Hanoi (VNA) – La 3e conférence sur l’océan Indien (COI) s’est ouverte lundi 27 août à Hanoi, en présence de près de 300 délégués de 40 pays et territoires, dont près de 100 officiels et experts vietnamiens.

La conference sur l’ocean Indien axee sur la construction d’une architecture regionale hinh anh 1La troisième conférence sur l’océan Indien s’ouvre à Hanoi le 27 août. Photo: VNA

 

L’événement de deux jours sur le thème "Construction d’une architecture régionale", s’est focalisé sur l’architecture régionale émergente et la promotion de la coopération entre les pays parties prenantes de la région sur l’instauration de la confiance, le respect du droit international, le règlement pacifique de différends, le management maritime et le traitement des menaces sécuritaires non conventionnelles.

Dans leurs discours d’ouverture, le vice-Premier ministre et ministre vietnamien des Affaires étrangères Pham Binh Minh, ainsi que de hauts responsables sri-lankais, indien et singapourien ont exprimé leurs points de vue sur la nécessité de construire une architecture régionale de l’ASEAN sur la base du respect de l’indépendance, de la souveraineté et de la création de conditions favorables à l’instauration de la confiance.

La ministre indienne des Affaires étrangères Sushma Swaraj a souligné que la région de l’océan Indien, avec ses civilisations anciennes et ses économies dynamiques, est au centre de "l’Indo-Pacifique libre et inclusif".

Elle a également reconnu le rôle central de l’ASEAN dans la structure maritime régionale, la paix maritime, la sécurité et la liberté de navigation, tout en évoquant les menaces susceptibles de nuire à la gouvernance et à la sécurité dans la région, y compris la piraterie, la contrebande et la concurrence navale.

Le vice-Premier ministre et ministre vietnamien des Affaires étrangères Pham Binh Minh a souligné l’émergence de l’Indo-Asie-Pacifique comme entité unifiée.

Il a déclaré que la conférence, destinée à envisager des formes viables d’architecture régionale, est de bon augure pour la coopération future, dans le contexte de l’anti-mondialisation, de l’extrémisme et du nationalisme croissants.

"Le niveau élevé des échanges dans les domaines économique, politique et culturel est le nouveau moteur qui propulse le siècle asiatique vers le siècle indo-asiatique-pacifique", a-t-il déclaré.

Il a averti que la construction d’une architecture régionale indo-asiatique-pacifique est une "entreprise complexe" et que, pour contribuer à la paix, à la sécurité et à la prospérité dans la région, les pays doivent incorporer "quatre éléments fondamentaux": l’inclusivité ; le respect du droit international, la liberté de navigation et les flux commerciaux sans entraves; la centralité de l’ASEAN; et respect de la souveraineté et de l’indépendance des nations.

Le chef de la diplomatie vietnamienne a déclaré que pour tout projet dans le cadre des nombreuses initiatives de coopération récemment proposées - le partenariat économique global régional (RCEP), la politique indienne Agir à l’Est, l’initiative chinoise Ceinture et Route ou l’initiative américano-japonaise Indo-Pacifique – devrait être "basé sur la suprématie du droit international, le respect de l’autodétermination des nations".

Dans son allocution, le ministre singapourien des Affaires étrangères Vivian Balakrishnan a souligné l’importance de "l’avantage maritime", où les mers continuent d’être la voie commerciale la plus vitale.

Jusqu’à 80% du volume du commerce mondial et 70% des recettes totales du transport de marchandises sont effectués par voie maritime, avec la plupart des routes passant par l’océan Indien, qui relie les principales économies du littoral de l’Atlantique Nord à la région Asie-Pacifique, a-t-il dit.

Singapour se félicite de la coopération régionale, mais a souligné l’interdépendance au sein de l’ASEAN et comment des résultats bénéfiques pour tous peuvent être obtenus, même si de nombreuses puissances mondiales se disputent la domination, a-t-il indiqué.

"Nous gagnons plus en travaillant ensemble, en investissant les uns dans les autres et en commercant les uns avec les autres, car le scénario contraire consiste à diviser le monde en blocs rivaux, à insister sur une indépendance étroite, à s’engager dans une compétition à somme nulle et à devenir des marionnettes de la guerre par procuration", a-t-il déclaré.

De même, le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a exprimé sa conviction que l’océan Indien est l’océan du futur, où il deviendra la super autoroute maritime mondiale, et a souligné que le multilatéralisme devrait favoriser l’inclusion au lieu de la division.

La conférence, qui s’est ouverte au Vietnam après deux éditions précédentes à Singapour en 2016 et au Sri Lanka en 2017, met en évidence les liens croissants entre New Delhi et Hanoi et la position du Vietnam dans l’initiative Indo-Pacifique dirigée par les États-Unis. –VNA