Hanoi (VNA) – L’artisanat est en plein essor, au Vietnam. Les produits qui sortent de nos ateliers sont de plus en plus appréciés au-delà des frontières et forcément, les villages dits d’artisanat se retrouvent en première ligne. Le défi, pour eux, est de passer d’une production locale à une production internationale… Mais ce défi, ils sont prêts à le relever…  

L’artisanat vietnamien a la conquete des marches internationaux hinh anh 1La soie du village de Van Phuc. Photo: VOV


Laque, nacre, céramique, orfèvrerie, passementerie, tissage, vannerie, sculpture… Les 5.400 villages d’artisanat que compte le Vietnam offrent une gamme de produits aussi riches que diversifiés, dont certains sont d’ailleurs dûment labellisés. C’est le cas de la soie de Van Phuc, de la poterie de Bat Tràng ou encore de l’argenterie de Dông Xâm. Si la rentabilité de ces produits n’est plus à démontrer, elle reste à un niveau tout juste acceptable si l’on prend en compte les potentiels des villages d’artisanat.

C’est en tout cas ce que constate Dàm Tiên Thang, le chef adjoint du Service de l’industrie et du commerce de Hanoi.  «Le chiffre d’affaires à l’exportation est estimé à 200 millions de dollars par an. Mais force est de constater que pour l’instant, on est plutôt aux alentours de 160 millions…», déplore-t-il.

S’ils sont bel et bien appréciés pour ce qu’ils sont, il manque à nos produits artisanaux un mécanisme de promotion commerciale. Pour l’instant, les labels vietnamiens n’ont pas ou très peu de visibilité à l’international. Certains marchés comme les États-Unis, la France, le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne seraient pourtant prêts à leur faire la place qu’ils méritent… 

L’artisanat vietnamien a la conquete des marches internationaux hinh anh 2La céramique du village de Bat Tràng. Photo: VOV


Nguyên Van Quyên est à la fois le président et le directeur général du conseil d’administration de Hoa Mai, une coopérative artisanale de la province de Lào Cai. Pour lui, c’est qu’en coopérant que les villages d’artisanat pourront faire face aux enjeux de la mondialisation.

«Si on veut que les villages d’artisanat se développent et qu’ils accroissent leur productivité, il faut tisser des liens entre eux», préconise-t-il. «C’est déjà un peu ce que font l’association des villages d’artisanat et l’union des coopératives en organisant beaucoup de foires qui sont l’occasion de faire connaître les fleurons de notre artisanat par-delà nos frontières».

Le gouvernement soutient lui aussi le développement et le processus d’intégration internationale des villages d’artisanat. Il a notamment lancé un programme intitulé «À chaque localité son produit», qui a aidé plusieurs villages à renaître de leurs cendres et à se développer. Il a par ailleurs promulgué un arrêté spécifique sur le développement des métiers ruraux. Ce texte a permis de favoriser les métiers traditionnels en voie de disparition, les villages d’artisanat peuplés d’ethnies minoritaires ou propices au tourisme.

De son côté, l’Association des villages d’artisanat encourage les entreprises à prendre une part active à cette conquête du marché mondial, quand elle n’assure pas elle-même la promotion commerciale.

«Chaque artisan participe au patrimoine de son village», indique Luu Duy Dân, le président de l’association. «Nous sommes en train d’établir la liste des 100 meilleurs villages de métiers, celle des 100 meilleurs artisans et celle des 100 meilleurs produits… Pour l’instant, nous en sommes à 64 villages représentatifs».

L’artisanat vietnamien est donc parti pour conquérir le monde. Il a tous les atouts en main, à commencer par le dynamisme des artisans. – VOV/VNA