Ces quatre dernières années, les membres du groupe de collecte des ordures du Club des jeunes volontaires se réunissent tous les dimanches, à 15h00, au lac de l’Épée restituée, pour ramasser les déchets. Leur slogan : une paire de gants, un sac de nylon en main et un amour de Hanoi.

Créé en 2011, ce groupe comprend 15 jeunes de 18 à 24 ans. Les sacs en nylon, bouteilles, bâtons de glace, épluchures de fruits, fleurs..., toutes sortes d'ordures au bord du Lac de l’Épée restituée sont ramassées sans hésitation par ces jeunes enthousiastes. «Au début, les ordures étaient innombrables. Pour les ramasser toutes, nous avons dû faire plusieurs tours, du début de l’après-midi jusqu’au soir», se souvient Nguyên Bich Ngoc, responsable du groupe.

«Plusieurs personnes nous ont regardés avec peu de sympathie. Pour eux, nous étions comme des fanfarons», regrette-t-elle. Mais leurs efforts inlassables «ont contribué à changer l’attitude de la communauté», affirme-t-elle en soulignant que «les personnes âgées et les petits enfants nous ont aidé à ramasser les ordures». Le magasin de crèmes glacées au bord du lac a même dépêché un de ses salariés pour récupérer les bâtons d’esquimau.

Des cœurs philanthropiques

«Nous sommes très heureux de tous ces changements», confie Xuân Mai, un membre de ce groupe. «En admirant le travail de ces jeunes volontaires, je me sens honteux pour les personnes qui jettent leurs ordures partout. Le Lac de l’Épée restituée est un espace public, tout le monde doit le préserver», affirme Dinh Huu Hop, 54 ans, domicilié dans la rue Hàng Trông.

Les ordures sont classées sur place : les ordures décomposables sont jetées dans les poubelles, et les bouteilles et boîtes de boisson sont vendues aux ferrailleurs. Quant aux bâtons d’esquimau, ils seront lavés et utilisés pour construire des modèles du pont de Long Biên ou de Khuê Van Cac (Pavillon de la Constellation des Lettres), les symboles de Hanoi, ou encore des boîtes de stylo, des cadres pour photos, des lampes...

Les recettes de la vente de ces objets de souvenir sont destinées aux activités philanthropiques. Concrètement, les membres du groupe préparent des repas à bas prix (5.000 dôngs) pour les personnes pauvres. Ils accordent également des aides financières, quoi que très modestes, aux enfants en situation difficile. «Nous souhaitons organiser des cours de recyclage des ordures pour les enfants vivant dans les centres de protection sociale, ce qui contribuera à améliorer leur vie», a insisté Nguyên Bich Ngoc. -CVN/VN