
Hanoï (VNA) - Vuque les ressources halieutiques reculent au fil des ans, legouvernement accorde une priorité particulière aux aires marinesprotégées. Leur élargissement figure même dans le cadre du plan dedéveloppement de l’économie maritime.
Les aires marines protégées (AMP) constituent l’un des outils les plusefficaces pour la préservation des zones marines et côtières ainsi quedes activités économiques connexes comme la pêche et le tourismenotamment.
Le Vietnam gère ses réserves naturelles terrestres depuis les années1960, mais il a fallu attendre 1980 pour que des recherchesscientifiques dans le cadre des programmes relatifs à la mer nationalesoient effectuées, et que des idées sur la gestion des réserves marinesémergent.
Concilier économie et biodiversité
En 1995, le gouvernement a approuvé le Plan d’action national pour labiodiversité qui porte sur la préservation de la mer et des régionslittorales. L’ancien ministère des Sciences, des Technologies et del’Environnement, en coopération avec le Centre national des sciencesnaturelles et des technologies, a établi en 1998 et 1999 le Pland’aménagement des AMP et en a présenté ensuite 15.
Elles représentent 0,24% de la superficie marine du pays et abritentpresque 70.000 ha de corail, 20.000 ha d’herbiers marins ainsi que desmangroves, lieux où certaines espèces marines se reproduisent. En effet,une centaine d’espèces endémiques et/ou menacées d’extinction viventdans ces réserves.
En 2010, un réseau de 16 AMP a été établi dans 12 provinces littorales.La plus éloignée est la réserve de Nam Yêt dans l’archipel de Truong Sa(Spratly), province de Khanh Hoà (Centre).
Selon le maître de conférences Nguyên Chu Hôi, ancien directeur adjointdu Département général de la mer et des îles du Vietnam, la mer, lesîles et la biodiversité marine fournissent des ressources audéveloppement de l’économie maritime et en particulier à deux activités :la pêche et le tourisme. Mais ces dernières années, ces deux secteurs,qui rapportent le plus de revenus aux habitants des régions littorales,ont rencontré des difficultés à cause du recul des ressources marines.
Face à cette situation, le gouvernement met l’accent sur leurpréservation, les considérant comme l’un des facteurs clés d’uneéconomie maritime durable. Si les réserves marines sont bien gérées,elles retrouveront prochainement leur équilibre naturel. En trois ans,les écosystèmes se rétablissent et, à partir de cinq ans, cela auraaussi des effets bénéfiques sur les régions maritimes environnantes.
Les territoires maritimes et littoraux du Vietnam abritent une granderichesse floristique et faunistique. Ces écosystèmes jouent un rôle trèsimportant dans la vie des êtres vivants, de la fourniture de produitshalieutiques à la modération des fluctuations du climat. Ils constituentune protection naturelle contre les catastrophes liées au dérèglementclimatique.
C’est la raison pour laquelle l’élaboration des AMP contribue nonseulement à assurer l’équilibre des écosystèmes marins et labiodiversité, mais aussi à développer de façon durable l’économiemaritime, aux recherches scientifiques,
à l’éducation à l’environnement des citoyens, etc.
L’établissement des AMP a renforcé l’arsenal juridique dans la luttepour les droits et intérêts légitimes dont bénéficie le Vietnam en MerOrientale, en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit dela mer. Les AMP sont des éléments importants en termes d’environnementtransfrontalier en Mer Orientale, auquel les pays de la régions’intéressent de près.
En outre, le fait d’établir et de gérer des réserves naturelles va dansle sens des accords internationaux signés par le pays au Sommet deJohannesburg en 2002 sur les Objectifs du millénaire pour ledéveloppement, à celui de Paris en 2015 sur les Objectifs pour ledéveloppement durable, dont le 14e qui porte sur la préservation et l’utilisation durable des ressources marines et océaniques. - CVN/VNA