Il consacre sa vie aux oiseaux sauvages

Alors qu’il est dit que "la terre est aussi précieuse que l’or", un paysan de 75 ans a décidé de laisser son verger de 2 ha aux oiseaux sauvages.
Il consacre sa vie aux oiseaux sauvages ảnh 1 Becs-ouverts indiens dans le verger de M. Hai Chia, à Vinh Long (Sud). Photo : TN/CVN

Vinh Long (VNA) - Alors qu’il est dit que "la terre est aussi précieuse que l’or", un paysan de 75 ans a décidé de laisser son verger de 2 ha aux oiseaux sauvages. Un geste qui mérite d’autant plus d’être salué qu’il est rare, courageux et complètement désintéressé.

Lê Van Chia ou Hai Chia, un habitant de la commune de Tân My, district de Trà Ôn, province de Vinh Long (Sud), est surnommé avec humour par beaucoup de locaux "l’homme fou". Car il a soudainement laissé son verger, qui lui rapportait plus de 100 millions de dôngs par an, aux oiseaux sauvages.

"En 2006, des dizaines de hérons bihoreaux (Nycticorax nycticorax) et autres échassiers sont apparus dans mon jardin. Je pensais qu’ils allaient se reposer puis repartir. Cependant, ils sont restés et la population a commencé à augmenter", se souvient M. Chia.

Un refuge ornithologique

"Au lieu de les chasser, j’ai décidé de les protéger et de les inciter à rester", fait-il savoir, ajoutant qu’il planta des cajeputs pour que les échassiers puissent nicher. Son jardin, couvert de diverses sortes de plantes, est devenu désert. Sa famille a subi des pertes économiques pour leur fournir un abri sûr car ils ne tirent plus aucun revenu du verger.

Au début, les bihoreaux nichaient sur les longaniers, ce qui réduisait le rendement d’un arbre de 20 à 30%. Au fil du temps, le nombre d’oiseaux a augmenté, endommageant gravement le verger.

"Autrefois, sans les oiseaux, le revenu apporté par les longanes et mangoustans suffisait à ma famille pour joindre les deux bouts et à la scolarisation de mes enfants, partage M. Chia. Mais ma famille a perdu des centaines de millions de dôngs par an juste pour les garder en paix".

M. Hai Chia informe que de nombreuses personnes lui avaient conseillé de capturer les oiseaux et de les vendre pour soulager les difficultés de sa famille, mais il a refusé.

"Bien que je sois pauvre, jamais je n’ai pensé à les vendre pour de l’argent", affirme-t-il. En plus de les protéger contre les braconniers, il leur cherche également de la nourriture car il les considère un peu comme ses "enfants".

"Chaque fois que j’ai du temps libre le matin, je ramasse du poisson et des crevettes pour nourrir ma famille et les oiseaux", raconte le paysan âgé, qui connaît les habitudes de beaucoup de ses petits protégés.

Sa bête noire : le braconnier

Il consacre sa vie aux oiseaux sauvages ảnh 2M. Hai Chia dans son jardin d’oiseaux. Photo : TN/CVN

Depuis le jour où M. Hai Chia a transformé son verger en une colonie d’oiseaux, sa vie a semblé devenir plus difficile. Il doit les surveiller jour et nuit parce que certaines personnes mal intentionnées essaient de se faufiler pour voler les oisillons ou tirer sur les adultes. Pour empêcher les braconniers, il a mis un système d’alerte à l’aide de bidons de lait ou de bière. Lorsqu’un chasseur touche ces pièges, les sons alertent le propriétaire ou les oiseaux.

S’il trouve des oiseaux blessés par des braconniers, il les ramène chez lui et s’en occupe jusqu’à ce qu’ils soient complètement rétablis. D’après son expérience, si un intrus pénètre dans le jardin, la colonie 

"Depuis des années, mon mari ne dort pas bien. La nuit, il prend parfait une torche et part patrouiller quel que soit le temps pour traquer les braconniers", raconte sa femme, Lê Thi Thoi, 73 ans.

