Ses amis l’appellent la «princesse laotien» mais Nhotkhammani ditseulement aux gens qu’elle rencontre qu’elle est une métissevietnamo-laotienne. Amicale et ouverte, Nhotkhammani ne parle pas de safamille royale. C’est pourquoi peu de personnes savent que songrand-père maternel est Souphanouvong, prince et premier Président duLaos, et sa grand-mère Nguyên Thi Ky Nam, une Vietnamienne d’origine dela ville de Nha Trang, province de Khanh Hoà (Centre).
Nhotkhammani raconte qu’il y a 70 ans, sa grand-mère est allée vivreau Laos avec son grand-père. Aujourd’hui, elle veut retourner auVietnam. Une sorte de retour aux sources en somme. C’est à l’âge de 16ans qu’elle a découvert le pays de sa grand-mère, pour y étudier. Sonsouhait est de contribuer au développement des relations entre les deuxpays.
Bien que familiarisée au vietnamien et à laculture vietnamienne depuis son enfance par sa mère et sa grand-mère,Nhotkhammani a quand même rencontré des difficultés les premiers joursau lycée Huu Nghi 80, dans le chef-lieu de Son Tây, en banlieue deHanoi. «J’ai beaucoup pleuré. Ma mère devait me téléphoner souvent pourm’encourager», raconte-t-elle.
En 2003, elle estentrée à l’Académie diplomatique du Vietnam où elle a décroché unmastère. Déjà neuf ans que Nhotkhammani vit au Vietnam. Actuellement,elle prépare un doctorat sur les relations Vietnam-Laos.
Avec son vietnamien courant, Nguyên Thi Kim Nga (son nom vietnamien)passe inaperçu dans la population vietnamienne. Sauf quand elle porte lesarong, vêtement traditionnel de son pays.
Miss d’amitié
Simple de nature, Nhotkhammani pense qu’elle est plus dégourdie queses amis du même âge en raison de ses années passées loin de sa famille.Grâce à ses bons résultats scolaires, elle reçoit souvent des bourses.Elle aime les activités communautaires et organisent souvent deséchanges sportifs et artistiques entre étudiants vietnamiens et lao.
En 2006, elle a été élue Miss d’amitié de l’Académie diplomatique duVietnam. Elle est actuellement vice-présidente de l’Association desétudiants lao à Hanoi. La «princesse laotienne» aime voyager dans lesrégions reculées du Vietnam pour découvrir de nouvelles choses sur laculture vietnamienne et se faire de nouveaux amis. Elle n’a pas encorevisité le Sud du Vietnam ou la province natale de sa grand-mère auCentre, mais compte bien y aller un jour.
Elle adorela gastronomie vietnamienne. Ses deux plats préférés sont le pho et lebun dâu mam tôm (vermicelle, tofu et salaison de crevettes). Pendant sestemps libres, elle flâne dans les rues à moto, comme une vraieVietnamienne. Mais la plupart de son temps est consacré à la lecture,doctorat oblige...
Fière de sa famille
«Être née dans une famille royale est pour moi une fierté, et me pousse àfaire des efforts dans la vie. Enfant, quand j’allais voir mesgrands-parents, mon grand-père me préparait souvent du chocolat et meracontait des histoires sur le Vietnam, le Président Hô Chi Minh et lesrencontres entre le Président et sa famille», a-t-elle confié. Son choixde l’Académie diplomatique du Vietnam a été influencé par sa mère quiétait autrefois étudiante ici.
«En 1967, l’Arméeaméricaine a bombardé Hanoi et les étudiants de l’académie ont dû partirà Bac Thai (En 1965, les provinces de Thai Nguyên et de Bac Kan sontfusionnées et forment la province de Bac Thai. En novembre 1996, ellessont à nouveau scindées, NDLR). Le jour, ils étudiaient et le soir, ilsconstruisaient des routes. Ma mère a reçu un satisfecit. Elle et lafille du secrétaire général du PCV, Lê Duân ont décroché le diplôme avecmention Excellent».
Concernant ses projetsd’avenir, Nhotkhammani a confié qu’après son doctorat, elle souhaitaittravailler dans le monde des affaires étrangères pour continuer àétudier les relations Vietnam-Laos. Nul doute qu’elle sera uneexcellente passerelle d’amitié ! - AVI

Des repas fraternels, un message d’amour du Vietnam au Laos
Dans l’atmosphère paisible de la pagode Phat Tich, au cœur de la capitale Vientiane, un feu de cuisine bienveillant s’allume discrètement chaque samedi matin. Les marmites de riz et de bouillie, préparées avec tout le cœur par les fidèles bouddhistes vietnamiens, apportent chaleur et réconfort à des centaines de personnes démunies et malades.