Festival de jeu de lancer de balles d’étoffe Vietnam-Laos-Chine
Après trois jours
de compétition, le 3e Festival de jeu de lancer de balles d’étoffe
Vietnam-Laos-Chine s'est achevé dimanche dans la province montagneuse de
Diên Biên (Nord), avec la participation des centaines d'artistes et des
athlètes des régions frontalières de trois pays.
Ce
festival biennal, dont les deux premières éditions ont eu lieu en Chine,
est une occasion de renforcer la solidarité, les relations d'amitié,
les échanges culturels entre les ethnies des zones frontalières de ces
trois pays.
De nombreuses activités culturelles et
sportives ont été organisées, dont des jeux folkloriques, des concours
de cuisine et de beauté en costume ethnique, une foire du commerce...
Selon la légende, le "ném còn" est un jeu qui remonte à l'époque des
rois Hùng (les premiers rois fondateurs du Vietnam) et qui est encore
pratiqué aujourd’hui.
Pour les Vietnamiens d’autrefois,
ce jeu était destiné aux filles et aux femmes de familles nobles,
c'est-à-dire de l’aristocratie et des chefs civils et militaires. De nos
jours, pour les minorités ethniques Muong, Tày, H’Mông et Thái, le "ném
còn" est un des jeux qui font le succès de toute fête.
La balle, le "còn", ronde et grosse comme le poing d’un enfant, est
faite de morceaux d’étoffe de différentes couleurs. On bourre
l’intérieur de riz ou de graines de coton (le riz nourrit l’homme et le
coton l’habille). Tout autour, des franges multicolores servent à la
stabiliser en vol. Le terrain de jeu est grand et comporte en son milieu
une longue perche de bambou. A son sommet est fixé un cerceau sur
lequel est collé un papier, rouge d’un côté qui symbolise le soleil, et
de l’autre, jaune, symbolisant la lune. Ces deux faces représentent
l’hymen, la virginité de la jeune fille. Les joueurs se tiennent debout
de part et d’autre du bambou. Les gagnants sont ceux qui parviennent à
faire passer la balle à travers le cerceau.
Au début du jeu, le
sorcier présente deux balles et récite des prières en plein air,
sollicitant des récoltes abondantes, une vie paisible et heureuse pour
les villageois. La cérémonie rituelle terminée, le sorcier lance ces
deux balles pour ouvrir le jeu. Le public imite le sorcier et l’on voit
dans le ciel comme un vol d’hirondelles, une nuée de balles.
Avant de clore la fête, le sorcier déchire la balle sacrée et disperse
au vent les graines de riz et de coton pour porter chance à tous les
participants. Les Tày pensent que cette semence rendra la récolte
abondante car elle a été imprégnée de la chaleur des mains des jeunes
filles et des jeunes gens (yin et yang).
L’enthousiasme
des joueurs et les acclamations du public font l’attrait et l’animation
qui caractérisent ce jeu. Ainsi, le "ném còn" attire l’attention non
seulement des jeunes mais aussi des personnes âgées. Le sens du jeu,
selon les croyances populaires, est une prière pour que s’unissent le
yin et le yang afin de s’assurer d'une récolte abondante.- VNA