La danse folklorique, un art ancré dans la culture vietnamienne

La danse est partie intégrante de la culture et de l’histoire du Vietnam. Les danses folkloriques sont exécutées et chéries aux quatre coins du pays.
La danse folklorique, un art ancré dans la culture vietnamienne ảnh 1Le numéro de danse "Nâm bao mua" présenté lors du deuxième Festival international de danse, le 16 septembre 2017 à Ninh Binh (Nord).

Hanoi (VNA) - La danse est partie intégrante de la culture et de l’histoire du Vietnam. Les danses folkloriques sont exécutées et chéries aux quatre coins du pays. L’âme et la culture de chaque ethnie transparaissent à travers cette forme artistique.

Personne ne connaît la date exacte de la naissance de la danse folklorique. Pourtant, les experts estiment qu’avant le Xe siècle, elle était surtout liée à des rituels religieux. Elle connut ensuite un développement important tant au sein de la population qu’à la cour royale. Pratiquée généralement par des paysans lors de fêtes villageoises, elle faisait l’objet d’une attention toute particulière à la cour. En effet, en 1025, le roi Ly Thai Tô (974-1028) a créé la fonction de Quan giap, chargé de soutenir les danseurs amateurs. C’était à cette époque-là qu’apparaissaient les premières troupes de danse populaire.

Promouvoir l’identité des ethnies

À l’instar de la dynastie des Ly (1009-1225), celle des Trân (1225-1400), qui lui a succédé, a encouragé la danse folklorique, considérée comme élément fédérateur de la population et de l’unité nationale.

Sous le règne des Nguyên (1802-1945), la dernière dynastie  royale vietnamienne, la séparation entre la danse folklorique et la danse royale a clairement été opérée. Si la première exprimait les us et coutumes populaires, la deuxième mettait en valeur les symboles royaux.

Lors du deuxième festival international de danse organisé en septembre 2017 dans la province de Ninh Binh (Nord), les artistes vietnamiens ont présenté des spectacles impressionnants inspirés des danses traditionnelles des ethnies H’mông, Dao et Thai à travers des numéros tels que Nâm bao mua (Les champignons annonçant la pluie), Choi trông (Pratique du tambour) et Môt ngày trên ban (Un jour dans le village), pour ne citer qu’eux. Les spectateurs vietnamiens et étrangers ont pu admirer les couleurs et ressentir le langage du corps exprimés par le talent des artistes, ainsi que par la minutie des chorégraphies.

La danse folklorique a contribué à la présentation et à la promotion de l’identité et de la culture des ethnies vietnamiennes aux amis étrangers lors, notamment, de festivals internationaux de danse. Ces dernières années, beaucoup de concours et festivals sur cette forme de danse ont été organisés.

Fin 2016, l’Association des danseurs du Vietnam a organisé un concours de danse professionnelle des ethnies minoritaires de la région Nord. Dans le cadre de cet événement, un colloque intitulé “De la danse folklorique des ethnies minoritaires à la danse professionnelle” a eu lieu. Une bonne occasion pour les compositeurs, chorégraphes et artistes d’échanger des expériences, en particulier en matière de composition d’œuvres sur les groupes ethniques, tout en contribuant à proposer des orientations futures du développement de la danse au Vietnam.

Aux dires d’experts, les danses folkloriques vietnamiennes sont en danger, même si l’Association des danseurs vietnamiens veille au grain. Lors des concours comme festivals organisés par cette association, les artistes ont créé de nombreuses chorégraphies célébrant le folklore des ethnies minoritaires du Vietnam, dont le Sila, le Dan Lai, le San Chay et le Pa Di notamment. Cependant, “en combinant la danse traditionnelle à la modernité pour la rendre plus accessible au public, certains artistes, notamment les jeunes, ont créé l’effet inverse désiré, provoquant un malaise chez le public”, a souligné le critique de danse Thai Phiên.

Un patrimoine culturel à conserver

Afin d’être au plus près de la réalité lors des représentations sur scène, nombreux sont ceux qui ont sillonné les régions montagneuses afin de découvrir la richesse de la danse folklorique nationale. C’est en vivant chez et avec les habitants des villages que l’on peut saisir leur réalité, comprendre leur vie, leurs sentiments, leurs coutumes, en d’autres termes, leur identité.

Ce n’est pas chose facile que de raconter l’histoire culturelle des ethnies minoritaires à travers une œuvre de danse. Le vice-président de l’Association des danseurs vietnamiens, l’"Artiste du Peuple" Ung Duy Thinh, a fait grand cas des efforts de l’enseignant Nguyên Thi Thanh Mai, de l’École supérieure de la culture et des arts de Viêt Bac (province de Thai Nguyên, Nord). En plus de transmettre sa passion de l’art aux jeunes générations, elle a mené des études extrêmement poussées sur le sujet. Elle s’est aussi rendue dans les régions montagneuses de la province de Tuyên Quang (Nord) et elle a partagé la vie des habitants de l’ethnie Dao. Son œuvre, inspirée du rite de la piété filiale (lê bao hiêu) des Dao à vis-à-vis des grands-parents et des ancêtres, a conquis les spectateurs avec ses mouvements de danse très animés. Particulièrement, cet ouvrage a été interprété par des enfants de l’ethnie Dao.