Il a déjà dû faire face à des chasseurs illégaux à plusieurs reprises. Certaines rencontres ont failli lui coûter la vie. "Une nuit, j’en ai rencontré deux. En entendant les cris des oiseaux, je suis sorti et j’ai vu un homme s’enfuir. L’autre, qui s’accrochait à un arbre, m’a immédiatement tiré dessus, se rappelle-t-il. Heureusement, mon casque m’a sauvé".

Le paysan espère recevoir un soutien financier pour bâtir une barrière afin d’empêcher l’entrée des chasseurs illégaux. En effet, sa plus grande préoccupation est de bénéficier de l’aide des organismes compétents pour protéger ses 13.000 oiseaux. Parmi ceux-ci, 4.000 sont des Becs-ouverts indiens (Anastomus oscitans), une espèce inscrite dans le livre rouge du Vietnam des espèces menacées.

"Maintenant, je suis en bonne santé et je peux toujours protéger les oiseaux. Cependant, je ne sais pas combien de temps cela va durer", se soucie M. Hai Chia.

Selon Ngô Vinh Tuân, vice-président du Comité populaire de la commune de Tân My, district de Trà Ôn, en raison du braconnage, il est très rare de trouver une héronnière comme celle de M. Hai Chia. C’est pour cette raison que les autorités provinciales de Vinh Long ont élaboré un projet de préservation afin d’en faire une zone écologique.

Pour sa part, le Comité populaire de la commune de Tân My a également demandé à la police d’assister M. Hai Chia dans sa lutte contre le braconnage. -CVN/VNA

Voir plus

Le Parc national de Côn Dao rejoint la Liste verte de l’UICN

Le Parc national de Côn Dao rejoint la Liste verte de l’UICN

Le Parc national de Con Dao, à Hô Chi Minh-Ville, a officiellement reçu la prestigieuse certification de la Liste verte de l’UICN, devenant ainsi le troisième site protégé du Vietnam et le 101e au monde à obtenir cette reconnaissance internationale pour sa gestion efficace et équitable de la conservation.

Le parc national de Côn Dao a reçu le 29 novembre la prestigieuse certification de la Liste verte de l'UICN, devenant ainsi la troisième aire protégée du Vietnam et la 101e au monde à recevoir cette reconnaissance internationale pour sa gestion efficace et équitable de la conservation. Photo : gracieuseté du parc national de Côn Dao

Le parc national de Côn Dao rejoint la Liste verte de l’UICN

Le parc national de Côn Dao à Hô Chi Minh-Ville a officiellement reçu la prestigieuse certification de la Liste verte de l’UICN, devenant ainsi le troisième site protégé du Vietnam et le 101e au monde à obtenir cette reconnaissance internationale pour sa gestion efficace et équitable de la conservation.

Autrefois, le parc national de Tràm Chim attirait de nombreuses grues à couronne rouge. Photo : VNA

Tram Chim : un modèle de combinaison entre conservation et écotourisme

Le Parc national de Tram Chim, niché au cœur de la commune éponyme, représente l'une des rares zones humides intérieures encore préservées de l'historique Plaine des Joncs (Dông Thap Muoi). Il joue un rôle absolument essentiel dans la préservation de la biodiversité et dans le développement d'un écotourisme durable.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh dialogue avec Stephan Mergenthaler, directeur général du Forum économique mondial (FEM), sur le thème « La science et la technologie façonnent le Vietnam à l’ère du développement ». (Photo : VNA)

Transition verte et numérique : le Vietnam trace sa voie

Placé sous le thème « La transition verte à l’ère numérique », le Forum économique d’automne 2025, qui s’est tenu du 25 au 27 novembre à Hô Chi Minh-Ville, a mis en lumière les efforts du Vietnam pour saisir les grandes tendances mondiales. Des experts internationaux ont reconnu que les dirigeants vietnamiens, à tous les niveaux, ont clairement identifié l’impératif d’un développement durable.