Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Avec le souhait de revoir les rivières plus verts et propres, les jeunes du projet Green River prennent des initiatives de dépêcher des déchets plastiques flottants sur les rivières du pays.
Née et élevée dans le delta du Mékong, Nguyên Hoàng Son (21 ans, étudiant à l'Université d'économie de Hô Chi Minh Ville) se rappelle les journées à naviguer sur la rivière de Cân Tho à bord du bateau de ses parents. Il se souvient aussi des déchets qui flottaient à la surface de l’eau, vision qui la rendait triste.
Avec l’introduction du plastique dans l’économie vietnamienne et l’échange de produits agricoles, de nombreux déchets finissent en effet dans les rivières du Vietnam. L’UNICEF, en partenariat avec l’association CHANGE et le Saigon Innovation Hub (relevant du Service des science et des technologie de Hô Chi Minh-Ville) ont créé "L'initiative de leadership climatique" à destination des jeunes pour soutenir ces derniers dans leur action en faveur de la protection de l’environnement.
C’est dans ce cadre que Hoàng Son a rencontré quatre autres jeunes voulant agir spécifiquement sur la préservation des rivières. Aidés par les professionnels du développement, ils ont mis en place un projet de nettoyage des déchets plastiques. Hoàng Son, Bui My Nhât (25 ans), Trân Thanh Tam (22 ans), Trân Long Hai (23 ans) et Huynh Ngoc Thai Anh (30 ans) ont choisi le marché flottant de Cai Rang (ville de Cân Tho, delta du Mékong), où la quantité de déchets plastiques est plus élevée qu'ailleurs, pour réaliser la première opération.
Lancé en juin 2020, le projet "Cai Rang Green River 1" met en œuvre trois activités principales : offre des poubelles recyclées aux commerçants, incitation des patrons des grands bateaux à afficher des banderoles en faveur de la protection de l'environnement, utilisation des machines contrôlées à distance pour collecter des ordures.
La technologie au service de la protection de l’environnement
L’ambition est de créer des technologies facilitant le travail de collecte des déchets. Un appareil de ramassage télécommandé par smartphone a ainsi été mis au point et s’avère très efficace. Il a fallu trois mois pour confectionner cet appareil produit à partir de matériaux recyclés provenant de vieux engrenages, châssis ou encore de vieux moteurs. Le coût total de la fabrication reste modeste, 7 millions de dôngs, et fut prise en charge par l’UNICEF. Ce faible coût permet d’envisager une fabrication à plus grande échelle de cette technologie innovante.
Une deuxième machine est même en cours de construction, celle-ci fonctionnant à l'énergie solaire. "Nous utilisons l’acier inoxydable dans la fabrication pour éviter la corrosion et que cela puisse être facile à assembler. Cette nouvelle machine sera équipée d’une caméra de surveillance sous-marine et d’une caméra HD pour identifier et classer des déchets. Nous éviterons comme cela de ramasser les déchets indésirables tels que les jacinthes d'eau, les branches sèches car elles remplissent rapidement le volume de stockage", explique Hoàng Son.
Cette initiative est bénéfique pour l’environnement, les populations locales mais aussi pour les jeunes qui se forment a la gestion de projets durables : "Grâce aux activités du groupe, j’ai acquis des compétences techniques mais aussi de travail en équipe" partage Nguyên Lê Ngoc Giao (20 ans, étudiante à l'Université de Cân Tho), participante au projet Green River.
C’est grâce à cela que, même après la fin du premier projet (novembre 2020), les jeunes continuent encore à contacter les petits commerçants du marché flottant de Cai Rang pour les sensibiliser davantage à la protection de l’environnement.
Bonne nouvelle pour les jeunes, une deuxième phase du projet démarrera bientôt : "Nous poursuivons la mise en œuvre du projet Cai Rang Green River 2 pour les cinq prochaines années. Nous démarrons aussi une autre campagne à Hôi An intitulée Cham Green Ocean pour nettoyer des déchets plastiques sur l’île de Cu Lao Chàm. Le Vietnam est un pays de rivières. Nous attendons avec impatience de revoir ces rivières sans déchets car elles sont la source de vie non seulement pour les espèces aquatiques, mais aussi pour de nombreuses personnes", conclut Hoàng Son.-CVN/VNA