Dans un coin de l’Université del’industrie de Hô Chi Minh-Ville, à 18h00, des dizaines d’étudiantsregardent l’entraînement des membres du club Opium Cheerleading Squad.Thê Anh, étudiant de dernière année, prononce à haute voix des ordrespour que ses coéquipiers réalisent divers mouvements : stunts (une flyerest portée ou lancée dans les airs), pyramides (de deux ou troisétages), tumbling (enchaînements de sauts qu’on retrouve dans lagymnastique au sol), jumps (sauts effectués sur place) et, bien sûr, dela danse.
Nouvelle source d’inspiration
MinhTrang, étudiante en 2e année, est lancée dans les airs et fait desacrobaties avec le soutien de quatre garçons. Elle réalise aussi unenchaînement de pirouettes et sauts périlleux. Dès qu’elle met ses piedssur les mains des quatre porteurs, Minh Trang réalise un saut de 2 m dehaut, puis retombe en tout sécurité dans les bras des porteurs.
Ils’agit d’une séance d’entraînement normale du club Opium CheerleadingSquad. Les membres se réunissent tous les jours, de 18h00 à 21h30. Crééen octobre 2011, le club est bien connu dans le petit monde descheerleaders pour ses chorégraphies spectaculaires.
«Nousparticipons souvent à des concours de chant et de danse organisés parnotre université. Lorsque nous regardions les cheerleaders encompétition, nous trouvions ça tellement impressionnant. Cela nous adonné envie d’en faire», partage Tri Thinh, chef du club OpiumCheerleading Squad. Et d’ajouter : «La première fois que nous avons misles pieds sur le tapis, nous avons eu une véritable révélation».
Dansla Maison de culture de la jeunesse de Hô Chi Minh-Ville, l’atmosphèred’entraînement n’est pas moins passionnée. Les membres, pour la plupartdes étudiants, s’entraînent avec enthousiasme. Le club Go-Team a vu lejour il y a trois ans et compte une centaine de membres. Ilss’entraînent trois jours par semaine.
«Le cheerleadingcontribue au développement de la confiance en soi ainsi qu’à plusieursqualités qui serviront tout au long de la vie, comme le leadership, laresponsabilité et le travail d’équipe», fait savoir l’entraîneur DinhTuân. Il ajoute que cette discipline demande une bonne forme physiqueétant donné que l’on doit souvent lever non pas des poids, mais deshumains.
Un sport d’équipe par excellence
Toujoursselon lui, le cheerleading se développe de plus en plus à Hô ChiMinh-Ville. Il y a six ans, il était complètement inconnu au Vietnam.Tous les passionnés devaient le pratiquer chez eux car il n’y avaitaucun club. À l’heure actuelle, la mégapole du Sud compte environ 20clubs dans les universités et IUT. Leur nombre dans les écoles est dumême ordre. «C’est logique car les jeunes de Hô Chi Minh-Ville aimentbien l’aventure et les nouveautés», explique Dinh Tuân.
Lecheerleading est un sport d’équipe où le rôle de chaque membre estcrucial pour le succès de la chorégraphie. «Les membres sont supersoudés parce qu’ils dépendent vraiment les uns des autres. Si quelqu’unfait une erreur lors d’un stunt, c’est tout le monde qui paie, alors çacrée des liens très forts, souligne Dinh Tuân. La présence auxentraînements et compétitions est primordiale. Chaque absence pénalisele reste de l'équipe».
«Pour nous, le plus important n’estpas de monter sur le podium. Les compétitions nous permettent surtout devoir notre progression. En plus, de nouvelles amitiés se créent»,poursuit-il.
Le fait d’organiser le championnat nationalU-League composé de football, de cheerleading et de l’élection de Missétudiante a boosté la naissance de clubs de cheerleading dans lesuniversités de Hanoi, Dà Nang et Hô Chi Minh-Ville. En décembre 2013, laMaison de culture de la jeunesse de Hô Chi Minh-Ville, en collaborationavec le Service municipal de l’éducation et de la formation, a organiséun concours baptisé «Cheerleading Competition», avec la participationde 26 clubs de la ville. Le développement de ce sport permettrapeut-être au Vietnam d’être bientôt présent dans les compétitionsinternationales. Car bien que le cheerleading ne soit pas un sportolympique, il possède ses propres championnats du monde.
Des entraînements gratuits
Avecla naissance du club Go-Team, la Maison de culture de la jeunesse de HôChi Minh-Ville a été premier établissement vietnamien à organiser descours de cheerleading. Les premiers temps, le prix de la licence étaitde 100.000 dôngs par mois et par personne. Puis, dans l’optique de créerun lieu ludique, tous les cours sont désormais gratuits. Grâce à sesnombreux atouts, qui permettent de séduire un public de plus en pluslarge, le nombre de licenciés ne cesse de croître. Selon les prévisions,l’année prochaine, la maison organisera aussi des cours en faveur desprofs d’éducation physique. -VNA