Pour les amoureuxd’art contemporain au Vietnam, Lê Ngoc Thanh (Artistik Thanh) est encore un nompeu connu. C’est tout à fait normal car ce Français d’origine vietnamienne aconquis le monde des arts en devenant peintre miniaturiste de montres de luxe.Auteur de nombreux bracelets, il profite toujours de ce travail peu connu dugrand public pour aller partout dans le monde, dont deux fois à Hanoï et unefois à Hô Chi Minh-Ville.
"En 1997,j’ai fait mes études dans la bijouterie-joaillerie : c’est à ce moment que j’aiappris à fabriquer des bijoux, mais avant cela à les créer en utilisant lapeinture.... Étant passionné par le dessin et la peinture, j'ai rencontré unartiste indépendant qui réalise de la peinture miniature sur cadran de montres.Et c’est à partir de ce moment, que j’ai trouvé ma voie professionnelle".
Mais Lê Ngoc Thanh,fan des styles abstraits et figuratifs, ne cache pas sa passion pour l’artcontemporain. Si la peinture miniaturiste est un art haut de gamme qui ne peutpas toucher que bien peu de gens, la peinture acrylique sur toile estaccessible à un public plus large.
"L’aventurea commencé en 2018, lorsque mon jeune frère a créé une salle de billard dans samaison. Je lui ai proposé de lui faire la décoration en lui dessinant quelquesportraits. Jusqu’à présent, j’ai réalisé une cinquantaine de portraits que l’onm’a commandés".
Surmonter lacrise sanitaire
Les peinturesacryliques de Lê Ngoc Thanh sont majoritairement des portraits réalistes,"jusqu’à ce que l'on puisse les confondre avec une photo",précise-t-il. Récemment, il a commencé à dessiner des célébrités du monde,telles que "des chanteurs et acteurs mais dans un style street art et popart".
Au fil du temps,le nombre de commandes augmente. Outre les peintures acryliques, il a aussiillustré des œuvres littéraires, dont récemment un recueil de poèmes quisortira ce printemps 2021.

Cependant, si lapandémie de COVID-19 a tout changé tous les pans de la vie quotidienne, ellen’a pas épargné le marché de l’art. Le télétravail est recommandé partout enEurope, et la distanciation sociale nuit au marché de l’art qui était déjà bienmal en point avant la crise sanitaire.
L’économie est auralenti, et certainement les réseaux sociaux deviennent le moyen le plusefficace pour la vente d’œuvres. Une réalité triste, mais convenable à lasituation actuelle.
"À maconnaissance, les galeries ferment peu à peu, pas forcément à cause duCOVID-19. Je pense que les réseaux sociaux en sont la cause également. Nouspouvons acheter des œuvres directement sur internet. Je trouve dommage car ilfaut quand même voir de ses propres yeux, sentir la matière, admirer l’œuvre envrai, ce qui n’est pas possible sur Internet".
Selon lui,s’adapter à cette nouvelle normalité est une condition nécessaire, afin deprotéger sa santé et celle des autres mais aussi de survivre pendant cettepériode difficile. Le peintre français profite de cette situation particulièrepour "se laisser le temps de créer des collections de tableaux".
Pourtant, commetous les artistes européens actuellement, Lê Ngoc Thanh estime que le COVID-19sera bientôt éradiqué et que l'on trouvera une vie normale, pour qu'il puisseexposer ses œuvres "dans des galeries, dans des hôtels… et bien sûr lesvendre".
Et surtout, pourretourner au Vietnam. "Bien entendu, je souhaite revenir au Vietnam, carj’ai envie de montrer à mes enfants le pays de mes racines. Et pourquoi pasfaire une exposition là-bas ? Que ce soit pour des raisons professionnelle oupersonnelle, il faut que je revienne au Vietnam".-CVN/VNA