Le Vietnam est considéré par la communauté internationale comme un modèle de réduction de la pauvreté et de développement économique. Le résultat de près de 30 ans de politique de Dôi moi (Renouveau). Petite rétrospective.
Dès les premiers jours après l’indépendance du pays en 1945, le Président Hô Chi Minh a qualifié de prioritaire la lutte contre la pauvreté et la précarité, considérant même famine et pauvreté sont l'un des «trois ennemis à abattre», aux côtés de l'ignorance et de l'agresseur étranger. Hô Chi Minh a défini des orientations afin que tous les citoyens aient un travail et bénéficient d’une vie stable et confortable.
Le 3 septembre 1945, lors de sa première réunion, le gouvernement provisoire de la République démocratique du Vietnam a lancé la Campagne de lutte contre la famine et de développement de la production.
Une pauvreté qui ne cesse de reculer
Depuis le lancement de la période de Renouveau en 1986, l’éradication de la famine et la réduction de la pauvreté ont toujours fait l’objet d’une préoccupation particulière du Parti et de l’État. Le Renouveau s’est concrétisé avec une série de politiques destinées à faire passer le pays d’une économie centralisée et subventionnée à une économie de marché à orientation socialiste, c’est-à-dire sous contrôle étatique. Cette «économie de marché à orientation socialiste» a fait ses preuves, si l’on en juge par les progrès spectaculaires enregistrés par le pays en trois décennies - on parle même de «miracle à la vietnamienne».
Le premier Programme national de réduction durable de la pauvreté a été approuvé par le gouvernement en 1998. Il s’est accompagné de nombreuses orientations et politiques. Malgré des conditions économiques difficiles, l’Assemblé nationale et le gouvernement ont toujours réservé des crédits conséquents à ce combat de longue haleine. Pour la période 2011-2015, 32.000 milliards de dôngs tirés des caisses de l’État et 10.000 milliards mobilisés au sein de la société.
Le taux de pauvreté a été ramené de 14,2% en 2010 à 6% en 2014. Selon les prévisions, ce taux sera de 5% pour la période 2011-2015. Dans les districts démunis, le taux de pauvreté est passé de 50,97% en 2011 à 33,20% en 2014.
Un Vietnam moins pauvre mais plus inégalitaire
Ces bons résultats ne doivent cependant pas occulter les difficultés qui perdurent. Par exemple, le fossé entre riches et pauvres continue de se creuser, les groupes les plus vulnérables font face à une pauvreté persistante, principalement les ruraux et montagnards du Nord et des régions reculées. Dans les régions peuplées d’ethnies minoritaires, le taux de pauvreté atteint 50% voire 70%.
Le budget consacré à la lutte contre la pauvreté dans les régions reculées est insuffisant. Par ailleurs, la plupart des politiques mettent l’accent sur l’amélioration de la qualité des services de base (logement, médecine, éducation…) et non sur la création d’emplois.
Afin d’atteindre l’objectif de l’Assemblée nationale d’un taux de pauvreté de moins de 5% en 2020, le gouvernement a demandé aux ministères de revoir les politiques concernées et de trouver des solutions optimales. Il faut donner la priorité aux districts démunis, aux régions peuplées d’ethnies minoritaires, élaborer de nouvelles normes de pauvreté afin d’assurer des conditions de vie décentes aux habitants.
Actuellement, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales et les ministères concernés revoient l’arsenal politique concernant la réduction de la pauvreté, proposent des nouvelles solutions dont la priorité est réservée aux régions montagneuses, peuplées d’ethnies minoritaires…À la fin de cette année, le gouvernement envisage de soumettre à l’Assemblée nationale le Programme national 2016-2020 de réduction durable de la pauvreté, en liaison avec le programme national de Nouvelle ruralité.
L’OMC salue les succès du Vietnam dans la lutte contre la pauvreté
«Les succès qu’enregistre le Vietnam dans sa lutte contre la pauvreté montrent le rapport étroit entre commerce et développement, ainsi que le rôle du commerce dans la croissance économique dans les années qui viennent». C’est ce qu’a déclaré Roberto Azevedo, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans une récente publication intitulée «Le rôle du commerce dans l’éradication de la pauvreté», rédigé par l’OMC et la Banque mondiale. Les activités commerciales ont amélioré les conditions de vie des Vietnamiens. Entre 1990 et 2012, la part du commerce dans le PIB du pays a été doublée. Dans le même temps, le taux d’extrême pauvreté a chuté de 60% à 3%. – VNA