Harvard accueille une Vietnamienne dans ses rangs
Durant l’année scolaire
2014-2015, de nombreuses écoles à la renommée internationale ont
attribué des bourses à de jeunes vietnamiens pour les attirer dans leurs
locaux. La Hô Thi Minh Khuê est la seule élève vietnamienne à
bénéficier d’une bourse d’études complète d’une valeur de 320.000
dollars et qui plus est pour étudier dans une université prestigieuse
mondialement reconnue : Harvard.
Fille de la
journaliste Hô Thi Hai Âu qui travaille pour Thoi bao Ngân Hàng (Journal
de la banque), Minh Khuê a largement été influencée par le parcours de
sa mère. Bien que douée en mathématiques, elle a choisi d’intégrer le
Département de littérature de l’Université des sciences sociales et
humaines.
Un parcours d’exception
Minh Khuê est une fille talentueuse, indépendante, ayant de la
personnalité tout en restant féminine. La petite élève se familiarise
très tôt, à cinq ans, avec l’anglais. À dix ans, elle participe au
concours olympique d’anglais de la capitale. Le jury, composé de
Britanniques, apprécie son talent. Elle réussit le concours de sélection
pour la classe d’anglais du collège Giang Vo. L’autre passion de la
petite Khuê ? Les mathématiques qu’elle pratique dès l’enfance, suivant
les traces de sa mère. Au lycée Hanoi Amsterdam, elle intègre une classe
réservée aux as en la matière.
La Hô Thi Minh Khuê
est aussi célèbre pour son talent musical. En 2010, elle décroche le 2e
prix du concours international de piano en République de Corée. L’an
dernier, elle organise avec succès deux projets artistiques : un concert
Giai diêu mùa hè (Mélodie d’été) et une exposition de peinture privée
baptisée «Tinh yêu cua tôi» (Mon amour) avec 22 oeuvres. Les sommes
rapportées lui permettent de contribuer à établir 22 petites
bibliothèques pour un projet de livraison de livres à la campagne.
Minh Khuê vit actuellement avec sa mère. Ses parents ont divorcé quand
elle était petite lui conférant par la même une grande sensibilité. Sa
mère s’est souvent étonnée de ses choix durant sa scolarité. «Ma
décision de participer au concours de la classe d’anglais du collège
Giang Vo était guidée par ma mère. Je pense que c’était une bonne idée
parce que dans le contexte actuel, pour bien s’intégrer, il faut
comprendre l’anglais. D’un autre côté, depuis toute petite, j’adore les
mathématiques. J’ai eu des professeurs excellents dans ce domaine. Bien
que je sois bonne élève en anglais au collège, j’ai décidé de m’inscrire
dans la classe pour les as des mathématiques au lycée», confie la jeune
fille.
L’exercice de composition au cœur de la sélection
Minh Khuê revient sur sa sélection à Harvard : «Plus d’un mois après
l’envoi de mon dossier, en décembre dernier, j’ai reçu une réponse
favorable de l’université». Elle ajoute que les principes éducatifs de
cette dernière et ceux de sa mère présentent des similitudes : «Pour de
nombreux gens, jouer du piano correctement nécessite d’avoir un don. À
l’Université Harvard, l’apprentissage a pour but de développer la nature
d’une personne. Si une personne a des prédispositions pour un domaine,
elle les suivra».
La composition compte parmi les
exercices de sélection les plus importants des grandes universités.
«J’ai réécrit mon brouillon à plus de 50 reprises. Mon texte évoque
trois générations de ma famille : ma grand-mère, ma mère et moi. L’idée
principale est que nous n’attendons pas que les occasions soient créées
par d’autres personnes, nous devons les créer. Nous ne recevons pas
toutes les choses que la vie offre, nous recevons ce que nous méritons»,
explique Minh Khuê.
Quinze jours avant les
résultats, la jeune fille a reçu un appel d’un professeur américain
représentant l’Université Harvard et chargé d’interviewer en direct Minh
Khuê. L’entretien a duré deux heures. «Je veux apprendre la diplomatie
et les arts à Harvard car cette université est prestigieuse, parfaite
dans la formation d’artistes célèbres et de diplomates», a insisté la
future étudiante. – VNA