Les habitants duvillage de Con Ca, ville de Yên Bai (Nord), connaissent bien Vu Huu Lêqui a réussi à concevoir de nouvelles techniques agricoles adaptées àla culture des champignons et s’occupe également de les ramasser danstoute sa commune pour les écouler dans la province de Yên Bai et àHanoi.
Les cultivateurs locaux ont un bon niveaude vie depuis qu’ils utilisent quelques unes des techniques mises enoeuvres par Vu Huu Lê, l’homme bientôt octogénaire qu’ils surnommentle “roi des champignons de Yên Bai” . Désormais, le travail est plusefficace et les pertes sont moins nombreuses.
M.Thuy et sa femme se sont mariés il y a dix ans, et élèvent deschampignons. Ils ont deux enfants, un fils et une fille. Leur situationéconomique est difficile car ils n’ont aucun bien d’héritage. Il y aplus d’un an, grâce au projet de Vu Huu Lê, ils ont pu pour la premièrefois installer une chambre froide. Ce local leur permet en en été deconserver à basse température leur marchandise sensibles à lachaleur .
À 71 ans, Pham Thi Câu vit désormaisseule. Ses huit enfants ont fondé leur propre foyer. Dans sa vie, elle acumulé de nombreuses activités pour gagner sa vie : culture maraîchère,riziculture, ou encore sylviculture, mais son revenu annuel nedépassait jamais 2 millions de dôngs. Aujourd’hui, tout a changé. Elleparticipe au projet de M. Lê et cultive plus de 10.000 sacs dechampignons, qui lui ont rapporté l’an dernier plus de 10 millions dedôngs.
Aujourd’hui, environ 150 familles sontconcernées. En 2011, pendant les six premiers mois de l’année, 121exploitations de la ville avaient produit 128,5 tonnes de champignons dedifférentes espèces.
Nouvelles techniques
En 2009, Vu Huu Lê a participé à une formation à la myciculture.Il a constaté qu’elle pouvait devenir un métier rentable pour lesexploitants de Yên Bai où la superficie rizicole est peu abondante.C’est ainsi qu’il a cherché de nouvelles méthodes de culture duchampignon, en s’appuyant sur tous les maillons de la chaîne deproduction, y compris l’emballage, le perfectionnement du systèmed’arrosage et de séchage. Après avoir obtenu des résultats concluants,l’homme a décidé d’emprunter les fonds afin de mettre en place sestechniques à échelle commerciale.
Le Fonds des défis desentreprises du Vietnam (VBCF), financé par le gouvernement britanniquevia le Département pour le développement international (DFID) de laGrande-Bretagne , lui a fait confiance. Après un an d’évaluation de sonprojet, M. Lê a reçu des capitaux pour élargir son modèle à la ville deYên Bai. Ils représentent 49% du total des fonds qu’il a finalementinvestis.
Expérimenté dans la fabrication de machinesagricoles, Vu Huu Lê s’est ensuite attaché à la création d’équipementsplus performants pour les cultivateurs. D’abord, il a fabriqué des sacscapables de résister à la chaleur avec de la chaux, du son de riz et dumaïs. Les champignons y sont ainsi conservés. Ensuite, pour éviter unarrosage à la main particulièrement chronophage, il a créé un systèmepermettant d’arroser des milliers de sacs en même temps. Enfin, il a missur pied un système de séchage qu’il a étudié pendant près de troisans, et testé pendant un an.
Ce mécanisme efficace permet auxpaysans de pouvoir récolter les champignons toute l’année, même en hiverlorsque le temps est très humide. Avec le feu vert du Comité populairede la ville de Yên Bai, M. Lê a multiplié ce modèle de la culture deschampignons dans d’autres communes.
«M. Lê est un hommecréatif et dynamique», estime Buddhika Samarasinghe, qui travailleavec lui. «La culture des champignons n’est pas une idée nouvelle. Cequi change, c’est la maîtrise des méthodes de production par lesagriculteurs, car ils sont maintenant mieux équipés. Par ailleurs, illes aide à trouver des acheteurs et à développer leur réseau dedistribution».
Actuellement, il déploie à titre d’essai sonprojet dans les districts de l’ethnie Dao. Le Comité populaire municipalencourage ses agriculteurs à se lancer dans ce métier. Pour aller dansce sens, il a proposé à ce dernier de fournir le ciment et l’acier pourconstruire un bâtiment de cultures. D’après Ta Van Long, vice-présidentdu Comité populaire de la province de Yên Bai, «c’est un excellentoutil pour permettre la restructuration agricole de la localité».
Le Comité populaire de la province de Yên Bai a appelé les entreprisesprivées britanniques à investir dans ces projets. Selon Nguyên HuongTrà, conseillère de contrôle et d’évaluation du VBCF : «Nous n’avonsaidé que la première phase du projet. Maintenant qu’il est sur lesrails et qu’il fonctionne, ce sont les banques qui prennent le relaispour aider M. Lê». - VNA