Hanoi, 12 mai(VNA) - Le 10 mai dernier, le tribunal d’Evry (France) a jugé irrecevable laplainte déposée par Mme Trân Tô Nga, une journaliste franco-vietnamienne,contre 14 multinationales agrochimiques qui ont fabriqué la dioxine utiliséepar l’armée américaine pendant la guerre au Vietnam.
L’Association desvictimes de l’agent orange/dioxine vietnamienne (AVAA) a manifesté, mercredi, 12 mai, son plein soutien à Mme TrânTô Nga qui a interjeté appel de cette décision et a donné sa déclaration sur ce procès.
Le tribunal Evrya déclaré qu'il n'avait pascompétence pour juger une affaire impliquant les actions de l’administrationaméricaine en temps de guerre, jugeant que les entreprises américainesagissaient sur ordre de l’administration américaine qui était engagée dans «une initiative souveraine».
La déclaration de l’AVAA a souligné que letribunal a rendu une décision qui n’était pas fondée sur les principes du droitinternational existant et n’avait pas suffisamment pris en compte les facteurspertinents.
La déclaration mentionnait également une annoncedes avocats de Mme Trân Tô Nga dans laquelle ils affirmaient que le tribunalappliquait une définition obsolète du principe d’immunité de juridiction quicontredisait les principes modernes du droit international et national.
Le tribunal n'a pas tenu compte de facteurspertinents tels que le fait que les entreprises américaines soient libres departiciper à des appels d'offres pour produire des produits chimiques toxiquesà des fins lucratives et ne sont pas obligées de le faire.
Il n'a pas non plus tenu compte du fait que lesentreprises chimiques savaient que la dioxine était une substance hautementtoxique, mais ont quand même intentionnellement modifié le processus techniquepour raccourcir le temps de production de l'agent orange, réduisant ainsi lescoûts et augmentant les bénéfices.
L’AVAA a souligné que le tribunal d'Evry devraitreconsidérer sa décision et s'attend à ce qu'une cour d'appel tienne compte detous les facteurs pertinents pour rendre une décision obligeant les entrepriseschimiques américaines à verser une compensation.
L’Association a également affirmé son soutien àl’appel de Mme Trân Tô Nga et a espéré que tous les amoureux de la paix, de lajustice et du progrès à travers le monde la soutiendraient ainsi que d’autresvictimes d’agent orange au Vietnam.
Née en 1942, Trân Tô Ngaest une “Viet kieu” de France. Elle est originaire de la province vietnamiennede Soc Trang (Sud). C’est en tant que reporter de “Thông tân xa Giai Phong”(Agence d’Information de Libération), un des deux organes prédécesseurs del’Agence Vietnamienne d’Information (VNA en abréviation anglaise), qu’elle aété victime de l’agent orange. Son procès contre les firmes américainesproductrices de défoliants toxiques a débuté en avril 2014.
Devant les dernières informations, elle a dit qu’elle n’était pas surpriseparce qu’elle s’était préparée à l'avance. Elle a affirmé qu’elle ferait appelet poursuivrait sa voie.
Pendantla guerre du Vietnam, entre 1961 et 1971, l'armée américaine a largué environ80 millions de litres d’herbicides toxiques à forte teneur en dioxine, l’un desproduits toxiques les plus puissants, pour détruire la végétation qui couvraitla progression des soldats vietnamiens et les priver de leurs sources denourriture.
Plusde 4,8 millions de Vietnamiens ont été exposés à la dioxine. Elle a engendré lamort de milliers de personnes tandis que des dizaines de milliers de personnessouffrent d’atteintes sévères dues à l’exposition à ce composé.-VNA