"L’exploration, la création et la +mise à jour+ de la jeune génération en matière de danse folklorique méritent le respect. Au lieu de critiquer le fait que la jeune génération combine la danse traditionnelle à la modernité, il vaudrait mieux que des artistes connus puissent l’aider dans la préservation et la promotion de la danse nationale", a déclaré Ung Duy Thinh.

Dans de nombreux programmes télévisés actuels, en particulier les programmes de téléréalité, s’il y a des numéros artistiques inspirés d’éléments traditionnels, ces programmes attireront immédiatement l’éloge de médias et l’approbation du public. Avec l’art populaire, c’est la même chose : beaucoup de jeunes désirent actualiser la mise en scène de leur performance en insufflant une nouvelle vitalité, des couleurs plus audacieuses pour une image innovante de la danse ethnique.

Et pour préserver et promouvoir ce folklore, il est nécessaire que davantage d’enthousiasme existe non seulement parmi les artistes, mais aussi les responsables en charge de la gestion et de l’organisation des “terrains de jeu” et autres scènes de performance pour les artistes. -CVN/VNA​​

Voir plus

Vinh Long célèbre la fête Ok Om Bok

Vinh Long célèbre la fête Ok Om Bok

La fête Ok Om Bok, événement culturel traditionnel de la communauté khmère et patrimoine culturel immatériel national reconnu, s’est tenue le 5 novembre au site historique et pittoresque d’Ao Ba Om, dans la province de Vinh Long, au cœur du delta du Mékong.

Œuvre "Mua xuân dên" (L’arrivée du printemps), de Vu Công Diên, huile sur toile, 100x120cm. Photos : NDEL

Les beaux-arts contemporains vietnamiens enchantent à l’Asian Art de Londres

Les œuvres de quatre artistes vietnamiens contemporains ont suscité l’intérêt des collectionneurs, des maisons de vente aux enchères et des amateurs d’art du Royaume-Uni et du monde entier lors de l’exposition « Vietnam - Beauté enchanteresse », qui s’est tenue du 31 octobre au 5 novembre chez Sotheby’s.

Le rituel d’offrande du côm dep, sorte de jeune riz gluant aplati, est une spécialité khmère en l’honneur de la Lune. Photo : VNA

Can Tho célèbre la fête de la Lune des Khmers

Selon les croyances du peuple khmer, la fête de la Lune, célébrée au milieu du dixième mois lunaire, est l’occasion de rendre grâce au génie lunaire pour des récoltes abondantes. Dans la soirée du 4 novembre 2025, la cérémonie du culte de la Lune s’est tenue au temple Khleang, dans la ville de Can Tho, dans le cadre de la fête Oc Om Boc – course de pirogues Ngo traditionnelles.

Photo d'illustration : VNA

Projet de documents du 14e Congrès du Parti : Placer la culture au même rang que l’économie et la politique

Le projet de Rapport politique du Comité central du Parti (13ᵉ mandat) présenté au 14ᵉ Congrès national du Parti suscite un large intérêt ainsi que de nombreuses contributions de la population. Ce document clé confère à la culture le statut de fondement spirituel de la société, la positionnant comme à la fois un objectif et un moteur essentiel du développement durable du pays pour la nouvelle ère.

L'artiste Kiêu My et de jeunes artistes du Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville interprètent la pièce « Fête de la maison communale du village». Photo : ttbc-hcm.gov.vn

Le Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville, passeur de culture et de mémoire

Depuis plusieurs années, le Théâtre de hát bội de Hô Chi Minh-Ville propose chaque semaine des représentations dans les espaces publics de la ville. En parallèle, il collabore avec des établissements scolaires pour rapprocher cet art ancestral de la jeunesse. Une démarche à la fois patrimoniale et novatrice, qui vise à préserver l’identité culturelle tout en conquérant de nouveaux publics.

Le Village de My Nghiep (Khanh Hoa) continue de tisser l'avenir du brocart Cham

Le Village de My Nghiep (Khanh Hoa) continue de tisser l'avenir du brocart Cham

Face au risque de déclin de leur patrimoine artisanal en raison de la faiblesse des revenus et de la concurrence industrielle, les artisans du village de tissage de My Nghiep, berceau historique du brocart Cham dans la province de Khanh Hoa (Centre), résistent inlassablement.
Fidèles au métier à tisser traditionnel en bois – un savoir-faire précieux transmis de mère en fille au sein de l'ethnie Cham – ils maintiennent la production de ces étoffes colorées et complexes.

Hoang Ha, rédacteur en chef de la revue Van hoa nghê thuât (Culture-Art). Photo: vanhoanghethuat.vn

14ᵉ Congrès du Parti : la culture élevée au rang de pilier stratégique

Le projet de document pour le 14ᵉ Congrès national du Parti suscite un vif intérêt et une large participation de la société vietnamienne – gouvernements locaux, intellectuels, artistes, chercheurs et gestionnaires. Au cœur des débats, la culture émerge comme un axe stratégique, témoignant d’une profonde évolution dans la pensée théorique et les orientations du Parti pour un développement humain et culturel adapté à l’ère moderne.