à ce secteur pour s'engager plus profondément dans la chaîne de valeur mondiale.

Le directeur exécutif du Groupe vietnamien du textile et de l'habillement (Vinatex), Cao Huu Hiêu, a analysé et évalué les contributions de ce secteur au développement économique du pays.

Le CPTPP aide à diversifier les marchés

- Pouvez-vous donner des prévisions sur la croissance du secteur à l’avenir, grâce au CPTPP ?

Cao Huu Hiêu : Les neuf premiers mois de 2018, le secteur textile et habillement a connu une croissance spectaculaire de plus de 16%.

Cependant, avec cet accord, c’est une opportunité, mais sans la participation américaine, la taille du marché n’est pas très grande. Par conséquent, la croissance du secteur textile et habillement n'est pas aussi importante que prévu.

Si la Chine rejoint le CPTPP, une concurrence acharnée apparaît non seulement pour le Vietnam, mais également pour d’autres pays participant à cet accord.

- Récemment, bien que les informations informelles sur le fait que la Chine a l'intention de rejoindre cet accord, si ces possibilités se concrétisent, comment sont préparées les entreprises nationales?

Cao Huu Hiêu : Les principaux concurrents des pays restants étant la Chine, les exportations chinoises de textile occupent la première place en termes de quantité et de valeur, et la couverture des produits chinois est trop large, car la Chine peut fabriquer tous des produits textile – habillement aux fils….

Par conséquent, si la Chine rejoint le CPTPP, le Vietnam aura un nouveau défi et je pense que ce sera très difficile pour nos entreprises du textile et de l'habillement.

Le secteur textile et habillement du Vietnam affirme sa position sur les marches etrangers hinh anh 2Photo: VNA

- Quels avantages le secteur textile et habillement du Vietnam bénéficiera-t-il, grâce à l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTA) ?

Cao Huu Hiêu : L'Union européenne (UE) est le deuxième marché du secteur textile et habillement du Vietnam après les États-Unis et affiche toujours une croissance relativement élevée (de 7 à 10% par an). Je pense que lorsque le Vietnam rejoindra l’EVFTA, les produits du secteur bénéficieront de nombreuses préférences liées à la réduction des taxes. Par conséquent, nous aurons certainement une croissance sur ce marché.

Je cite un exemple : comme l'Accord de libre-échange entre le Vietnam et la République de Corée (VKFTA), les exportations de ce secteur vers ce marché ont connu une croissance spectaculaire en 2018. En 9 mois, elles ont obtenu une croissance de plus de 20%. Sur ce marché, le Vietnam est sur le point de rattraper la Chine qui domine 36,45% de la part du marché, tandis le Vietnam avec 34,46%. Avec cet élan, le Vietnam pourrait dépasser cette année la Chine sur le marché sud-coréen   

La raison en est simple, c’est que nous avons bien exploité les possibilités offertes par le VKFTA. Les produits du textile et de l'habillement du Vietnam sont en concurrence avec les produits chinois sur le marché sud-coréen.

Les technologies sont sophistiquées, mais l’homme reste un facteur décisif.

La révolution industrielle 4.0 doit avoir des ressources humaines hautes qualifiées

- Pour en revenir à la productivité du travail, de nombreuses entreprises de ce secteur se sont équipées des technologies et des machines modernes. Par conséquent, pour que la technologie soit efficace, comment les facteurs humains sont-ils préparés?

Cao Huu Hiêu : Dans le secteur textile et habillement, le personnel technique ne peut pas manquer. Par conséquent, avec des machines modernes, une équipe technique est nécessaire pour faire fonctionner ce système.

Ces derniers temps, Vinatex a conscience de l'importance de la formation de la main-d'œuvre. Donc, Vinatex a transformé du Collège du textile et habillement de Hanoi l’Université du textile et habillement, après l’approbation du gouvernement.

Jusqu'à présent, il y a très peu d'écoles comme ceci, où presque 100% des étudiants ont obtenu un travail dès leur dernière année universitaire.

En ce qui concerne les travailleurs qui utilisent directement des machines et des équipements, le groupe propose également des activités et organise régulièrement de brèves exercices, afin d’aider les employés à maîtriser les équipements modernes.

"La révolution industrielle 4.0 est clairement une nécessité. Et les entreprises doivent y participer".

- Avant la révolution industrielle 4.0, de nombreux experts craignaient que l’impact sur la main-d’œuvre de l’industrie du textile et de l'habillement soit important. Quelles stratégies définit Vinatex pour améliorer la productivité et la qualité, mais assurer également la bienfaisance sociale?

Cao Huu Hiêu : Dans le passé, Vinatex a appliqué les directives et les orientations pour la planification du développement de l'industrie du textile et de l'habillement approuvée par le Premier ministre et le ministère de l'Industrie et du Commerce. Vinatex a également été le pionnier du déménagement de ses usines dans des régions lointaines et éloignées.

Peut-être, peu de sociétés disposant de fonds publics peuvent mettre en œuvre de bonnes activités de bienfaisance sociale telles que Vinatex. Nous installons des usines dans les régions les plus reculées à Bac Liêu, Kiên Giang et Cân Tho, tandis que dans le nord, elles se situent à Son Dông (Bac Giang) conformément à la résolution 30A du gouvernement.

Le secteur textile et habillement du Vietnam affirme sa position sur les marches etrangers hinh anh 3Photo: VNA

Cependant, il faut reconnaître que la qualité de la main-d'œuvre dans de nombreux endroits n'est pas bonne.

La révolution industrielle 4.0 est évidemment la règle inévitable. Pour y participer, les entreprises doivent investir dans des machines et du matériel et bien sûr, il y aura un surplus de main-d'œuvre et il s'agit d'un problème difficile.

Le désir est d'automatiser, mais au contraire, les entreprises ne savent pas résoudre le problème du surplus des travailleurs. Je pense que le gouvernement et les ministères doivent prendre des mesures synchrones et définir des stratégies au service de la formation professionnelle des travailleurs locaux.

De notre côté, nous essayons d’arranger les travaux les plus raisonnables pour les employés quand nous devons remplacer les anciens équipements par les équipements modernes. Pour les nouveaux projets, nous devront recruter les bons postes vacants. Plus les technologies sont modernes, plus les employés sont réduits

Nous allons essayer de rationaliser ces postes, de former de nouveaux métiers pour leur permettre de continuer de travailler, d’éviter les licenciements ainsi que créer des emplois pour la société./.