
Les industries de transformation et manufacturière occupent 58,2% des IDE au Vietnam. Ces capitaux génèrent plus de 50% de la valeur de production industrielle. Ils contribuent à la création d’emplois, à l’amélioration de la qualité des ressources humaines et au remodelage de la structure de l’emploi. Les entreprises à participation étrangère représentent près de 22% du PIB national. Elles ont créé des millions d’emplois et encouragent le renouvellement du modèle de croissance.
Mondialisation oblige, le gouvernement vietnamien s’efforce de créer aux entreprises un environnement de l’investissement et des affaires ouvert, transparent et attractif pour leur permettre de développer leurs activités dans les meilleures conditions. L’objectif est d’intégrer les entreprises vietnamiennes aux chaînes de valeur régionales et mondiales.
Des liens à consolider
Si les entreprises à participation étrangère sont très présentes dans les secteurs clés de l’économie vietnamienne en raison notamment des avantages fiscaux et des facilités foncières accordés par le gouvernement, les sociétés nationales ont en revanche beaucoup de mal à participer aux chaînes de valeur mondiales. Faibles au niveau de la commercialisation et du marketing et n’étant pas forcément informées des variations du marché ainsi que de l’offre et de la demande, les entreprises vietnamiennes éprouvent de réelles difficultés à se frayer une place sur le marché mondial.
Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a rappelé la nécessité d’augmenter le volume des IDE pour accroître la compétitivité nationale et la volonté du gouvernement de mettre tout en œuvre pour améliorer l’attractivité du Vietnam auprès des investisseurs étrangers. "Pour favoriser le développement des entreprises privées ou publiques, le Vietnam s’efforce d’améliorer son environnement des affaires et de le rendre plus simple et plus transparent. Le gouvernement entend aussi sélectionner les projets d’IDE et retenir préférentiellement ceux qui correspondent aux normes vietnamiennes, qui développent des technologies modernes, respectueuses de l’environnement, et qui sont prêts à connecter les entreprises vietnamiennes", a-t-il indiqué.
Les sociétés sont les principaux acteurs de la 4e révolution industrielle. Le gouvernement l’a parfaitement compris et accompagne donc les petites et moyennes entreprises (PME) vietnamiennes dans le processus de mondialisation.
En réalité, le pays n’a pas encore pu profiter au mieux des avantages du secteur de l’IDE, en matière financière, technologique et de savoir-faire en gestion. C’est pourquoi, renforcer les liens entre les entreprises vietnamiennes et celles à participation étrangère est une demande urgente.
Une nouvelle orientation en matière d’IDE
L’attrait des investissements étrangers au Vietnam repose principalement sur les avantages d’une main-d’œuvre bon marché et des politiques préférentielles destinées aux investisseurs étrangers. Il faut savoir néanmoins que la qualité des IDE n’est pas prise en compte.

Il est vrai que l’IDE a joué un rôle crucial dans le développement et l’intégration économique internationale du Vietnam. Cependant, il a aussi eu des aspects négatifs. Par conséquent, il est temps pour le pays de repenser sa façon d’utiliser plus efficacement ces capitaux. L’heure n’est plus à la quantité à tout prix, mais à la qualité.
Selon les experts, il est nécessaire d’attirer l’investissement, mais cela doit se faire en conformité avec la loi et les objectifs socio-économiques du pays. Pour assurer le fonctionnement le plus efficace de l’IDE, le Vietnam a besoin de prendre des mesures claires pour forcer les autorités locales à se conformer à la planification générale. Elles ne devront plus accorder des licences aux projets irréalisables et suspendre celles des projets qui ont des répercussions négatives sur l’environnement, la société, la sécurité ou la défense.
Un plan à l’horizon 2022 en gestation
Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a demandé au ministère du Plan et de l’Investissement de mieux contrôler la gestion des investissements, de ne pas accepter tous les projets d’IDE mais de sélectionner ceux à même de soutenir le processus de restructuration économique.
"Le temps où le Vietnam avait soif de capitaux d’investissement et où son économie reposait sur l’investissement étranger est révolu. Il doit maintenant s’orienter vers des projets d’une meilleure qualité. Le pays a le droit de sélectionner ceux les plus efficaces et les plus appropriés à ses orientations de développement", a affirmé le Pr-Dr Trân Dinh Thiên, directeur de l’Institut économique du Vietnam.
"Un bon projet d’investissement doit d’abord profiter à l’économie nationale. Il doit être créateur d’emplois, favoriser le transfert technologique et respecter l’environnement", a complété Mai Van Nhon, vice-président du Comité de gestion des zones industrielles de la province de Dông Nai (Sud).
"Au lieu de profiter des avantages d’une main-d’œuvre à bas coût et des politiques préférentielles, le Vietnam doit se concentrer désormais sur l’amélioration de la qualité des ressources humaines, l’accélération de l’application des technologies et l’élaboration des chaînes de production", a estimé Lê Duy Thanh, vice-président du Comité populaire de la province de Vinh Phuc (Nord).
Le ministère du Plan et de l’Investissement élabore une stratégie d’attrait des IDE pour la période 2018-2022 qui se concentrera sur l’amélioration de la qualité de ces investissements. Dans le contexte où les avantages et les défis se juxtaposent, le pays a intérêt à sélectionner des projets d’IDE de haute qualité pour contribuer à la croissance économique et à la création d’emplois. Enfin, il apparaît déterminant de multiplier les connexions avec les entreprises étrangères pour bénéficier des transferts technologiques. – CVN/VNA