Le commerce extérieur du Vietnam devrait atteindre un niveau historique de 920 milliards de dollars en 2025. Si ces chiffres confirment la position du pays parmi les grandes puissances commerciales mondiales, des défis persistent.
Lors d’un colloque intitulé « Solutions pour une croissance élevée et durable des exportations », organisé le 16 décembre à Hanoï par l’Agence du commerce extérieur (relevant du ministère de l’Industrie et du Commerce), les experts participants ont dressé un bilan de l’évolution du commerce extérieur.
Des records successifs et une place dans le Top 15 mondial
Selon le directeur de l’Agence du commerce extérieur (Agency of Foreign Trade - AFT), Nguyen Anh Son, la période 2020-2025 a été marquée par une croissance annuelle moyenne des exportations d’environ 10 %. Le Vietnam enregistre en 2025 sa dixième année consécutive d’excédent commercial, une performance qui contribue à la stabilisation des réserves de change et à la réduction des pressions sur les taux de change.
Le directeur adjoint de l’AFT, Tran Thanh Hai, a précisé que cette dynamique devrait propulser le Vietnam dans le groupe des 15 pays affichant les plus importants volumes d’échanges commerciaux au monde. La structure des exportations s’est également améliorée : les produits des industries manufacturières représentent désormais 85 % du total, avec sept groupes de marchandises dépassant chacun les 10 milliards de dollars de valeur. L’exploitation des accords de libre-échange de nouvelle génération, notamment le CPTPP (Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste) et l’EVFTA (Accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam), a constitué un levier important.
Une dépendance persistante vis-à-vis du secteur des IDE
Malgré ces succès, les autorités soulignent l’existence de fragilités structurelles. La croissance des exportations repose encore largement sur les entreprises à investissement direct étranger (IDE), tandis que la contribution des entreprises domestiques demeure limitée.
L’essentiel des activités reste concentré sur la sous-traitance et l’assemblage, ce qui limite la valeur ajoutée réelle des produits. En outre, la concentration des exportations sur quelques marchés majeurs, tels que les États-Unis et l’Union européenne, rend la balance commerciale vulnérable aux chocs extérieurs et aux évolutions des politiques commerciales internationales.
Défis du protectionnisme et de la « croissance verte »
Le contexte mondial actuel impose de nouvelles contraintes. Une lente reprise de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques et la montée du protectionnisme restreignent les marges de croissance traditionnelles. Les entreprises vietnamiennes, en particulier les petites et moyennes entreprises, font face à une pression croissante pour se conformer aux nouvelles normes de développement durable, notamment en matière de réduction des émissions, de traçabilité et de « verdissement » des chaînes d’approvisionnement. Par ailleurs, les évolutions politiques sur certains marchés clés exigent du Vietnam une capacité d’adaptation rapide et continue.
Face à ces enjeux, les spécialistes préconisent une transition majeure, consistant à passer d’une croissance extensive à une croissance intensive et durable. L’objectif affiché est de renforcer le contenu technologique des produits, d’augmenter le taux de localisation, d’améliorer l’autonomie de l’économie nationale, réduire la dépendance aux avantages de coûts traditionnels. -VietnamPlus