La ministre vietnamienne de la Santé est sur Facebook
- Désormais détentrice d’une page personnelle sur Facebook, comment trouvez-vous la vie sur ce réseau social ?
Je la trouve vraiment intéressante. J’observe que la plupart des
questions ou des commentaires qui me sont adressés sont d’actualité,
pertinents, avec des avis sincères et constructifs. Je reçois aussi des
confidences sur le travail et le quotidien des cadres et employés des
différents établissements de santé, où qu’ils se trouvent dans le pays.
Sur ma page Facebook, j’ai également reçu des
appréciations du public qui ne sont pas vraiment exactes sur le secteur
de la santé. Peut-être parce que leurs auteurs manquent de connaissances
sur les problèmes qu’ils abordent. Pourtant, je les écoute et leur
donne aussi des explications. Je suis consciente qu’il y a énormément de
choses pour lesquelles je ne suis pas en mesure d’apporter des réponses
ou des solutions dans le jour ou les deux jours qui suivent. Mais le
simple fait de partager et d’être à l’écoute d’un problème précis permet
déjà à un dirigeant du secteur de la santé et aux habitants de trouver
un terrain d’entente et de mieux se comprendre.
Je
considère Facebook comme un canal d’informations utile. Je suis toujours
prête à écouter les patients, les habitants sur des politiques et des
activités du secteur. Ouvrir une page personnelle Facebook est quelque
chose de courant dans le monde politique à l’étranger. Comme tous les
citoyens, je veux écouter, être écoutée, partager et être partagée avec
tout un chacun.
- Avec votre agenda de ministre, à quel moment de la journée trouvez-vous du temps libre pour consulter votre profil ?
Je le consulte chaque jour. Bien sûr, il faut que je mette
intelligemment mes plages horaires libres à profit pour cette activité.
Par exemple, durant mes déplacements en voiture vers une réunion, sur la
route de mes missions ou après 23h00, quand je quitte le ministère.
Actuellement, ma «fanpage» compte plus de 5.000 abonnés avec une
quantité d’informations colossales. Certains sujets ont enregistré
400-500 «J’aime» chacun. J’ai par exemple reçu des questions d’un
patient en train d’être soigné dans un dispensaire et me demandant si le
traitement donné était le bon ou non. J’ai reçu aussi des messages
d’habitants inquiets de la pénurie de certains vaccins. Un de mes
abonnés m’a aussi demandé de lui conseiller une bonne adresse pour les
soins dentaires. Pour résumer, j’essaie, dans la mesure du possible, de
répondre à toutes les interrogations des citoyens liées à la santé.
- Comment allez-vous procéder pour traiter toutes les questions et requêtes envoyées chaque jour par les internautes ?
J’aimerais que toutes les pétitions, questions ou inquiétudes soient
traitées dans les plus brefs délais. Je n’ai cependant pas suffisamment
de temps pour répondre séparément à chacun de mes abonnés. Je fais donc
en sorte de donner des réponses en regroupant les questions abordant le
même thème. Si certains sujets peuvent être traités immédiatement, pour
d’autres, il faut du temps pour vérifier l’information et apporter la
meilleure réponse.
Pour les questions ou pétitions
liées aux documents juridiques et aux réglementations en vigueur, je
renvoie les abonnés au ministère de la Santé pour avoir des réponses
concrètes et précises. Il y a aussi des problèmes que je dois regrouper
pour les transmettre aux services et organismes compétents avant de
donner les réponses. Ces dernières sont ainsi affichées sur ma page
personnelle mais aussi sur le site officiel du ministère de la Santé, ce
qui permet un accès à un public plus large.
«L’ouverture des pages personnelles des politiciens sur les réseaux sociaux est saluée»
Le Professeur Nguyên Minh Thuyêt, ancien vice-président de la
Commission de la culture, de l’éducation, des jeunes et des enfants de
l’Assemblée nationale, parle de l’ouverture des pages personnelles sur
Facebook par les responsables des organismes compétents : «À l’ère
numérique, un(e) politicien(ne) ne peut écarter du revers de la main les
réseaux sociaux. Je crois que les habitants saluent cette action
avant-gardiste de la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên. Cela
montre qu’elle cherche à écouter, à être écoutée pour mieux comprendre
l’opinion publique. C’est aussi une marque de courage, son secteur étant
souvent confronté à des questions brûlantes. Outre ses réalisations,
considérables, le secteur de la santé fait face à maints défis et
difficultés. La ministre va, sans répit, recevoir les tracas quotidiens
des citoyens et pourrait parfois être conspuée. Mais je pense qu’elle
est parée à toute éventualité et est déterminée à maintenir son profil,
car elle le trouvera utile et efficace pour son travail. Elle a
parfaitement évalué la force que constituent les réseaux sociaux. Sa
«fanpage» lui permettra d’avoir des contacts directs avec les habitants
et des patients, d’écouter leurs demandes et revendications ainsi que de
saisir la situation des hôpitaux, les inconvénients des politiques ou
des réglementations pour proposer des modifications plus rapides et
efficaces. Ce sera aussi l’occasion pour elle d’apporter des
explications sur toutes sortes de sujets relatifs à son domaine de
compétences». - CVN/VNA