Bac Ninh (VNA) - La province septentrionale de Bac Ninh ne cesse de redoubler d’efforts pour préserver et promouvoir les valeurs du quan ho. De nombreuses mesures synchrones et concrètes sont donc proposées.

La forte vitalite du chant alterne hinh anh 1Chanteuses de "quan ho". Photo : VNA/CVN

Le quan ho ou chant alterné est considéré comme le symbole culturel du Kinh Bac, ancien nom d’une région située au Nord, englobant la totalité des provinces de Bac Giang, Bac Ninh et une petite partie des localités voisines. Il s’agit d’une contrée riche en valeurs historiques et traditionnelles dont Bac Ninh constitue le noyau.

Dix ans après sa reconnaissance par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le quan ho y reste préservé et se développe pour l’essentiel au sein de quatre environnements : la communauté, les écoles de l’ensemble de la province, le Centre de la culture et le Théâtre des chants populaires quan ho de Bac Ninh, qui vient d’être inauguré (première phase) en mai. Parmi les mesures prises, l’une des plus efficaces est son enseignement depuis l’année scolaire 2011-2012 dans toutes les écoles allant de la maternelle au lycée. Les élèves ont ainsi l’occasion d’apprendre non seulement les mélodies mais aussi l’histoire de ce chant populaire.

"Nous avons établi un plan détaillé d’enseignement du +quan ho+ aux élèves. Les heures d’apprentissage leur permettent d’accumuler des connaissances sur cet art vocal et contribuent à stimuler leur amour envers le pays natal et les valeurs traditionnelles de la musique locale", a informé Trân Thi Hang, directrice adjointe du collège de Hoà Long de la ville de Bac Ninh.

De plus, la province a chargé son Service de la culture, des sports et du tourisme d’organiser régulièrement, depuis 2017, des représentations de quan ho en barque. Cette idée a permis d’attirer l’attention et l’intérêt de nombreux habitants. "Il s’agit d’une activité très utile, offrant non seulement aux habitants locaux mais aussi aux visiteurs la possibilité d’en apprendre davantage sur les chants alternés de Bac Ninh", a insisté Nguyên Xuân Truong, domicilié dans le quartier de Ninh Xá, ville de Bac Ninh. Et d’ajouter : "C’est aussi une mesure efficace afin de présenter le +quan ho+ aux habitants du pays et à l’étranger, lui permettant de se répandre".

Pour que le quan ho rayonne 

La forte vitalite du chant alterne hinh anh 2Un spectacle de "quan ho" de Bac Ninh. Photo : VNA/CVN

Souscrivant aux engagements pris avec l’UNESCO en matière de préservation et de promotion de cet art traditionnel, Bac Ninh déploie depuis une décennie plusieurs projets en la matière. En plus de sa conservation, la province n’oublie naturellement pas ses chers artisans et autres dépositaires de ce patrimoine culturel immatériel. En effet, Bac Ninh est une province phare du pays dans l’élaboration de mécanismes et politiques honorant et récompensant les artisans de patrimoines culturels. Cela leur permet de continuer de nourrir leur passion en consacrant leur temps et leur talent à préserver et promouvoir les valeurs culturelles de la nation.

Par conséquent, le nombre d’institutions culturelles a considérablement augmenté. Des 44 villages traditionnels de quan ho, ce chant est désormais pratiqué dans 369 villages et 381 clubs regroupant une bonne dizaine de milliers de membres. Ceux-ci témoignent de la participation active et de l’enthousiasme grandissant des habitants. Chaque club dispose d’un(e) artisan(e) qui joue le rôle de mentor, chargé de transmettre ce chant populaire à la jeune génération. Chaque habitant sait chanter au moins quelques chansons du répertoire.

À cela s’ajoute l’investissement de Bac Ninh dans la rénovation, la mise en place d’institutions culturelles, la construction de locaux en faveur des clubs de quan ho. En particulier, la province dispose d’une planification détaillée d’un complexe culturel dédié à ce chant alterné, d’une superficie de plus de 247.000 m², dans la commune de Hoà Long.

En outre, un théâtre au service des représentations de quan ho a été bâti sur 19.400 m², également à Hoà Long, pour un coût de plus de 178 milliards de dôngs. L’ouvrage sera non seulement un lieu de préservation de ces chants populaires, mais également une attraction pour les touristes nationaux et étrangers, ce qui incite chaque artiste à se livrer sur sa démarche créative.

Dans les temps à venir, la province continuera de renforcer la promotion du quan ho. En plus de perfectionner les mécanismes et politiques en faveur des artisans, elle compte mettre l’accent sur la formation et la transmission de ce folklore aux jeunes générations. Grâce à l’intérêt et au soutien des autorités locales, le chant alterné de Bac Ninh est de plus en plus répandu et gagne les faveurs du public tant vietnamien qu’étranger. "Tous ces efforts affirment la forte vitalité d’une forme d’art unique sur la terre riche en traditions historiques et culturelles du Kinh Bac", a souligné Trân Quang Nam, directeur du Service provincial de la culture, des sports et du tourisme.

À présent, le quan ho connaît un développement prospère, avec des centaines de clubs localisés dans l’ensemble du pays. Plusieurs ont même été créés au sein des communautés de Vietnamiens d’outre-mer résidant en France, en Allemagne et en République tchèque, notamment. -CVN/VNA